Avec le nouveau bac 2021, le choix des spécialités prend une part importante dans le projet d’orientation qui sera ouvertement dévoilé lors du grand oral de terminale où le futur étudiant exposera « les différentes étapes de la maturation de son projet (…) et la manière dont il souhaite le mener après le baccalauréat » comme le précise les textes.
Mais comment faire pour choisir ses spécialités sans se tromper ?
Côté lycée, l’entrée en seconde, est le moment de réfléchir sur soi, ses goûts, ses compétences scolaires ou extra-scolaires.
Bien que la personnalité de l’adolescent soit encore en construction, il a déjà en lui de nombreux indices sur lesquels il peut s’appuyer pour faire ses choix et pourtant, très souvent, il n’en est pas véritablement conscient.
Le défi pour l’accompagnant que ce soit un parent, un professeur ou autre professionnel est de mettre en exergue le caractère unique de l’élève et d’en faire un tremplin pour l’aider à se projeter.
En ce sens, le calendrier scolaire, va permettre de rythmer la réflexion et d’aboutir à des choix suffisamment mûris.
Si l’élève de seconde pense poursuivre dans la filière générale, il va devoir émettre des vœux pour trois spécialités de première et ce dès le conseil de classe du deuxième trimestre de seconde.
A la même époque, en Première, il devra faire le choix de la spécialité à abandonner.
Concrètement, cela signifie qu’il va devoir avoir une idée, même vague, de ce qu’il veut étudier plus tard.
L’offre en première est composée de douze spécialités…sur le papier. En réalité, tous les établissements ne proposent pas l’éventail complet et doivent même se limiter à des choix de combinaisons pour des raisons pratiques.
Bien se renseigner sur les spécialités proposées dans l’établissement d’accueil est un passage obligé.
Puis, l’élève va devoir se renseigner sur le contenu des spécialités et leur programme.
Il s’agit non seulement de lire le contenu mais également d’interroger les enseignants des disciplines concernées ainsi que les élèves de première de l’année passée.
Autre point important, le nombre d’heures de cours. En première et en terminale, les spécialités comptent pour 12 heures hebdomadaires (3 x 4 heures en Première et 2 x 6 heures en Terminale) et quand ces heures sont cumulées avec des matières déjà présentes dans le socle commun, il faut s’assurer que la motivation est réelle pour le sujet de même que les compétences requises.
Par exemple si l’on cumule histoire-géographie dans le socle commun et histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques on aboutit à 9 heures de cours dans ce domaine ce qui représente une part importante de la totalité des enseignements.
Autre écueil possible, faire primer la stratégie sur l’épanouissement personnel en oubliant qu’in fine c’est la qualité du dossier qui va jouer ainsi que le poids des coefficients.
Si à terme, l’élève veut suivre un cursus à dominante scientifique alors il pourra opter pour math/physique-chimie/SVT, le choix de 26% des élèves, l’an passé mais avant tout il devra vérifier si une spécialité est indispensable pour intégrer une formation comme les mathématiques pour des cursus d’ingénieur.
L’avantage du nouveau système est qu’il ouvre des combinaisons de sujets originales acceptées dans la plupart des cursus non sélectifs.
Pour avancer dans sa réflexion, les outils ne manquent pas. Un première exploration du site http://www.horizons21.fr/ s’impose puis celle du site http://www.secondes-premieres2019-2020.fr/ sans compter le site http://quandjepasselebac.education.fr/
Et côté post-bac, comment avoir connaissance des spécialités recherchées ou exigées pour les études ?
Rappelons que la réforme du lycée précède celle de l’enseignement supérieur français et que les deux sont intimement liés, il y a donc une logique et une continuité entre les deux systèmes, ce qui doit rassurer.
Il est maintenant possible de connaître la plupart des « attendus » des formations lesquels sont consultables sur le portail Parcoursup.
Par exemple, on y lit que le premier attendu pour une formation en licence économie et gestion est de « disposer de compétences mathématiques et statistiques ».
En complément, il est nécessaire de bien comprendre ce qui sera exigé du futur étudiant dans le cursus envisagé.
Ainsi, s’imprégner du contenu des enseignements doit permettre non seulement de réaliser si c’est vraiment ce que l’on souhaite étudier mais également de réfléchir sur la pertinence des spécialités envisagées.
Finalement, l’introduction des spécialités donne à l’élève un cadre pour qu’il s’engage pleinement dans son projet d’orientation lequel ne finit pas en terminale mais se poursuivra bien au-delà, y compris dans la vie professionnelle.
Cécile Masek
clespourdemain@gmail.com
Octobre 2020
Photo : Vladislav Babienko – Unplash