Pouvez-vous nous en dire plus sur ce cursus et de ses spécificités ?
Ce cursus a été lancé en 2015, il y a 4 ans, et s’est très largement développé depuis, en passant d’une quarantaine d’élèves à 600 élèves à la rentrée 2020.
Le Bachelor in Management (BSc) correspond à une formation de type Bac + 3, c’est à dire, l’équivalent d’un niveau licence. Les lycéens entrent directement après le bac ou le diplôme de fin de cycle secondaire sans passer par l’étape d’une prépa.
Ensuite, les étudiants peuvent opter pour 2 choix, selon leurs souhaits :
– celui de poursuivre vers un Master of Science, enseigné au sein d’ESCP ou de toute autre école
– celui de rentrer dans la vie active directement.
Ce Bachelor connaît un succès important auprès des étudiants, expatriés ou non, particulièrement attirés par un contexte d’études à l’international.
C‘est en effet un cursus multiculturel dans son contenu et dans la « nature » même des étudiants (avec plus de 50 nationalités représentées).
Enseigné complètement en anglais dès la première année, la spécificité de cette formation tient au fait qu’elle se déroule sur 3 campus et 3 pays. Je m’explique :
En première année, les étudiants peuvent choisir d’étudier sur les campus de Londres ou Paris, en deuxième année à Madrid, Paris ou Turin et en troisième année à Berlin ou Paris.
Chaque année du Bachelor se fait sur un campus différent, les étudiants sont « mixés » et expérimentent ainsi la vie et les études à l’étranger.
S’il n’est pas nécessaire pour intégrer cette formation de parler 3 langues, nous pouvons garantir qu’à sa sortie, les étudiants maitrisent en grande partie un minimum de 3 langues.
Le succès de ce Bachelor tient aussi à sa spécificité pluridisciplinaire et généraliste.
Bien souvent les étudiants, encore jeunes, sont séduits par ce cursus international de qualité parce qu’il est généraliste.
Son programme allie management et matières quantitatives, sciences humaines et pratique de 3 langues.
En effet, les étudiants gardent un éventail assez large de matières qu’ils étudient de manière approfondie comme les maths, l’histoire, la politique, les langues, mais aussi le droit ou les matières du management (Finance, marketing…).
Cela donne à nos diplômés une culture générale solide qui leur permet de pouvoir s’orienter par la suite vers différentes voies selon leurs aspirations.
Son contenu en mathématiques et statistiques (BSc étant un Bachelor of science, avec une part importante de maths et sciences) permet de mieux aborder une spécialisation ultérieure dans des disciplines quantitatives, telles que la Finance mais certains pourront aussi continuer vers les Sciences Politiques ou des carrières d’avocat s’ils le souhaitent.
Autre point fort de ce cursus : sa dimension très concrète.
Les étudiants doivent réaliser 24 semaines de stage au total sur les 3 ans.
Ils travaillent sur divers projets de groupe et doivent réaliser notamment un projet qu’ils suivent durant toute une année. L’objectif est de montrer leur capacité à se mettre ensemble pour créer.
Cela passe par exemple par l’organisation d’une conférence ou la création d’un site web.
Je vous donne un exemple de réalisation de projet : un groupe d’étudiants a levé des fonds pour le droit des femmes au Maroc et en Chine.
Les étudiants bénéficient des partenariats privilégiés concrets et motivants de l’école. Nous travaillons à Paris en collaboration avec un incubateur qui regroupe de nombreuses start-up, les échanges sont très enrichissants pour chacun.
Je tiens aussi à insister sur l’importance de l’homogénéisation entre les campus, cela afin de garantir la continuité des apprentissages sur les 3 années et l’égalité entre les étudiants. Ainsi, un étudiant doit pouvoir sortir avec le même niveau de connaissance qu’il ait choisi d’étudier à Londres ou à Berlin par exemple.
C’est pourquoi, l’accent est mis sur l’importance du choix des professeurs qui sont en majorité des permanents de ESCP Business School.
Quels sont vos premiers résultats et les débouchés pour les étudiants ?
Nous avons eu notre première cohorte en juin 2018. Nous étions curieux de voir le premier bilan et cette cohorte a été une surprise !
Deux tiers de nos étudiants ont opté pour entrer dans le milieu professionnel directement contre un tiers ayant souhaité poursuivre leurs études par un master. Cela était toujours le cas pour la promotion 2019 et nous attendons maintenant le bilan de celle de 2020.
L’éventail de choix est large, comme je vous le disais, pour un étudiant sortant de notre Bachelor in Management (BSc).
S’il décide de poursuivre ses études, je vous donne quelques exemples des cursus que nos diplômés ont intégrés : l’Université de Cambridge, LSE, l’Université de Columbia, des facultés de droit en Allemagne, ESCP en Master…
S’il décide de travailler, ce sera bien souvent pour des grandes entreprises internationales ou des start-up.
Le fait que la majorité ait choisie de rentrer dans la vie active démontre la vision plus anglo-saxonne de ce cursus où les étudiants reprennent leurs études après une première expérience professionnelle.
C’est un peu moins le cas dans la mentalité franco-française.
Les étudiants sortent confiants de ce Bachelor car ils ont acquis de solides compétences en management et en méthodes de travail et une vraie pratique de l’inter-culturalité.
Ils ont appris à mieux appréhender les enjeux du monde du travail à l’international, un atout majeur pour nos jeunes aujourd’hui.
Quel est le profil des candidats et quels sont vos critères de sélection ?
Ce Bachelor prône la diversité et l’excellence.
La diversité au travers des nationalités et des profils variés et riches des étudiants (italiens, allemands, américains, brésiliens, chinois, marocains, libanais…).
On compte environ 25% de francophones avec une large part de bi-nationaux, qui ont souvent connu des expatriations.
Un bon niveau anglais est requis car le cursus est enseigné exclusivement en anglais et un relativement bon niveau en maths est souhaité.
Nous demandons autonomie, maturité et adaptabilité aux étudiants qui sont encore jeunes lorsqu’ils postulent.
En résumé, je dirais que les étudiants « s’auto-sélectionnent ». Du fait du contenu de ce Bachelor, l’étudiant doit être mature pour changer de pays chaque année et doit montrer de la curiosité pour un certain nombre de matières.
Pour les postulants français par exemple, nous étudions les relevés de notes de la 1ère et terminale mais en plus des notes de contrôle continu et d’examen, nous valorisons les expériences extra-scolaires. C’est lors de l’entretien que nous regardons la motivation de l’étudiant, son aisance à l’oral mais aussi les projets qui le motivent dans sa vie personnelle.
Des sessions de recrutement se font régulièrement, mais plus l’étudiant s’y prend tôt, plus il a de chances d’avoir les campus qu’il souhaite.
Les candidats peuvent également postuler sur Parcoursup depuis 2020.
Entretien de Vanessa Strauss-Kahn par Avenue des Ecoles
Juin 2019 et remis à jour en octobre 2020