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Est-ce que mon enfant est anxieux ?

fernando dearferdo 6x2iKGi6SPU unsplash 1Qu'est-ce que l'anxiété ?

L’anxiété pourrait se traduire par un état de tension interne, de malaise, de peur et/ou d’inquiétude, face à un danger qui pourrait menacer notre équilibre et pour lequel on pense ne pas avoir les moyens de réagir.

Cette émotion peut avoir une cause réelle plus ou moins perçue par l’enfant lui-même : peur avant un examen, déménagement, harcèlement scolaire, nouvelle situation familiale, … La cause peut également être plus diffuse et inconnue.

Dans les deux cas, il y a une forme d’appréhension et celle-ci peut s’exprimer de différentes manières.

Dans le cadre scolaire plus précisément, nous parlons souvent de l’anxiété de performance.

Celle-ci apparemment notamment lorsque l’enfant a un niveau d’exigence élevé et se fixe la réussite comme objectif central. La valeur accordée à cette réussite est surinvestie et l’enfant ne se sent jamais à la hauteur du niveau à atteindre.

 

Quels sont les signes de l’anxiété ?

Bien que l’enfant puisse tout simplement la verbaliser, l’anxiété prend souvent diverses formes car il est plus rare d’en avoir directement conscience.

Les signes d’anxiété les plus courants chez l’enfant sont donc psychosomatiques : maux de ventre, difficultés autour du sommeil, de l’alimentation mais aussi eczéma, …

D’autres signes plus comportementaux sont à repérer tels que l’évitement, l’isolement, l’agitation, l’agressivité, … Ceux-ci peuvent être associés à des émotions intenses de tristesse, peur ou même colère.

Enfin, l’anxiété peut produire des tics chez l’enfant. Ce sont des mouvements compulsifs que l’on retrouve principalement au niveau du visage (clignement des yeux, reniflements, mouvements de bouche) mais qui peuvent également être vocaux et plus diffus dans le corps.

 

Quelles conséquences ?

Dans le cadre scolaire, l’anxiété est une conséquence commune à toutes les difficultés d’apprentissage. Très liée au sentiment de compétence, l’anxiété est un frein pour apprendre :

 

– L’anxiété sature la mémoire de travail : ce qui signifie que tout l’espace de traitement à court terme de cette mémoire est rempli d’anxiété et aucune place n’est disponible pour apprendre. L’enfant ne peut plus traiter et intégrer ses cours, n’enregistre pas les consignes, se perd dans la tâche à réaliser, n’arrive plus à mémoriser ni à réfléchir.

 

– L’anxiété bloque le système cognitif en envahissant les ressources attentionnelles, ce qui crée des problèmes de concentration.

 

– A la restitution, au moment des évaluations par exemple, les effets sont très pénalisants : le travail est bâclé, incomplet…l’enfant perd ses moyens, il semble avoir tout oublié….

 

Lorsque l’anxiété devient trop envahissante l’enfant peut développer des tableaux cliniques plus graves tels que des angoisses identitaires ou une phobie scolaire.
La phobie scolaire est à la fois une impossibilité psychologique et physiologique d’aller à l’école.
Ce n’est pas un refus scolaire.
La phobie scolaire est une pathologie.

Pour apaiser son anxiété l’enfant va développer des stratégies plus ou moins adaptées à son évolution : évitement-fuite des situations anxiogènes, addiction aux jeux vidéos, activités incessantes, opposition-provocation-agressivité, refuge excessif dans la lecture, une passion,…

 

Que faire ?

Tout d’abord, il est important d’ouvrir la communication avec son enfant et de lui proposer un moment sécurisant où il peut mettre des mots sur son vécu.

Après avoir recueilli les émotions vécues, l’adulte peut le rassurer. Ils peuvent ensemble réfléchir à des situations plus confortables et sécurisantes pour l’enfant, en fonction de la situation.

Face à un objectif élevé qui engendre de l’anxiété, il est essentiel d’aider l’enfant à trouver toujours des « issues de secours » à la perspective d’un éventuel échec.

 

Le vide est anxiogène, n’hésitez pas à élaborer des chemins de traverse, des solutions alternatives pour apaiser l’anxiété de performance.
L’inquiétude des parents face à la réussite des enfants a souvent tendance à renforcer l’anxiété de l’enfant.

Pour chacune des réussites de l’enfant, il faut l’aider à expliciter les compétences et qualités qui lui ont permis de réussir cette tâche afin qu’il les reconnaisse et se les approprie. Quand je réussis, quelles sont les compétences que j’utilise, mes qualités ? Comment faire pour les généraliser dans les domaines où je me sens moins capable….

 

Il existe également de plus en plus d’ateliers de méditation de pleine conscience, adaptés aux enfants.

Ces ateliers permettent de s’entrainer à une meilleure régulation des émotions et de pensées débordantes qui peuvent être la cause de l’anxiété.

 

Réduire les états de stress, les difficultés attentionnelles et émotionnelles sont les principaux effets de cette pratique qui permet à tous de mieux s’armer face aux différents facteurs stressants de la vie.

Si les signes persistent, il peut être pertinent d’aller voir un professionnel pour bénéficier d’un espace spécialisé qui pourrait répondre au plus près de la situation vécue.

 

Déborah Prys et Clara Segault
Psychologues cliniciennes
Cogito’Z
2 Eaton Gate SW1 W9BJ
www.cogitoz.com

 

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Photo : Fernando Dearferdo – Unsplash

 

 

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