En effet, ce printemps, on a appris que les professeurs anglais verront en 2014 leur paye évoluer au regard de leur mérite et non plus en fonction de leur ancienneté dans l’établissement… L’école est sous pression et les syndicats grondent.
Des mesures de contrôle de plus en plus présentes
Les établissements scolaires peinant à atteindre leurs objectifs en termes de résultats aux examens scolaires ont été mis dernièrement sous forte pression par le gouvernement anglais.
Ce dernier exige de leur part un rapport détaillé de leurs résultats toutes les six semaines afin de booster leurs performances.
Sur le terrain, une centaine d’écoles secondaires en Grande-Bretagne ont été ainsi identifiées comme ayant peu de chance d’atteindre l’objectif de 40% d’élèves à l’examen du GCSE avec des notes entre A* et C en maths et en anglais.
Le rapport demande des données mises à jour sur les résultats des élèves, le taux de présence au sein de l’établissement, le taux d’exclusion, le taux également de demandes d’inscription dans l’établissement, la qualification des cours enseignés selon un classement précis : qualité de la leçon qualifiée de « excellente » ; « bonne » ; « adéquate » ; « à reprendre » un peu à l’instar des recommandations de l’Ofsted.
En outre, il exige que les directeurs évaluent la « gestion quotidienne de l’école ».
Ces dernières années, on estime que 60% des écoles secondaires ont changé de statut pour devenir des académies et ainsi sortir de la tutelle des autorités locales (Local Education Authority, LEA) précisément les borough councilspour directement dépendre du Ministère de l’éducation.
Ce sont elles qui sont ici les plus concernées par ce tour de vis.
Pour progresser, l’école a pourtant besoin de temps
Les ministres, en leur temps, ont soutenu le mouvement d’autonomie des académies. Aujourd’hui, les responsables de l’ASCL (Association of School and College Leaders) dénoncent ce nouveau contrôle plus contraignant pour eux que par le passé.
Ils déplorent cette demande de rapport car les écoles ont nécessairement besoin de temps pour s’améliorer. La mise sous pression de certaines académies pourrait ainsi avoir comme conséquence, en termes de résultat, l’effet inverse de celui escompté.
Pour Brian Lightman, Secrétaire Général de l’ASCL qui s’exprimait dernièrement dans le Times Educational Supplement (TES), « cette intervention exige beaucoup plus d’information que n’importe quelle procédure ou inspection commandée par l’autorité locale pour une école sous mesures particulières. Il s’agit d’une approche vraiment bureaucratique et maladroite ».
En réponse, l’Etat se présente comme responsable de la surveillance de la progression des académies.
Il souhaite par cette initiative installer un climat de challenge et de défi pour réussir, tout en maintenant un soutien éclairé.
Il n’en reste pas moins que ce contrôle représente une forte intervention de l’Etat au sein des établissements scolaires.
Or, cette initiative va à l’inverse du souhait de M. Gove, qui est de réduire le niveau de bureaucratie actuel au sein de son ministère et de donner plus d’autonomie et de liberté aux chefs d’établissements scolaires.
Enfin, le bon sens n’appellerait-t-il pas à offrir plus de soutien aux écoliers dans leurs efforts pour progresser plutôt que de remplir formulaires et rapports multiples ?
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