Les gouvernements successifs travaillistes et conservateurs au milieu des années 90 ont permis d’améliorer l’école
Les résultats des derniers examens nationaux montrent qu’un nombre record d’élèves à Londres quittent l’école primaire avec un bon niveau d’écriture, de lecture et de compétences mathématiques.
Un certain nombre de décisions politiques du Labour party ont eu une influence sur l’amélioration progressive du système éducatif dans les écoles primaires à Londres depuis le milieu des années 1990 comme le London Challenge ou l’introduction des Académies.
Cela a été particulièrement sensible pour les enfants défavorisés. En 2002, moins d’un quart de ces derniers ont obtenus cinq ou plus A* -C grades au GCSE y compris en anglais et les mathématiques.
En 2013, ce chiffre était passé à 48%. Dans le reste de l’Angleterre, les résultats passaient de 17% à 26% cela auprès de la même catégorie d’élèves.
Une recherche publiée en septembre 2015, menée par le Centre de la LSE pour l’analyse de l’exclusion sociale (CAS) et de l’Institute for Fiscal Studies, a montré que ces tendances – à la hausse – étaient déjà présentes au sein de l’école primaire avant les réformes de Tony Blair introduites à Londres à partir de 2002.
Très nettement, le mouvement de décentralisation du pouvoir central en direction des boroughs (suppression du Inner London Education Authority en 1990) a donné plus d’autonomie aux écoles et renforcé leur concurrence.
Ce qui risque d’infléchir la tendance de ces dernières années
Une population scolaire en forte augmentation
La population a fortement progressé à Londres. Cela signifie un besoin de places de plus en plus important.
La population d’âge scolaire de la capitale devrait augmenter de 12% d’ici à 2020. Selon le London Council, organisme qui représente les 33 autorités locales de la ville, 34.000 écoles primaires et 78.000 places dans les écoles secondaires seront nécessaires d’ici là.
Aujourd’hui, le gouvernement n’entend pas mettre de moyens supplémentaires (les subventions pour les boroughs de Hackney et Tower sont aujourd’hui en passe d’être revues à la baisse), alors que les effectifs des classes grandissent d’années en années, cela ne contribuent donc pas à maintenir le niveau en l’état.
La vie est si chère à Londres !
Un autre problème qui se pose dans la capitale est le prix élevé du logement, avec des enseignants à revenus, au dessus de leurs collègues français certes, mais qui restent moyens et qui luttent pour trouver un logement à acheter ou louer.
Il en résulte que beaucoup d’enseignants quittent Londres faute de moyens.
Une trop forte décentralisation en matière d’éducation ?
La force des écoles de Londres fait également la faiblesse des gouvernants. Le Maire de Londres Boris Johnson a réduit ses compétences, donnant toujours plus de pouvoirs aux établissements primaires et acteurs de l’éducation.
Son concurrent pour la mairie de Londres, Sadiq Khan, dans un document (Fabian Society), prône la création d’une autorité démocratiquement responsable, visant à contrôler davantage la création de nouvelles écoles dans Londres.
Cette autorité pourrait décider de la localisation des écoles, de la définition de leurs règles communes et équitables dans le processus d’admission.
Rappelons ici certains dérapages dont la presse a fait largement échos ces dernières années concernant la création de Free School aux visées confessionnelles voire radicalisées, ou encore sans garantie d’un programme scolaire suffisant. (cf. « Free school : le management financier en question » )
Conclusion, la question de lobby en matière d’éducation devant l’augmentation de la demande devrait faire partie de la part des responsables politiques d’un examen global pour une école plus équitable et exigeante.
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Sabine Cros-Scherer, janvier 2016
Sources :
Dave Hill, London Needs more of whatever is making its schools succceed, The Guardian, 14 december 2015.
Armelle Drouffe, Free school : le management financier en question , avenuedesecoles.com, mai 2014