Jusqu’à présent, les enseignants des écoles publiques enviaient chez leurs collègues du privé certains avantages : petits effectifs des classes ; élèves disciplinés ainsi que des installations de haut niveau. Mais aujourd’hui il y a plus encore, à savoir, les salaires.
Pendant que le personnel du secteur public souffre pour la deuxième année consécutive d’un gel des salaires, les recherches sur la question ont montré que pour la majorité des enseignants du secteur privé, les salaires avaient, cette année encore, augmenté (+2.2% pour six professeurs sur dix dans le secteur privé en 2012 d’après un sondage d’opinion effectué par le syndicat de l’Union d’éducation ATL). Jusqu’à présent, les écoles privées suivaient généralement les mêmes grilles de salaires nationales utilisées pour déterminer les salaires dans les écoles publiques.
Outre ce nouveau clivage entre public et privé, cette nouvelle information provoquera sûrement beaucoup d’amertume chez les confrères du public car aucune augmentation n’est prévue à ce jour pour eux, et cela, au moins jusqu’à septembre prochain.
Les salaires constituent donc aujourd’hui un des enjeux essentiels qui alimentent l’action syndicale des deux plus grands syndicats d’enseignants, à savoir, le NUT et le NASUWT.
La nouvelle arrive également alors même que beaucoup d’écoles privées continuent de ressentir les effets de la récession, même si cela touche particulièrement les écoles dans le nord de l’Angleterre plutôt qu’à Londres et le Sud-Est, régions encore épargnées par la baisse des effectifs.
Pour Tim Hands, président de Headmasters’ and Headmistresses’ (Conférence des Chefs d’Etablissement d’écoles privées) et responsable du Magdalen College School à Oxford, les attentes des parents étaient à la source des augmentations salariales des enseignants dans le privé. « Les parents voient qu’on aide leur enfant en dehors de la salle de classe et que leur enfant est content. Voilà pourquoi ils veulent que le professeur soit récompensé, a-t-il dit ; les parents sont très reconnaissants. ».
Le secrétaire général d’ATL, Mary Bousted, a quant à elle souligné que les écoles indépendantes ne devaient pas utiliser la crise financière mondiale comme excuse pour retenir les augmentations de salaire des professeurs.
« Malgré la récession, beaucoup d’écoles indépendantes sont en bonne santé et croissantes, avec un nombre élevé d’élèves, a-t-elle dit. « Lorsque les écoles prospèrent, c’est essentiellement grâce à leur personnel, il est donc juste qu’ils participent au succès de l’école et qu’on les récompense comme il faut pour leur travail dévoué. Nous appelons toutes les écoles indépendantes à récompenser leur personnel équitablement. »
Le syndicat craint également que les écoles relèvent les frais mais donnent priorité aux installations de haute qualité telles que des pavillons sportifs ou des piscines par rapport aux augmentations salariales des professeurs.
Le sondage d’opinion effectué par le syndicat de l’enseignement ATL a précisé enfin que trois quarts des employés à plein temps travaillaient en moyenne plus que 48 heures par semaine. Et presqu’un quart de travailleurs à temps plein ont dit qu’ils travaillaient 60 heures par semaine pendant la période des cours…
Sources
- Traduction et synthèse : Jasmine Rawlinson et Chloé Wingate
I.Barker (16 nov. 2012). “How the other half lives”, www.TES.co.uk