Heureux parents d’enfants bilingues !

Et si nous parlions un peu des enfants bilingues ?

 

 

 

 

Certains parents, lorsqu’ils visitent notre école Hampten Court House (HCH), me posent la question du bilinguisme. Mon enfant ne va-t-il pas perdre son niveau de français ? Ne va-t-il pas se sentir perdu entre deux langues ? Y-a-t-il des risques de surcharges cognitives, l’enfant n’arrivant pas à gérer les deux langues ? Mon enfant ne va-t-il pas se disperser et son niveau scolaire ne va-t-il pas en souffrir? Mon enfant va -t-il s’y retrouver socialement et culturellement ?

 

Pendant longtemps en effet, le bilinguisme a été considéré comme un handicap. Il est vrai que, quoi qu’il en soit, les parents d’enfants bilingues doivent affronter plusieurs défis : les préjugés encore assez nombreux face aux multilingues, considérant souvent qu’ils seront moins aptes scolairement ; la gestion des différentes langues en particulier de la langue « faible » (terme généralement employé pour désigner la langue qui n’est pas dominante) ; aider l’enfant à construire son identité, sa culture au milieu des différentes cultures qui constituent son environnement.

Hampten court vue ciel

 

Nous vivons dans une société qui bouge et qui bouge vite.

La globalisation engendre des besoins nouveaux, en particulier la maîtrise de plusieurs langues. La mobilité de la population active renforce ce mouvement. De plus en plus de familles bougent, changent de pays, de continents et se retrouvent confrontées au problème des langues. Je pense que beaucoup de lecteurs de cette rubrique se reconnaissent ici !

Mes propres enfants sont Français, ont grandi en Allemagne et vivent en Grande-Bretagne depuis 5 ans… Il a fallu aussi se poser ces questions, faire le choix des langues, des écoles, affronter les aprioris de certaines personnes.

 

 

Si pendant longtemps, les psychologues ont considéré́ le bilinguisme comme une source de handicap, des travaux plus récents montrent qu’il favorise au contraire le développement intellectuel des enfants.

L’université de York (de Toronto, au Canada) a publié l’année dernière les résultats d’une étude qui démontre que les enfants bilingues disposent d’une « flexibilité cognitive » qu’ils ont acquise en apprenant à passer d’une système de langage à un autre et qui les aidera aussi bien au niveau de l’apprentissage de la lecture que dans leur compréhension de l’abstraction en mathématiques.

Et puis cette faculté va leur apporter, selon Barbara Abdelilah-Bauer, spécialiste du bilinguisme, les qualités propres aux communicants efficaces : savoir choisir ses gestes et ses mots, utiliser le ton qui convient, une façon appropriée de dire les choses et faire preuve d’une grande tolérance face aux différences.

 

J’ai moi-même constaté ces qualités auprès de nombreux de mes élèves bilingues : plutôt bons élèves, ouverts, très tolérants avec une faculté d’adaptation parfois assez extraordinaire, aux autres, aux situations, aux cultures etc.

 

Alors il est vrai que mon expérience m’a aussi montré que souvent les enfants bilingues ont une phase en quelque sorte d’adaptation, où leur cerveau est sans doute en train d’intégrer le nouveau langage. Phase pendant laquelle les parents souvent se disent  les professeurs parfois aussi — : mon enfant pourrait avoir de meilleurs résultats, il ne semble pas avoir atteint son potentiel. Pas d’inquiétude à avoir ! Dans un environnement familial où le multilinguisme est vécu dans la joie et comme une chance, dans un environnement scolaire heureux et qui accepte et reconnaît les difficultés et les qualités de l’enfant bilingue, celui-ci finit par s’épanouir et bien souvent arrive en tête de classe. Même dans une école, un pays où la langue dominante n’est pas la sienne !

Heureux parents d’enfants bilingues !

 

Anne-Françoise Ropert

Head of Lower Years et Directrice CNED

afropert@hchnet.co.uk

Twitter : @AnneFrancoiseR

http://www.hamptoncourthouse.co.uk/

 

 

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