Cette course oppose tous les ans sur la Tamise à Londres les prestigieuses universités d’Oxford et de Cambridge.
Tout est parti d’un pari lancé en 1829 par Charles Merivale, alors étudiant à Cambridge, à son ami Charles Wordsworth, étudiant à Oxford – Cambridge a d’ailleurs perdu cette première course – et le défi fut reconduit d’année en année, sans interruption depuis 1856, sauf pendant les deux conflits mondiaux.
La Boat Race oppose deux bateaux de huit rameurs et un barreur (huit avec barreur), qui doivent remonter la Tamise entre Putney et Mortlake via Barnes et Hammersmith, soit parcourir une distance de 6 779 mètres, toujours lors de la marée montante.
Les rameurs sont avant tout étudiants, mais au fil des années, la compétition a pris un tour de plus en plus professionnel et la plupart des participants ont maintenant un niveau national voire olympique. Certaines mauvaises langues vont jusqu’à affirmer que ces étudiants ont été recrutés par les universités pour leurs performances sportives et non intellectuelles, mais elles sont le plus souvent démenties par les brillants résultats académiques de ces jeunes gens parfaitement accomplis.
Courir sur le bateau officiel de la Boat Race représente pour les 18 participants un véritable sacrifice. Ils s’entraînent au moins six jours par semaine pendant les six mois qui précèdent la course et ne peuvent prétendre à aucun congé.
En avril 2012, la course a été fortement perturbée par un certain Trenton Oldfield, qui s’est jeté dans la Tamise sous les rames des concurrents afin d’entraver leur progression. Il entendait protester ainsi contre le caractère – d’après lui – profondément élitiste de ce sport en général et de cet évènement en particulier. Ce geste à la fois stupide et malheureux lui a valu une lettre publique de Steven O’Connor qui, en sa qualité d’entraîneur de l’équipe de Barn Elms, le tance de la sorte: «Monsieur Oldfield, avez-vous déjà assisté à l’un des entraînements à la course ? Avez-vous la moindre idée de la dose de désir, de souffrance, de sacrifice et de travail que les 18 rameurs ont dû investir dans leur lutte pour franchir la ligne d’arrivée?
Et Steven O’Connor conclut en ces termes: « vous n’avez pas idée de la rage que j’ai ressentie lorsque je vous ai vu vous jeter contre les bateaux. Non seulement parce que vous nous avez privés d’une belle course ou parce votre cause est inexistante, mais surtout parce que vous avez menacé l’avenir de notre sport (…) Monsieur Oldfield, vous êtes un abruti».
Rendez-vous donc le 31 mars sur les berges de la Tamise ou devant votre poste pour assister à l’un des exploits sportifs les plus prestigieux et difficiles de la saison !
Caroline Sulzer