Titulaire d’un diplôme de secourisme niveau 3, elle a également pour mission de former le personnel et de superviser les conditions de recrutement. Chargée du maintien de la sécurité dans l’école, elle est aussi le recours ultime dans le cas où le directeur de l’école faillirait d’une façon ou d’une autre à ses devoirs.
Le directeur est en effet le garant de la sécurité physique et mentale de ses élèves, au sein de l’école comme dans le cadre d’un voyage scolaire. Même en son absence, et en cas d’incident, sa responsabilité civile sera mise en jeu.
Dans cette optique, un certain nombre de procédures très strictes sont installées auprès du personnel enseignant, comme auprès des parents.
$1· Une école protégée et sécurisé
L’enceinte de l’école, tout d’abord, est protégée. Il faut montrer patte blanche pour y pénétrer, à savoir sonner à l’interphone, sourire à la caméra, signer le registre des entrées, justifier sa visite et enfin porter, un badge.
Le personnel est habilité à questionner toute personne non identifiée dans l’école.
D’autre part, les locaux sont constamment vérifiés : état des structures extérieures de jeux ou de repos, rampes d’escalier, intégrité des espaces vitrés etc.
Les enfants doivent pouvoir se déplacer librement sans risque de tomber ou de se blesser. Lors des recréations, la cour doit être surveillée par des adultes, dont le nombre, fixé par le gouvernement, varie en fonction de l’âge des enfants présents et du niveau de qualification des encadrants.
$1· Un personnel formé
Le recrutement d’un nouveau membre du personnel n’est pas non plus laissé au hasard.
La petite annonce doit stipuler que la protection des élèves est une priorité et que chaque postulant sera soumis à une procédure appelée Disclosure and Barring Service (DRB Search), visant à vérifier qu’il a un casier judiciaire vierge et notamment qu’il n’a jamais commis de voie de fait sur un mineur.
Le candidat passe ensuite plusieurs entretiens, toujours avec au moins deux interlocuteurs, qui lui posent un certain nombre de questions formatées par le Business Manager et l’autorité locale en charge de la protection de l’enfance.
Si un poste d’enseignant est à pourvoir, on propose ensuite au candidat de faire une journée de cours, à l’issue de laquelle on demande leur avis aux enfants eux-mêmes, qui sont souvent de bons juges.
D’une façon générale, aucune personne non soumise au DBS Search ne peut être laissée seule avec les enfants, pas même un parent les accompagnants lors d’une sortie scolaire.
$1· Un comportement adéquat de tous au sein de l’établissement
Mais assurer la protection d’un enfant, c’est aussi veiller à sa santé mentale et morale. C’est pourquoi les écoles anglaises prônent toutes une politique de non persécution (anti bullying policy).
Il s’agit d’interdire, de la part d’en enfant ou d’un adulte, tout comportement qui mettrait autrui en état de faiblesse, que ce soit en paroles – moqueries, railleries, exclusion – ou en actes.
Le respect des autres est une valeur essentielle, déclinée sur les murs de l’école sous forme de règles d’or (Golden Rules).
Les professeurs, enfin, sont formés à repérer un état de souffrance émotionnelle ou physique chez un enfant. En pareil cas, ils préviennent les parents ou l’autorité locale si ceux-ci sont suspectés de maltraitance.
$1· Des sorties sécurisées et encadrées
Lors d’une sortie scolaire, le professeur responsable doit visiter les lieux au préalable et s’assurer que rien ne pourra nuire à la sécurité de ses élèves.
Si ceux-ci sont tout petits – entre quatre et sept ans – ils ne prennent pas les transports publics mais voyagent en car, vêtus d’un gilet jaune fluorescent et munis d’un badge avec le nom et le téléphone de l’école.
Les plus grands peuvent voyager en bus ou en métro, mais les parents doivent alors signer un code de bonne conduite comme quoi ils s’engagent à ce que leur enfant adopte un comportement responsable qui ne mette pas en danger la sécurité d’autrui ni la leur.
Pour conclure, il est important de mentionner la polémique qui secoue ces temps-ci le Landerneau scolaire britannique, à savoir que des centaines de collèges ont banni les voyages linguistiques à l’étranger, par peur pour la sécurité de leurs élèves.
Les écoliers britanniques peuvent encore rendre visite à une famille française, allemande ou espagnole, mais doivent dormir à l’hôtel. Il en est de même pour les étudiants qui viennent en Grande-Bretagne.
Une telle décision a créé un véritable tollé chez les professeurs de langue qui estiment que rien ne remplace l’immersion au sein d’une famille. En effet, comme plaisante l’un d’eux auprès d’un journaliste du Daily Mail en mars dernier, « emmener trente enfants visiter un château en France et manger des croissants ne suffit pas à leur enseigner la langue et la culture françaises ! ».
Caroline Sulzer