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Le pouvoir de faire des erreurs …

P1010421Dans notre société de super mamans ou papas aux emplois du temps surchargés, il est tellement plus facile et plus rapide de faire les choses à la place de nos enfants. 

Mais en les privant de cette opportunité d’apprentissage ne les prive-t-on pas également du sentiment de se «sentir capable» ?

Nous savons tous par exemple, combien de temps il faut à un enfant de 5 ou 6 ans pour s’habiller ou lacer ses chaussures ! De même qu’il nous est pénible de regarder notre enfant souffrir quand il est en difficulté dans ses devoirs et risque d’avoir une mauvaise note, par exemple quand il peine devant un problème de maths ou une dissertation. La tentation est parfois forte de faire à sa place.

Mais quel est le message que nous leur transmettons alors ? « Je fais mieux que toi», «Arrête d’essayer, tu n’y arriveras pas ». «Tu n’en es pas capable !» Et à l’école, cet enfant développera une croyance identique : « je ne suis pas capable, d’autres peuvent faire mieux que moi, je vais me tromper si j’essaie, ce n’est pas la peine … j’abandonne ». Un enfant avec cette croyance ne va pas prendre la responsabilité de son apprentissage et ne va pas se sentir «capable».

Et pourtant, les enfants naissent «capables». Rappelez-vous le bébé qui essaie de toutes ses forces et tant bien que mal de redresser sa tête en position couché sur le ventre ! Ou votre enfant de deux ans qui répète sans arrêt « moi tout seul « . En tant que parents, c’est à nous de nourrir ce sentiment «d’être capable» et de le renforcer. Les suggestions qui suivent peuvent vous y aider.

Arrêtez de faire pour les enfants ce qu’ils peuvent faire par eux-mêmes.
Ayez confiance en vos enfants. En leurs capacités. Lorsque vous voulez intervenir ou faire à la place, arrêtez-vous un instant et demandez-vous : « est-ce que j’ai confiance en lui ? Est-ce que je lui donne confiance en lui ? »
Permettez à vos enfants de demander de l’aide …. au lieu de les secourir aussitôt quand ils sont en difficulté. Dites leur que vous êtes à leur disposition, s’ils pensent avoir besoin de votre aide, mais qu’ils peuvent d’abord essayer seuls.
Les actions parlent plus que les mots. Nous pouvons répéter à nos enfants encore et encore …. « tu peux le faire, tu en es capable. » Mais nos actions expriment-elles ces mêmes mots ?
Permettez à votre enfant de contribuer à la famille. Si votre enfant aime cuisiner, donnez-lui l’opportunité de véritablement contribuer aux préparatifs d’un repas. Donnez-lui des responsabilités qui vont vraiment vous faciliter la tâche, et pas seulement des tâches subalternes pour l’occuper pendant que vous préparez, en fait, le repas !
Faites un brainstorming des tâches ménagères à effectuer dans la maison avec vos enfants. Demandez que chacun en prenne quelques-unes en charge de manière régulière, en les intégrant dans une routine quotidienne ou hebdomadaire. Rappelez-vous que plus un enfant se sent utile, plus il se sent appartenir à sa famille ou son groupe d’amis, et plus il développe son sentiment d’être «capable».
• Comprenez que les erreurs sont de merveilleuses occasions d’apprentissage. Quand votre enfant fait une erreur …. il faut la célébrer ! Reconnaître l’erreur et demandez à votre enfant ce qu’il a appris d’elle. Demandez-lui de vous aider en trouvant une solution pour réparer l’erreur. Les enfants se sentent mieux quand ils ne sont pas seulement une partie du problème (l’erreur), mais une partie de la solution (la réparation).
Attention à ne pas confondre « tu fais une erreur » avec « tu es une erreur ».
• Modélisez le comportement d’accepter de faire des erreurs …. minimisez. Dites « oups ! J’ai fait une erreur. » Partagez ce que vous avez appris et donnez votre solution pour réparer votre erreur. A l’heure du dîner par exemple, vous pouvez partager avec tout le monde une erreur que vous avez commise pendant la journée, et ce que vous avez appris, ou comment vous l’avez réparée … Demandez aux autres de partager une erreur de la même façon.

Et quand vous embrassez vos enfants avant qu’ils ne partent à l’école, dites-leur de prendre des risques, de se salir et de faire beaucoup d’erreurs ! (Attention, pas « bêtises » mais « erreurs ») Et quand ils reviennent à la maison, demandez-leur de vous raconter leur journée et de partager leurs difficultés… Faites-leur un câlin, ou embrassez-les… et écoutez, écoutez, écoutez-les. Dites-leur que vous avez confiance en eux et en leur capacité à trouver une solution !

Guillemette Gagneux et Odile Grandet pour Avenuedesecoles.com

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