Aujourd’hui, les écoles d’Etat en Angleterre traversent une période difficile. Elles ont certes davantage d’autonomie qu’en France, mais en contrepartie ont également de plus grandes responsabilités cela, dans un contexte où les ressources sont devenues de plus en plus limitées.
Le système d’Etat se caractérise par une trop large décentralisation et une grande autonomie accordée aux établissements scolaires (Academy ou Free school).
En dehors des rares et excellentes Grammar schools présentes aujourd’hui au Royaume-Uni (164) et de quelques pépites à Londres, force est de constater que l’école publique secondaire se vide progressivement d’une partie de ses talents rejoignant le privé. Ainsi, si 80% des écoles primaires d’Etat sont jugées Good ou Outstanding, dans le secondaire, 30% des établissements ne sont pas considérés comme satisfaisants par l’OFSTED.
Le curriculum du secondaire se caractérise également par une spécialisation excessive. Si la palette de matières est encore relativement large jusqu’au General Certificate of Secondary School (GCSE à 16 ans), les choix à effectuer au vue des résultats obtenus aux GCSE conduisent les étudiants à choisir entre des matières aussi importantes que l’histoire ou la géographie par exemple. La majorité des étudiants n’a généralement plus que trois matières en A Level. Les matières sélectionnées détermineront les matières que l’étudiant choisira également dans le supérieur. Choix trop rapide et trop limité donc.
Cette situation n’est pas de mise dans les écoles privées qui imposent plus de matières afin de répondre à l’exigence de culture générale importante requise au sein des prestigieuses universités d’Oxbridge (Oxford et Cambridge).
A Londres et alentours, une quinzaine d’établissements privés anglais proposent déjà le Bac International ou IB, avec ou à la place des A Level perçus comme trop spécialisés. Les recherches montrent aujourd’hui que les parents choisissent -si leur budget les y autorise- les écoles privées en raison principalement de l’éducation et la culture générale que l’on y trouve.
Finalement, sur l’ensemble du territoire du Royaume Uni, 7% des écoliers anglais intègrent aujourd’hui le secteur privé. Ces jeunes décrocheront, après le secondaire, 50% des places des universités Oxbridge…
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Sabine Cros, octobre 2015
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