aude mouton psychologue

Quels aménagements spécifiques pour mon enfant à l’école?

 

aude mouton psychologueVotre enfant a un trouble, une différence, une particularité ? Il a sa place à l'école mais vous ne savez pas toujours comment aider l’équipe éducative à le comprendre ? Il existe pourtant des outils.

 

 

 

Lorsque l’éducation nationale a voulu s’ouvrir aux enfants ayant des besoins spécifiques, elle a mis en place des « projets » permettant une meilleure communication entre l’école, la famille et les partenaires multiples qui travaillent avec votre enfant.

 

En février 2005, une loi pour l’égalité des droits et des chances ouvrait davantage encore les possibilités de scolarisation pour tous dans les écoles grand public.

 

Alors comment procéder ?

 

1) Se faire aider pour se faire reconnaitre.

 

Tout d’abord, si vous observez des difficultés avec votre enfant mais que celui-ci n’a pas été reconnu comme ayant des besoins spécifiques, il faut vous adresser aux bonnes personnes.

 

Vous pouvez faire appel au médecin, à l’orthophoniste ou à la psychologue qui à eux trois couvrent généralement toutes les difficultés qu’un enfant peut rencontrer à l’école. Ce sont aussi ces trois professions qui permettent une « reconnaissance » du trouble. Cette reconnaissance experte est souvent demandée afin de démarrer le « projet ».

 

La première chose que vous pouvez faire est de prendre rendez-vous avec la maîtresse/le professeur principal et parler de votre enfant et des difficultés qu’il rencontre. Leurs professions en effet, les confrontent à une grande diversité d’enfants et ils sont souvent à même de vous dire si les comportements observés sortent de l’ordinaire. Ils peuvent aussi vous guider pour aller consulter. Si vous avez la chance d’avoir votre enfant dans une école ayant une équipe médicale vous pouvez aussi faire appel à elle pour vous aiguiller.

 

Souvent un premier rendez-vous avec un médecin, un orthophoniste ou un psychologue est utile pour partir dans la bonne direction et monter un plan en étape. Le diagnostic est un processus et il se peut que vous ayez besoin de voir plusieurs spécialistes. Ne vous éparpillez cependant pas.

 

Voici, en quelques grandes lignes, qui consulter :

 

Le médecin pour des troubles physiques, des handicaps tels que la surdité, les allergies, les troubles neurologiques, etc.

L’orthophoniste pour les troubles du langage, qu’il soit parlé, écrit ou lu.

Le psychologue pour les troubles d’apprentissage plus larges, les retards mentaux, la précocité etc.

 

Un email avec les quelques signes observés et qui inquiètent à ces spécialistes suffira à vous faire recommander la bonne personne. Le spécialiste en question posera un diagnostic qui validera votre demande d’aménagement scolaire.

 

2) Se faire reconnaitre pour se faire aider.

 

Votre enfant a donc maintenant une reconnaissance sociale, médicale, de sa difficulté. Il n’est pas « paresseux » ni « cochon », il souffre d’une forme de retard ou de difficulté qui ne doit pas l’exclure de la scolarité. L’école se doit de faire un pas vers lui pour l’encourager à surmonter ses difficultés.

 

Avec cette reconnaissance en main, prenez rendez-vous avec la directrice/le CPE (Conseiller Principal d’Orientation) de votre enfant. Il est le responsable du bon déroulement de la scolarité de votre enfant sur le court, moyen et long terme.

 

En fonction de la difficulté de votre enfant, pourra être mis en place un PAI (Projet d’Accueil Individualisé), un PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation), un PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative)… autant de sigles que de types de projets qui viennent proposer à votre enfant une solution, une main tendue. Certain de ces projets sont plus complets que d’autres et impliquent différentes personnes. Vos interlocuteurs à l’école sauront lequel vous proposer.

 

Il existe beaucoup de types d’aménagements, ils vont d’une adaptation du temps scolaire à la présence d’une AVS en passant par l’utilisation d’outils spécifiques. Ces aménagements sont à déterminer selon l’avis de l’expert qui a vu votre enfant. Il aura su déterminer quelles adaptations rendront la scolarité plus accessible à votre enfant.

 

N’oublions cependant pas que l’expert n’est pas un membre de l’équipe éducative et qu’il ne connait pas toujours les limites de l’école. Mieux vaut la moitié des aménagements bien fait que la totalité forcé.

 

En Angleterre, les handicapés français ne sont pas reconnus par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) et les coûts causés par les aménagements seront à vos frais.

 

3) L’importance d’un vrai partenariat.

 

Le suivi extérieur (prise en charge thérapeutique) de votre enfant est essentiel. Il fait partie implicite de ces aménagements. L’école n’est pas un lieu de soin ni de rééducation, mais elle peut participer à l’amélioration de la qualité de vie de votre enfant.

 

Proposer un suivi à un enfant en difficulté est essentiel. De plus cela facilite à long terme sa vie et celle de tous ceux qui l’entourent. Un aménagement scolaire sans suivi extérieur ou sans réponse aux demandes de l’école est souvent peu fructueux. Il ne provoque que de la frustration pour l’école, l’enfant et la famille.

 

Il existe aussi des situations où il est difficile pour les adultes de l’école de s’adapter et l’enfant doit alors apprendre tôt que lui aussi doit faire valoir ses droits d’une part et qu’il doit savoir surmonter ses difficultés malgré un environnement peu à l’écoute d’autre part. Ces situations arriveront toute sa vie.

 

En résumé, des projets existent pour faciliter la vie de votre enfant en difficulté à l’école. Vous, parents, devez être acteurs dans les démarches. Vous devez aussi faire confiance aux professionnels et suivre leurs recommandations. Cette attitude sera garantie du succès du projet.

 

Ces projets sont des contrats, des promesses de travailler ensemble. Bien mis en place et suivis par tous ils ont une vraie chance de réussite.

 

 

 

Aude Mouton

Psychologue clinicienne au lycée français de Londres et à la maison médicale

Contact : psychologue.mouton@gmail.com

www.psycholondres.com

 

Pour aller plus loin :

 

http://www.ecolepourtous.education.fr

 

 

Glossaire

 

CPE : est en charge du bon fonctionnement de l’établissement, de la collaboration avec le personnel enseignant, et  de l’animation éducative.

 

MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) : Créées par la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005, les MDPH sont chargées de l’accueil et de l’accompagnement des personnes handicapées et de leurs proches. Il existe une MDPH dans chaque département, fonctionnant comme un guichet unique pour toutes les démarches liées aux diverses situations de handicap.

 

PAI (Projet d’Accueil Individualisé) : Le PAI permet de favoriser l’accueil et l’intégration des enfants et adolescents atteints de troubles de la santé évoluant sur une longue période pendant le temps scolaire. Il concerne les enfants atteints de pathologies chroniques, allergies, intolérance alimentaire, trouble spécifique du langage…

 

PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) : Il s’agit d’organiser au plus près de ses besoins la scolarisation de l’élève handicapé. Le P.P.S. concerne les enfants et les adolescents handicapés scolarisés ou pris en charge par un établissement spécialisé.

 

PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative) : Le PPRE consiste en un plan coordonné d’actions, conçues pour répondre aux difficultés d’un élève, formalisé dans un document qui en précise les objectifs, les modalités, les échéances et les modes d’évaluation. Il est élaboré par l’équipe pédagogique et discuté avec les parents. Il est également présenté à l’élève qui doit le comprendre.

 

 

 

Partagez l'article sur les réseaux sociaux

Vous aimerez aussi nos articles récents