Les travaux contemporains en neurosciences ont montré les nombreux avantages cognitifs apportés par le bilinguisme.
Le multilinguisme ou la possibilité de communiquer dans plus d’une langue est un phénomène fascinant qui a donné lieu à de nombreuses recherches dont certaines dès le 19ème siècle. Partout dans le monde, des psychologues, des linguistes et des spécialistes de l’imagerie cérébrale découvrent les avantages de parler plusieurs langues et scrutent les transformations que cette pratique opère sur le cerveau. Les travaux contemporains ont en effet montré que l’expérience bilingue avait un impact sur les structures anatomiques cérébrales.
Des études récentes ont souligné l’avantage du bilinguisme dans le contrôle exécutif (planifier, passer d’une tâche à l’autre ou en mener plusieurs de front) et l’importance des processus d’attention sélective dont les effets semblent se prolonger tout au long de la vie et même contrecarrer le déclin cognitif lié au vieillissement : il semble que la maîtrise de plusieurs langues ait un effet neuroprotecteur jusqu’en fin de vie et contribue au bon fonctionnement de la mémoire.
Les enfants bilingues présentent donc une meilleure attention sélective, mais aussi une plus grande concentration, un sens de la planification et de la résolution de problèmes supérieur. En effet c’est en pratiquant deux langues à la fois que l’enfant, en état d’activation permanente, améliore sa flexibilité mentale.
Pour utiliser une langue, il inhibe l’autre et cette transition constante demande une véritable gymnastique de contrôle. La plasticité neuronale du cerveau bilingue (sa souplesse mentale en somme) est capable de gérer avec une plus grande facilité les ressources afin d’optimiser leur performance.
En outre, si le bilinguisme stimule la capacité du cerveau au fil des années et le garde en bon état, c’est un apprentissage qui peut se révéler agréable et une activité très féconde sur le plan social.
Amélie Wade
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