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Communiquer autrement : soyons le changement que nous souhaitons voir chez nos enfants

Sans titreNous avons tous de belles paroles, des conseils, des solutions pour enseigner nos valeurs à nos enfants... est-ce vraiment efficace ?

 

Vous l’avez probablement déjà entendu et expérimenté, nous transmettons ce que nous faisons et ce que nous sommes bien plus que ce que nous disons.

Nous pouvons dire à nos enfants « Ne passe pas trop de temps devant des écrans » ou « Fais attention, ne mange pas trop de sucre », si nous ne le pratiquons pas nous-mêmes, cela ne va pas donner grand chose.

 

Nous voulons un changement dans le comportement de nos enfants ?
Commençons par regarder « chez nous ».

Chaque fois que nous disons :
Il ne sort pas assez prendre l’air.
Elle ne fait pas assez de sport.
Elle ne lit pas suffisamment.
Il ne devrait pas fumer.
Elle n’ose pas aller vers les gens.
Il parle mal à son frère.
Elle fait du chantage à sa soeur.
Il ment.
Elle manipule.

 

Observons chez nous.

Posons-nous la question honnêtement : Est-ce que je le fais ? Est-ce que je suis comme ça ?

 

Je tiens à préciser : il ne s’agit pas ici de nous culpabiliser.

Nous ne sommes pas responsables de TOUS les comportements de nos enfants (ils ont leur personnalité et le reste de l’entourage, l’école, la société…sont aussi des modèles).
Il n’y a pas FORCEMENT un lien.
Il n’y a pas de garantie que ce que nous sommes et/ou faisons sera transmis.
Et heureusement, car nos enfants vont aussi découvrir et apprendre en dehors de nous !

En même temps, nous allons augmenter considérablement nos chances de faire passer nos messages en ayant le courage, l’honnêteté et la cohérence de nous observer.
Avec bienveillance (nous faisons de notre mieux !) et sans complaisance.

 

Etre inspirant, c’est bien plus doux, agréable et efficace que les ordres, les critiques, les reproches, les solutions toutes faites. Cela crée une relation plus détendue, sereine et basée sur la confiance. C’est gratifiant pour nous !

Ce que je peux faire de mieux pour aider mon enfant, c’est incarner totalement ici et maintenant ce que je souhaite lui transmettre.

Vouloir changer nos enfants, c’est comme leur demander de faire à notre place ce que nous n’arrivons pas à faire pour nous. Nous avons souvent la croyance que si nos enfants vont mieux, alors nous allons aller mieux.

Or, pour aller mieux, prenons soin de nous.

Et quel cadeau à offrir aux autres !

 

En ne nous écoutant pas, en ignorant nos besoins, en nous sacrifiant, en cherchant à être parfait, en contrôlant/cachant nos émotions, que montrons-nous à nos enfants ?

Nous souhaitons que nos enfants se parlent avec respect ? Parlons-leur avec respect.

Nous souhaitons que nos enfants lisent, entretiennent de bonnes relations avec leurs amis, prennent du plaisir à faire du sport, à prendre soin d’eux-mêmes et des autres ? Montrons l’exemple.

Nous souhaitons qu’ils soient à la fois persévérants et moins durs avec eux-mêmes, qu’ils accueillent leurs erreurs avec bienveillance, qu’ils osent se tromper, se lancer, expérimenter ? Vous avez compris, j’imagine…

 

C’est simple. Pas facile certes, mais tellement simple. Nous sommes des modèles. Et des modèles imparfaits, je précise car c’est très important, notre imperfection les rassure ! Moins de pression pour eux ET pour nous, que du bénéfice.

Bien sûr, ils feront à leur manière, ils utiliseront peut-être d’autres stratégies que les nôtres pour nourrir leurs besoins. Ils sont différents de nous, chacun unique et merveilleux.
Ils seront rassurés et inspirés de voir que nous prenons la responsabilité de nous occuper de NOS besoins.

Comment apprendre à reconnaitre ses besoins ?… ceci est une autre histoire (cf livres et videos de M. Rosenberg sur la Communication NonViolente).

 

N’hésitons pas AUSSI à exprimer clairement nos attentes, nos souhaits, nos rêves, nos émotions, nos besoins, nos peurs, nos limites. Osons nous dire. Il est là le pouvoir des mots.

Les mots représentent moins de 10% de notre communication. Ils sont à la fois minoritaires (le ton de notre voix, notre posture et l’expression de notre visage et de notre corps sont bien plus « parlants ») et en même temps, le choix de nos mots compte. Des mots qui ouvrent, mettent en lien, soutiennent, montrent notre confiance plutôt que des mots qui jugent, conseillent, consolent…

C’est une prise de conscience qui a été importante pour moi au niveau de mes valeurs. Je suis par exemple très sensible à la manière dont on me parle, j’aime la délicatesse dans le langage.

Pendant une période, je trouvais que ma fille utilisait un langage un peu trop grossier à mon goût et s’adressait parfois à moi ou à son frère avec un ton très sec. J’ai pris le temps de m’observer. Je ne suis pas très fière de l’admettre mais j’ai vraiment vu que je pouvais parfois être froide et tranchante avec elle et utiliser des « jolis mots ou expressions bien senties » devant elle.

Cela m’a demandé et me demande encore une vigilance que je chéris, car amener de l’attention au choix de mon ton et de mes mots a vraiment fait évoluer notre relation vers plus de complicité.

 

Pour résumer :
Prendre soin de soi, apprendre à s’écouter, apprendre à exprimer ses émotions, ses besoins et à être et faire ce que nous souhaiterions que nos enfants fassent.

Leur exprimer clairement ce que nous attendons d’eux, avec la conscience qu’ils ont le droit de dire non. (Si cette dernière phrase vous interroge, n’hésitez pas à m’écrire.)

Cela est valable dans l’ensemble de nos relations : conjoints, famille, amis, collègues, voisins…je rêve d’un monde où nous pourrions nous co-inspirer les uns les autres.

Car comme écrit le Mahatma Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.»

Ça vous parle ?

 

par Karine Tournier Bodaghi
Enseignante, Facilitatrice en communication adultes-enfants (groupes et accompagnements individuels), Animatrice et conférencière Faber et Mazlish
karine@communiquer-autrement.com
Page Facebook : Karine Communiquer-Autrement

 

Pour aller plus loin:
site : communiquer-autrement.com

 

Conférence de Karine Tournier Bodaghi à la Librairie française La Page le jeudi 26 mars – 19H : inscrivez-vous ICI

 

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