Les derniers évènements de ces jours derniers nous submergent. Ils viennent bousculer, bouleverser nos vies.
Comment alors s’adresser à nos enfants ? Comment nous comporter ?
Voici quelques conseils et éléments de réponses rassemblés pour vous .
Pour chaque enfant et en fonction de son âge, il faudra:
– lui permettre d’exprimer ses émotions ( 1) ;
– ensuite, synthétiser ses réactions avec des mots, recréer du commun pour rassurer (2) ;
– enfin, s’inscrire dans une logique de solidarité (3).
After a tragedy, you might feel helpless — but your child needs your support. Here’s help knowing what to say.
1/ Permettre à votre enfant d’exprimer ses émotions propres
Nous devons cerner ce que l’enfant sait des évènements, ce qu’il en a compris sans rentrer dans tous les détails : Autrement dit « partir de ses émotions, de ses questions, ne pas les devancer ni aller au-delà. ». Le parent doit être à l’écoute de ce que son enfant rapporte de l’école, de ses discussions avec ses camarades, son enseignant, en se gardant d’être intrusif.
Listen closely to your child for misinformation, misconceptions and underlying fears. Provide accurate information. Share your own thoughts and remind your child that you’re there for him or her. Reassure your child that what happened isn’t his or her fault.
2/ Synthétiser ses réactions avec des mots, recréer du commun pour le rassurer
Adapter vos propos également à l’âge de vos enfants. Il faut pourvoir montrer que c’est un moment douloureux et trouver les mots les plus simples pour échanger.
Il faut donc ensuite lui parler de ces événements. « Rien n’est pire que de ressentir chez ses parents un trouble dont on ne peut identifier la raison. ».
« En maternelle et même pour une partie de l’élémentaire, proposez-lui de dessiner librement pour ensuite, s’ils en éprouvent le besoin, parler de leur dessin ».
Inutile de montrer des images pour les tous petits. Il faut rester à l’information de base. Les adultes doivent dire que ce qui vient de se passer est grave pour tout le pays, que cela les touche et les émeut.
A un moment ou à un autre, à l’extérieur du foyer, l’enfant en entendra davantage. On pourra, alors, rouvrir la discussion à la maison, mais en évitant autant que possible de devancer les questions.
Avec les plus petits, on peut par exemple leur dire que ça concerne « très très très peu » de personnes dans leur ville. Surtout, les enfants doivent comprendre que les adultes sont là et s’organisent pour protéger tous les habitants de la France.
Cela résonnera dans leur tête, ils comprendront, même inconsciemment, le caractère exceptionnel de l’événement. Il vaut mieux aussi toujours privilégier la « parole vraie », pour citer Dolto : « être dans la parole la plus juste possible permet de maîtriser l’angoisse ».
Les enfants plus grands, jusqu’à 10 ou 11 ans, doivent pouvoir en parler. À leurs questions, mais sans les devancer, il faut apporter des réponses factuelles.
« Les échanges avec vous doivent aussi leur permettre de comprendre que les adultes, et l’État, veillent à ce que cela ne se reproduise pas, que les coupables sont recherchés et que la fraternité et la solidarité sont les seules réponses possibles.
Parler avec eux, leur proposer d’expliquer les images s’ils y ont été confrontés : ce sont des façons simples de leur permettre de juguler des inquiétudes et des angoisses qui pourraient les envahir ».
Les adolescents sont eux exposés à l’information très directement via Internet et les réseaux sociaux. Plus ils sont informés, plus il est nécessaire d’être présent auprès d’eux. .
il faut distinguer ce qui relève des faits de ce qui touche aux émotions. Il est aussi essentiel d’aider l’enfant et l’adolescent à mettre des mots sur ce qu’il ressent en donnant soi-même l’exemple.
Tell the truth. Focus on the basics, and avoid sharing unnecessary details. Don’t exaggerate or speculate about what might happen. Avoid dwelling on the scale or scope of the tragedy.
« Preschool children. Children in this age range might have trouble adjusting to change or loss. They might become clingy or mimic your emotions.
Some children might also revert to wetting the bed or sucking their thumbs. Avoid criticizing your child for this behavior.
Get down to your child’s eye level. Speak in a calm and gentle voice using words your child understands. Explain what happened and how it might affect your child.
For example, after a severe storm you might say that a tree fell on electrical wires and now the lights don’t work. Share steps that are being taken to keep your child safe and give hugs. »
Elementary and early middle school children. Children in elementary and early middle school might have nightmares or other sleep problems. T
hey might fear going to school, have trouble paying attention in school or become aggressive for no clear reason.
Children in this age range might have more questions about whether they’re truly safe. They might need help separating fantasy from reality.
Upper middle school and high school children. Older children will want more information about the tragedy and recovery efforts.
They’re more likely to have strong opinions about the causes, as well as suggestions about how to prevent future tragedies and a desire to help those affected.
Older children might deny that they’re upset. Some children might complain of physical aches and pains because they’re unable to identify what’s really bothering them. Others might start arguments or resist authority.
3/ Enfin, s’inscrire dans une logique de solidarité
The psychologist said children caught up in disasters often showed more resilience than adults as they were too young to take in the scale of the tragedy.
What often mattered most was how their parents reacted to events: « Do their parents explain to them these things happen because there are bad people in the world, or are they anxious and jittery? »
Plus qu’à l’événement en lui-même, les enfants sont réceptifs surtout à l’angoisse de leurs proches.
Chaque personne disparue à Paris dans ces attentats était porteuse d’une histoire. Il faudra pourtant – et c’est là, toute la difficulté au lendemain des ces évènements- aux parents aux professeurs d’adopter pour demain une distance obligée face à leurs émotions car les enfants doivent conserver le sentiment de sécurité au sein de leur environnement scolaire ou familiale.
Le petit enfant se fiche pas mal de ce qui est loin de son environnement, de ce qui n’est pas immédiat… et c’est tant mieux. L’enfant n’aura peur que s’il ressent de la peur autour de lui. C’est du côté des parents qu’il y a donc une « forme de sérénité » à atteindre.
Si l’entourage est capable de maîtriser ses angoisses, c’est le meilleur des remparts. La meilleure des thérapies possibles. En privilégiant une attitude de neutralité, de tranquillité, de bienveillance.
La meilleure façon pour les parents d’aborder le sujet, c’est donc d’abord de gérer leurs propres angoisses. En étant vigilants à la présentation des faits, en évitant la mise en scène, la dramatisation.
It might be the last thing on your mind, but caring for yourself after a tragedy is important. Pay attention to your own feelings of grief, anger or anxiety. Lean on loved ones for support or talk to a mental health provider. Get enough sleep, eat a healthy diet and stay active. Taking care of yourself will enable you to care for your child and serve as a role model for how to cope.
Sabine Cros-Scherer, 16 novembre 2015
Ressources :
Presse :
« How to talk to your children about the Paris attacks », Anne Perkins, The Guardian, 16.11.2015
« Attentats à Paris, comment en parler aux enfants? « Le Monde, 14.11.2015
« Helping children cope: Tips for talking about tragedy », Mayo clinic staff, 27 octobre 2015
« Bomb survivors ‘need support, not counselling », The Guardian, 8 July 2015
« Parler des attentats aux enfants, un exercice délicat », La Croix, 16.11.2015
Ouvrages :
« L’abécédaire de la colère », Emmanuelle Houdart et Thierry Magnier
« Les interdits des petits et grands », Pittau, Gervais, Ed. Seuil (le combat contre l’ignorance)
« Le livre des droits de l’homme », Robert Badinter, Jacqueline Duhême, Ed. Gallimard Jeunesse (les droits de l’homme, la citoyenneté, le civisme).
« J’ai le droit d’être un enfant », Alain Serres, Aurélia Fronty, Le Seuil (la liberté)