Romans pour l’été


Reflets dans un oeil d’homme, Nancy Huston,  Edition Actes Sud,  2012,  250p.

Nancy Huston ne finit jamais d’explorer les contradictions, les déviations qui caractérisent l’homme et la femme dans le monde moderne. Dans ce dernier ouvrage, elle remet en question le féminisme tonitruant et s’avance sur un terrain miné… Elle aborde avec intelligence l’éternel problème de la différence entre les sexes : originelle et/ou culturelle ? S’appuyant sur sa propre histoire, sur celles de Marilyn Monroe, de Jean Seberg, d’Anaïs Nin, de Lee Miller ou de Nelly Arcan, elle nous prend à témoin et nous interpelle violemment. Une véritable étude sur les fausses libertés et les réelles dérives que produit notre société dite « évoluée », mais aussi un ton, une pertinence, une sensibilité qui n’appartiennent qu’à Nancy Huston.

 

Les dix enfants que Madame Ming n’a jamais eus, Eric-Emmanuel Schmitt, Edition Albin Michel, 2012, 113p.

En Chine, une rencontre incongrue entre un homme d’affaires français et une « dame pipi » nous mène dans le cœur de cette vieille femme, entre vérité et mensonge, espoir et déception. L’homme d’affaires tout comme le lecteur est subjugué par les fantasmes de la « dame pipi » qui permettent à chacun de faire sa propre introspection. Un voyage à la fois doux et profond soulignant ce qui dans la vie est réellement important. On retrouve ici la plume d’Eric-Emmanuel Schmitt dans toute sa splendeur, sachant donner avec brio à la plus grande philosophie, des allures de naïveté.

 

Que la blessure se ferme, Tahar Ben Jelloun, Edition Gallimard, 2012, 133 p.

Dans ce recueil de poèmes et d’aphorismes le poète marocain Tahar Ben Jelloun y revisite son enfance à Fès, il observe le monde qui l’entoure et en profite pour explorer le sentiment amoureux. Entre amour, vérité, trahison, haine et tendresse, Ben Jelloun nous livre sa réflexion sur l’humanité. Cet ouvrage accessible et moderne nous repose des soucis de la vie réelle et nous réconcilie avec la beauté des choses.

 

Second tour ou les bons sentiments, Isabelle Monnin, Edition JCLattès, 2012, 218 p.

Livre politique ? Livre d’amour ! Une histoire vieille de 30 ans où deux amours de jeunesse se retrouvent, abimés par la vie mais toujours pleins de tendresse. Pierre, ancien journaliste de guerre, et Jeanne, mère au foyer aux rêves inassouvis, sont réunis le temps d’une soirée d’anniversaire organisée par un ancien camarade. Sur fond de musique des années 80 et de passé militant abandonné, ces deux âmes tentent de se ré-apprivoiser.

 

Grâce,  Delphine Bertholon,  Edition JCLattès, 2012, 356 p.

Delphine Bertholon nous transporte ici dans un univers singulier où la réalité et les fantasme, les vivants et les morts se croisent, se mêlent…
Dans une maison de campagne du Beaujolais, le récit se développe à deux voix et à deux époques différentes : en 1981, Grâce, mère de deux enfants, décrit le naufrage de son couple à l’arrivée de leur jeune fille au pair ; en 2012, Nathan, le fils devenu adulte retrouve sa famille pour Noel. Ces deux narrations parallèles créent une ambiance troublante et saisissante. Le drame familial tourne au roman d’épouvante et on se surprend à être envouté par les enfants qui hantent la maison. Un livre impossible à lâcher !

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