Il nous faut vite adopter le mode efficace pour tout gérer au mieux : les emplois du temps, les accompagnements, le travail scolaire…
La Discipline Positive va nous aider en rendant nos enfants plus autonomes via des routines et des règles.
On ne fait jamais à la place d’un enfant ce qu’il peut faire lui-même !
Parmi nos priorités pour nos enfants, se placent en bonne position : l’estime de soi, le sens des responsabilités, l’enthousiasme, l’envie de coopérer, la capacité à trouver des solutions.
Toutes ces caractéristiques seront développées si on met notre enfant le plus souvent en position de maîtrise et de sentir qu’il est capable de se débrouiller seul (« empowerment »).
Ca tombe bien, on a justement besoin d’aide pour alléger nos emplois du temps surchargés !! Alors apprenons avec la Discipline Positive à déléguer et à rendre nos enfants plus autonomes.
On implique les enfants dans la définition de routines pour le matin, le soir, le weekend.
La routine permet aux enfants, aussi bien grands que petits, de devenir plus autonomes.
Elle leur donne la sentiment de contrôler la situation, la rendant prévisible, et elle évite le bras de fer épuisant de leur rappeler sans cesse ce qu’ils sont sensés faire.
On les fait réfléchir à la routine pour qu’ils se l’approprient et qu’elle réponde à leurs besoins : que dois-tu faire le matin pour être prêt à partir à l’école?
Préfères-tu avoir ton temps de jeu avant, ou après avoir fait tes devoirs? Comment comptes-tu t’y prendre pour ranger ta chambre ? etc. Les enfants appliquent beaucoup plus volontiers les routines qu’ils ont contribué à définir.
On donne aux enfants le temps d’apprendre les routines.
On n’espère pas que nos enfants apprennent les multiplications en quelques heures; alors n’attendons pas d’eux qu’ils sachent parfaitement suivre ces routines immédiatement !
On leur fait répéter les consignes et s’entraîner étape par étape sous forme de jeu :
ils se chronomètrent et on les laisse analyser leur performance – on rajoute peu à peu des étapes :
Semaine 1 : le matin, on s’entraine sur le brossage de dents, ranger les céréales et mettre son bol dans le lave-vaisselle.
Le soir, on s’entraine à mettre ses vêtements au sale ou les plier sur la chaise et se brosser les dents.
Semaine 2 : on rajoute le matin « vérifier qu’on a bien son portable » et « faire son lit ».
Et le soir: accrocher son manteau dans l’entrée et préparer son cartable.
On peut ainsi tester les routines. Si elles ne fonctionnent pas, on en rediscute en demandant aux enfants comment les améliorer ou les adapter à la réalité.
On laisse les routines faire autorité.
Les routines doivent être clairement écrites et affichées, pour éviter toute ambiguïté et limiter les rappels verbaux, source de renégociation donc de bras de fer !
Pour les plus petits, on peut illustrer les étapes de dessins ou de photos d’eux en train de se laver les dents etc.
Lorsque la routine n’est pas respectée, on se contente de montrer sur le tableau l’étape suivante, ou de rappeler le plus succinctement possible: « Que dois-tu faire maintenant? ».
On aide l’enfant à prendre de bonnes habitudes pour son travail scolaire.
Plus on s’occupe du travail de son enfant, moins il s’en occupe lui-même ! Il est essentiel de donner de l’autonomie aux enfants dans la gestion de leurs devoirs.
S’ils sont trop encadrés ou aidés, ils se déresponsabilisent, se désinvestissent ou développent une peur de l’échec.
En revanche, on aide les enfants à s’organiser pour prendre de bonnes habitudes de travail. On les fait réfléchir à une routine qui leur convient : à quel moment? Dans quelle pièce?
On essaie une semaine, sans intervenir, pour le laisser faire l’expérience de ses choix, par exemple une note décevante. Puis on demande à l’enfant ce qu’il en a pensé, les conclusions qu’il en tire, ce qu’il pourrait améliorer.
On peut l’y aider en lui faisant part de nos observations, mais attention ! On reste neutre, factuel et sobre; pas de critique démotivante et de jugement qui invite la résistance !
Par exemple: « J’ai remarqué que tu ne commençais ton travail qu’après le diner. J’aimerais que tu t’y mettes plus tôt pour que tu te couches moins tard.
Si tu veux, je peux regarder avec toi comment t’organiser autrement ».
Lorsque la routine est en place, on suit discrètement mais on n’intervient plus.
Mais on peut proposer d’aider l’enfant ponctuellement sur des sujets difficiles ou d’attirer son attention lorsqu’il aura besoin de s’organiser pour des projets spéciaux.
On instaure des règles claires et suivies pour l’utilisation des portables et écrans.
Lors d’une discussion avec les enfants, dans un esprit de coopération, on les fait contribuer à établir des règles sur l’utilisation des portables, ordinateurs etc., acceptables pour eux et nous.
Puis on les suit !
Dès qu’il y a contravention aux règles établies ensemble, on le fait remarquer gentiment, sans jugement, mais fermement. Pas de « je suis très déçu(e) que tu ne saches pas respecter tes engagements ».
Ou « Ca m’exaspère que tu sois encore sur l’ordi ! ». Ces jugements créent du ressentiment chez l’enfant qui le détourne de son envie d’assumer ses responsabilités.
On évite également les justifications sans fin ou les renégociations, en limitant nos commentaires.
On se contente de dire: « Il est 20h et je vois que ton portable n’est pas posé sur mon bureau ». A la première protestation, on se limite à : « quel était notre accord? ».
Aux éventuelles protestations suivantes, on utilise le « non-verbal », par exemple en montrant sa montre. Moins on parle, moins on invite les renégociations sans fin.
Et on n’oublie pas de remercier notre enfant lorsqu’il a obtempéré !
On fait contribuer les enfants aux tâches ménagères.
Ça nous soulage, et ça leur donne le sentiment merveilleux d’être utiles et capables.
Pour ce faire, on discute tous ensemble des tâches à faire à la maison, ce qu’ils pourraient prendre en charge et on établit un tableau, qui fera loi.
Plus de « c’est toujours moi qui mets le couvert; Arthur ne fait jamais rien! ».
Pour les aider à respecter leurs engagements, on suit les mêmes étapes que ci-dessus.
On reste ferme et bienveillant à la fois !
Pour que ces routines et ces règles fonctionnent, on les met en place et on les suit de façon bienveillante et ferme :
– bienveillant : on respecte le point de vue de l’enfant, on montre de l’empathie, on lui montre notre confiance dans ses capacités à trouver la solution, on le laisse apprendre de ses erreurs sans le blâmer.
– ferme : on suit les routines et les règles, on les rappelle simplement mais fermement ; sinon, elles auront vite fait de partir en fumée.
On ne surprotège pas l’enfant en l’excusant trop vite ou en le sauvant de toute situation. (« OK, aujourd’hui tu as trop de travail pour mettre la table, mon pauvre chéri » !). Cela lui donnerait finalement le sentiment d’être incapable de s’en sortir seul ou cela sous-développerait son « muscle de la frustration », pourtant bien utile dans sa vie future.
Bienveillance et fermeté à la fois sont les piliers de la Discipline Positive, qui permettent de toujours encourager nos enfants.
Odile Grandet et Guillemette Gaigneux
Formatrices Certifiées en Discipline Positive, Parents et Enseignants
Ateliers de formation à la Discipline Positive à Londres – www.disciplinepositive.fr