Vers un programme scolaire libre ?
Leurs souhaits est de remplacer le programme actuel par un programme du secondaire très léger qui laisserait aux professeurs le pouvoir quasi-total sur son contenu. Ce projet fait partie du plan aujourd’hui controversé qui vise notamment à remplacer les GCSEs (équivalent à notre brevet) par des examens plus difficiles portant sur les dernières années du secondaire. Une source proche du ministre de l’éducation précisait en effet : « Notre but consiste à remplacer les GCSEs actuels d’anglais, de mathématiques, de science avec d’autres examens plus exigeants ».
Cette fin du secondaire soulève des questions concernant le contenu du programme des années de collège (Key stage 3). Les spécialistes de l’éducation craignent que le changement ne porte atteinte aux matières importantes, comme les lettres et n’aboutisse à des variations importantes entre établissements. Ce dernier point, estiment les spécialistes, poserait notamment des problèmes pour les élèves qui changent d’établissements.
Ces réformes devraient être applicables jusqu’en 2020 afin de ne pas planifier au-delà, sans considération des avancées technologiques et autres éléments pouvant modifier les programmes scolaires. Les enseignements en lignes en effet pourraient dans l’avenir venir bouleverser la nature de l’école, même secondaire.
On comprend ici que Michael Gove souhaite mettre fin à la puissance du pouvoir central qui décide aujourd’hui du contenu des programmes scolaires. Des propositions pour le remplacement des GCSEs avaient été rendues publiques dans un journal national anglais en juin dernier, ouvrant la voie aux critiques des experts.
Des critiques se font entendre
Certaines sources même au sein des Libéraux Démocrates firent sur ce dossier entendre leur voix. Ils ne souhaitent pas donner un chèque en blanc sur ce sujet, se déclarant attentifs aux précisions qui devraient venir cet été.
Mary James, membre de la commission experte sur le futur programme national du gouvernement, décrit le plan comme « tout à fait extraordinaire » en précisant qu’il -s’il était appliqué – constituerait « un vrai recul pour le pays ».
The Better History Forum rédigea par deux fois des propositions détaillées concernant la matière d’histoire enseignée au niveau secondaire à destination du gouvernement. Pour autant son président, Séan Lang, ne fut pas informé sur les changements possibles sur le sujet dans le projet de reformes. Il craint aujourd’hui que l’absence d’un programme national détaillé prive les parents et les enfants de la garantie d’un accès égal aux matières.
Enfin, Brian Lightman, Secrétaire Général de l’Association de directeurs des Ecoles et Collèges, s’inquiète à propos d’un seul comité en charge de de toutes les matières. Il pense que cela conduira à « un programme très normatif et très restreint ». Il regrette par ailleurs de ne pas avoir été informé non plus des points de la réforme.
Alors va-t-on en Angleterre vers un système scolaire à deux niveaux dans le secondaire? Pour l’instant sur le terrain, les professeurs, les responsables d’établissements ne sont pas convaincus des orientations de cette réforme. Un sondage conduit par le Times Educational Supplement montrait que même si les enseignants n’avaient pas un jugement unanime sur la valeur des GCSEs, pour autant, ils s’opposaient à un retour vers les O-Level et les CSEs.
Source
Tiré de l’article de W. Stewart, « The New Curriculum will allow « extreme » freedom in Secondary« .Times Educational Supplement, 29 juin 2012.
Traduction Jasmine Rawlinson, étudiante en 3eme année de français et d’italien, Université de Warwick, Grande-Bretagne