Rentrée littéraire


Rue des voleurs, Mathias Enard, Actes Sud, août 2012, 252p.

Autant la nuit orientale était teintée de magie et de sensualité dans “Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants”, précédent roman de Mathias Enard qui lui a valu le prix Goncourt des lycéens, autant les nuits marocaines de Lakhdar sont dures, sèches et sombres. C’est que grandir au Maroc, à Tanger, n’est pour lui qu’une suite de frustrations : voir la côte espagnole sans pouvoir traverser la mer, fantasmer sur sa cousine sans pouvoir l’embrasser, aller à la Mosquée sans vraiment y croire…

Lakhdar est à peine adulte lorsque la tentation devient si grande qu’il commet l’irréparable, le péché originel qui scellera son destin. Expulsé de chez lui, renié par les siens, il s’exile, devient chien errant pendant des mois avant de revenir à Tanger mais sans trouver le courage d’aller frapper chez lui. Son ami d’enfance, Bassam, a pendant ce temps-là trouvé sa voie au sein d’un petit groupe d’extrémistes religieux: nous sommes à l’aube du Printemps arabe, les tensions sont à leur comble, les révolutions en marche, et la petite histoire de Lakhdar et Bassam rejoint la grande Histoire de ces mois-là.

Un attentat meurtrier à Marrakech, une compagnie de transport maritime en faillite et une agence funéraire plus tard, c’est rue des Voleurs, à Barcelone, que tout basculera : “le pire est toujours à venir”, et il est venu.
 

   

Chapardeuse, Rebecca Makkai,  Editions Gallimard, août 2012, 384p.

Lucy est bibliothécaire dans une petite ville perdue au fin fond du Middle West. Sa vie de célibataire “pas encore trentenaire”, sans vagues, prend un tournant et des allures de « road movie » lorsqu’elle découvre Ian, son plus fidèle lecteur, réfugié parmi les livres de sa bibliothèque. Ian a 10 ans, mais Lucy décide de ne pas le ramener tout de suite à ses parents, chrétiens fondamentalistes et homophobes, et embarque le jeune homme pour une tournée dans les différents états d’Amérique…

   

Géographie De La Bêtise, Max MONNEHAY,  Editions du seuil, août 2012, 228p.

Six ans après le très remarqué Corpus Christine (récompensé en 2006 par le Prix du meilleur premier roman), Max Monnehay revient avec Géographie de la Bêtise, un deuxième opus au sujet pour le moins surprenant.

En effet, elle raconte comment Pierrot, un idiot, décide un beau jour de fonder un village utopique pour ceux qui – comme lui – vivent au ban de la société du fait de leur stupidité. Protégée de l’ostracisme et de la cruauté du monde extérieur, cette communauté béate ne tarde pas à attirer la concupiscence d’imposteurs, faux imbéciles qui sont démasqués grâce à un test anti-QI infaillible.
Le narrateur, Bastien, est un benêt de 22 ans que l’on découvre quotidiennement humilié par une mère castratrice mais qui, enthousiasmé par le projet de Pierrot, part soudainement fonder avec lui un village des idiots. L’histoire alterne entre ses souvenirs passés, et son présent de grand brulé à l’hôpital. Que s’est-il passé ? L’aventure aurait-elle dérapé ?

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