Le rapport fait figure d’ouvrage de référence sur l’état de l’éducation dans le monde. Il dresse un état des lieux de la structure, du financement et des performances des systèmes d’éducation des 34 pays membres de l’OCDE, ainsi que d’un certain nombre de pays du G20 non membres de l’Organisation.
Rédigé par Eric Charbonnier, analyste à la direction de l’éducation de l’OCDE, ce rapport s’organise cette année autour de trois thèmes :
– L’environnement pédagogique et scolaire dans le primaire et le secondaire,
– Les effets de la crise sur le chômage des jeunes,
– Le développement de l’enseignement supérieur dans les pays de l’OCDE et en France –
Il présente des données sur les résultats des établissements d’enseignement ; l’impact de l’apprentissage dans les différents pays ; les ressources humaines et financières investies dans l’éducation ; l’accès, la participation et la progression au sein des systèmes d’éducation ; et l’environnement pédagogique et l’organisation scolaire.
Les étudiants en France réussissent plus qu’ailleurs
Le taux de réussite dans l’enseignement supérieur français, au-dessus de 75%, est globalement plus élevé que dans l’ensemble des pays de l’OCDE, tout comme en Autriche, au Danemark, en Espagne, en Finlande, et au Japon. A l’autre bout de l’échelle, ce taux n’atteint pas 60% aux Etats-Unis, en Hongrie, en Norvège, en Nouvelle-Zélande et en Suède.
Niveau d’études : Dans les pays de l’OCDE, le taux de diplômés de l’enseignement supérieur a progressé de près de 10 points de pourcentage depuis 2000. Pour autant, on dénombre encore moins de 35% d’hommes et de femmes diplômés du supérieur.
À tous les niveaux de l’enseignement supérieur, à l’exception du doctorat, la majorité des diplômés sont des femmes. Sur la base des tendances actuelles en matière d’obtention des diplômes, on estime qu’en moyenne 48% des jeunes femmes et 32% des jeunes hommes des pays de l’OCDE obtiendront un diplôme de l’enseignement supérieur au cours de leur vie.
Financement de l’enseignement supérieur en baisse
On constate un sous-financement relatif de l’enseignement supérieur français : La part du financement privé dans l’enseignement supérieur atteint 32% en moyenne dans les pays de l’OCDE, contre 18% seulement en France.
Sur la période 2005 à 2010, l’investissement dans l’enseignement supérieur a augmenté de 15% en France, contre 8% en moyenne dans l’ensemble des pays de l’OCDE (11.514€ par an et par étudiant en France). Les pays dépensant le plus pour les étudiants (au-delà de 13.756€) sont le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la Norvège, la Suède, et la Suisse.
Globalement, la part des fonds publics dans le financement des établissements supérieurs ne cesse de diminuer : de 77% en 1995, elle est passée à 76% en 2000, 71 % en 2005 et 68% en 2010.
Diplômes : la solution pour lutter contre le chômage
En France comme ailleurs, le diplôme reste la meilleure arme anti-chômage, particulièrement par temps de crise, même s’il ne garantit pas l’emploi. Les effets de la crise se ressentent particulièrement sur le taux de chômage des jeunes sans qualification. En augmentation partout, il atteint 23,3% en 2011 en France, contre 18,1% en moyenne dans l’OCDE. Les titulaires du bac sont quant à eux 11,4% à chercher un emploi, alors qu’ils sont 9,5% dans ce cas dans les autres pays étudiés.
Le pourcentage de diplômés du supérieur chez les français âgés de 25 à 34 ans est en hausse sur 30 ans, à 43% (de 43 % sur 30 ans ?) (39% pour la moyenne des pays de l’OCDE). Un pourcentage qui grimpe jusqu’à 55% en Corée, au Japon, au Canada et en Russie.
Nos doctorats intéressent les étudiants étrangers
En France, 1,6% des jeunes est titulaire d’un doctorat – soit, très précisément, la moyenne des pays de l’OCDE. En Allemagne, en Autriche, en Chine, au Danemark, en Finlande, au Royaume-Uni, en Suède et en Suisse, ce taux dépasse 2%.
Un tiers des docteurs diplômés en France est constitué d’étudiants étrangers. Le rapport ne dit pas si cette proportion d’étudiants étrangers s’explique par l’attractivité de la recherche française, ou par la peur des étudiants nationaux de s’y engager.
La France est le troisième pays d’accueil des étudiants étrangers
6% des étudiants étrangers ont choisi la France, où ils représentent presque 12% des effectifs. Le pays le plus recherché reste les Etats-Unis (17% de l’effectif mondial d’étudiants étrangers), devant le Royaume-Uni (13%), puis l’Australie et l’Allemagne, tous deux à égalité avec la France. Le prix des inscriptions n’est donc pas si dissuasif…
De nouveaux pays émergents commencent à capter une part de ces étudiants : la Corée, l’Espagne, la Nouvelle-Zélande. Cette concurrence nouvelle incite de plus en plus de pays non anglophones à proposer des cours en anglais dans certaines filières. C’est le cas notamment dans les pays nordiques. On connait le débat qui s’est tenu il y a peu en France sur cette question.
Enfin, le rapport souligne que les frais à la charge des étudiants sont peu élevés en France tout comme en Autriche, en Belgique, en Espagne, en Italie, au Portugal, et en Suisse. A l’inverse, dans un tiers des pays observés, les étudiants doivent s’acquitter de frais de scolarité supérieurs à 1.146€ par an. Nous connaissons également la réforme d’il y a deux ans en Angleterre concernant les frais d’inscription à l’université. Aujourd’hui, cette hausse drastique des frais d’inscription a pour conséquence une baisse des inscriptions des étudiants britanniques.
Source :
Rapport Regard sur l’Education, OCDE, Eric Charbonnier, juin 2013
Rapport annuel Regards sur l’éducation, OCDE, juin 2013 et Regards sur l’éducation 2013 : une réussite relative des étudiants français, Sandrine Chesnel, educpro.fr, 26.06.2013
www.oecd.org/edu/eag2012
La base intégrale de données en ligne de l’OCDE dans le domaine de l’éducation, sont accessibles via le site « Éducation » de l’OCDE sur le web à l’adresse : www.oecd.org/edu/eag2012