Enfants precoces

Ecole, enseignement, supérieur : où en est la France ?

Enfants precocesL'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) a publié à la mi-septembre la nouvelle édition de son rapport « Regards sur l’éducation ». Force est de constater que la situation de la France en ce domaine au sein de l'OCDE ne s'améliore pas.

Le document montre que le budget éducation de la France progresse moins en moyenne que celui des autres pays développés. Le taux de scolarisation stagne.

Points positifs

Une meilleure éducation pour tous : le niveau de l’éducation a nettement augmenté ces dernières décennies en France. Le pays a rattrapé son retard. 84 % des adultes de 25 à 34 ans ont aujourd’hui un niveau bac, CAP ou BEP (81 % pour la moyenne des pays de l’OCDE), alors qu’ils ne sont que 55 % dans la tranche des 55-64 ans à être dans ce cas (71 % dans l’OCDE).

Le supérieur a bénéficié de financements depuis 10 ans. Avec le grand emprunt, le supérieur en France a rattrapé son retard en matière d’investissement par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. Avec 14 100 dollars dépensés en moyenne par jeune dans l’enseignement supérieur, elle est revenue dans la moyenne de l’OCDE. En tête du classement et à titre de comparaison, les Etats-Unis dépensent près de 30 000 dollars par étudiant, quand l’Allemagne ou le Royaume-Uni y consacrent 15 300 dollars.

Nos professeurs sont jeunes. Les enseignants français dans le secondaire seront moins nombreux à partir en retraite dans les prochaines années que dans la plupart des autres pays de l’OCDE (38% des professeurs dans l’enseignement secondaire en France ont moins de 40 ans contre 32 % qui ont passé 50 ans).

Points négatifs

Un taux de scolarisation et un financement insuffisant dans les petites classes. On constate également depuis 1995 un ralentissement des progrès du taux de scolarisation et de l’investissement financier dans l’enseignement primaire et secondaire. La France a augmenté de 7 % son budget éducation entre 2000 et 2008, contre 34 % en moyenne dans l’OCDE, pour une évolution d’effectifs comparable. Beaucoup de pays en ont fait une priorité, pas la France. L’investissement dans le pré-primaire et le primaire est donc insuffisant par rapport à la moyenne des pays européen et notamment le Royaume-Uni.

L’affectation des professeurs à revoir. Les questions de formation et d’affectation des enseignants sont importantes pour diminuer l’échec scolaire et le redoublement. Or, constate le rapport, en France les enseignants sont plus jeunes que la moyenne européenne dans les zones d’éducation prioritaires. Dans d’autres pays, ce sont souvent les professeurs les plus expérimentés qui, grâce à un système d’encouragement financier, travaillent dans les zones les plus difficiles.

Une inégalité sociale qui s’accroit. L’Organisation internationale a mis cette année en évidence un nouveau lien, celui entre la scolarisation des 20-34 ans dans l’enseignement tertiaire et le niveau de formation de leurs parents. Ainsi, les jeunes dont les parents n’ont pas le bac ont deux fois moins de chances de suivre des études supérieures (par rapport à la proportion de ces familles dans la population). En France, seulement 38% de ces jeunes sont susceptibles d’accéder au supérieur. Côté réussite, même constat. 73% des étudiants français, dont au moins l’un des deux parents est très instruit (niveau bac+2 et plus), ont terminé avec succès leur cursus après le bac (contre en moyenne 66% dans l’OCDE). Seulement 25% des jeunes adultes qui ont des parents peu instruits (niveau inférieur au bac) sont diplômés du supérieur.

Les salaires des professeurs sont insuffisants et le statut des professeurs non valorisé. Entre 2000 et 2010, le salaire des enseignants à augmenté dans la plupart des pays sauf en France où il a même diminué. Le salaire annuel statutaire d’un enseignant en lycée public en début de carrière en France atteint ainsi 21 098 €, contre 24 141 € en moyenne dans les pays de l’OCDE.

Et pourtant les diplômes payent toujours … . Le diplôme se révèle de plus en plus important pour éviter le chômage. Entre 2008 et 2010, dans les pays de l’OCDE, le taux de chômage est passé de 8,8% à 12,5% pour les personnes dont le niveau de formation est inférieur au niveau bac, et de 4,9% à 7,6% pour les diplômés de fin d’études secondaires. En revanche, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur est resté bien en-deçà, passant de 3,3% à 4,7% sur la même période.

Sources
Pour aller plus loin

 

Photo de Gobierno de Chile

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