Nommée Proviseur du Lycée International Winston Churchill qui ouvrira en septembre, Madame Mireille Rabaté est arrivée à Londres en novembre dernier afin de mettre en place le programme pédagogique et procéder au recrutement des enseignants et du personnel administratif.
Quelles ont été vos principales motivations pour accepter ce poste après treize années aux Etats-Unis?
Participer à la création d’une école est un véritable privilège, c’est un moment rare et unique, le rêve de tout chef d’établissement.
J’ai été très soutenue depuis mon arrivée par l’AEFE, par le FECT (French Education Charitable Trust, fonds privé en charge de différents projets d’ouverture d’établissements français à Londres) ainsi que par l’Ambassade qui pilote le Plan Ecole.
J’ai également été très bien accueillie et épaulée par Mr Gabet (principal du CFBL) et Mr Rauch (proviseur du Lycée Charles de Gaulle).
Après quelques mois au CFBL, vous avez pu rencontrer certains de vos futurs élèves et les parents, que cela vous a t’il apporté ?
C’est une affaire familiale qui se noue avec le CFBL. Ce sont les mêmes familles qui intégreront plus tard le lycée et c’est pour cela qu’il est important de conserver une continuité éducative.
Le Lycée International gardera cependant son authenticité en ouvrant d’autres possibilités aux élèves.
Je compte également sur les parents et les enfants pour soutenir la philosophie de l’école, participer sa vie quotidienne et adhérer à la culture de l’établissement.
Avez-vous une approche pédagogique nouvelle, tirée de vos expériences outre-Atlantique par exemple que vous souhaiteriez mettre en œuvre à Londres ?
Cela fait 19 ans que je vis à l’étranger, nous sommes tous changés pas nos expériences (NB : Mme Rabaté a enseigné aux Etats-Unis et en Norvège.
Elle est devenue Proviseur-adjointe du Lycée Rochambeau de Washington DC, puis Principale du Collège et Proviseur-adjointe pour les affaires françaises du Lycée International Franco-Américain de San Francisco).
Bien évidemment, la découverte de différents systèmes d’éducation a influencé ma vision pédagogique, non seulement en tant qu’enseignante et proviseur mais aussi en tant que parent d’élèves car mes enfants ont grandi à l’étranger.
Plus généralement sur mon approche pédagogique, je pense que l’on apprend très peu sans se tromper. Lorsque l’on commet des erreurs, on apprend à prendre du recul et par là-même on acquiert la capacité à choisir ce qui nous correspond le mieux.
Le développement personnel est aussi un point important dans la vie d’un élève : vie sociale et vie académique doivent grandir en même temps.
Vous avez évoqué un bilinguisme progressif au sein de votre établissement, comment va-t-il s’appliquer ?
Je pense qu’il faut donner aux élèves la faculté d’apprendre plusieurs langues et de capter le meilleur dans les différentes cultures.
J’ai la conviction qu’un enfant qui est capable de s’exprimer dans plusieurs langues est capable de mieux comprendre le monde qui l’entoure.
Ma volonté est de pousser l’anglais afin que tous les élèves puissent choisir de passer l’OIB (Option Internationale du Baccalauréat) à la fin de leur cursus.
La mise en place de cette formation internationale sera achevée quand nous ouvrirons les classes de 1ère (en 2016) et Terminale (en 2017).
Vous terminez actuellement le recrutement des enseignants, quels étaient vos critères et quels sont leur profil ?
Avec un programme pédagogique à la fois nouveau, international et moderne, il était important d’avoir des enseignants motivés qui soutiennent ce projet !
Comme une partie du programme sera enseignée en anglais (notamment les Sciences, Maths, Technologie), il était important de recruter des profils internationaux avec une expérience à l’étranger. Participer à l’élaboration d’un tel programme, c’est aussi accepter une prise de risques.
A la veille de la première commission d’admission, avez-vous reçu beaucoup d’inscriptions ?
Nous avons reçu plus de demandes que de places disponibles et les dossiers nous parviennent de partout dans le monde. Nous avons déjà finalisé l’allocation de places pour les classes où la nécessité se fait le plus sentir (6ème, Seconde). A ma grande satisfaction, l’établissement sera certainement rempli à la rentrée.
Entretien réalisé par Elisabeth Fontanille et Marie Boutry-Peyron, le 1er mai 2015
En savoir plus :
http://lyceeinternational.london