• Quel est votre parcours ?
Après un baccalauréat de philosophie et une maîtrise en sciences politiques, j’ai travaillé au Télégramme de Brest avant de rejoindre l’AFP en 1974. J’y ai occupé divers postes, que ce soit simple reporter à Clermont-Ferrand ou à Johannesbourg, reporter accrédité au Pentagone et à la Nasa à Washington, Directeur régional à Bordeaux, Directeur à Londres, à Montréal et à Rabat ou encore à Paris en qualité de Rédacteur en chef Europe-Afrique ou au Service des sports.
• Présenter-nous votre métier :
Le métier d’agencier (texte) consiste à couvrir l’actualité de la façon la plus factuelle possible, faire en sorte qu’elle soit accessible au plus grand nombre sans être caricaturale ou simpliste. Le large éventail socio-culturel et géographique de la clientèle d’une agence oblige à toujours prendre du recul, à expliquer en termes clairs des choses qui peuvent paraître évidentes et de donner du background.
• Qu’est-ce qui est important pour vous dans ce métier ?
L’important, c’est de couvrir l’actualité de la façon la plus honnête et exhaustive possible et surtout de donner du sens aux choses. La fiabilité, quitte à perdre du temps pour vérifier et recouper une information, est évidemment l’un des fondamentaux du métier d’agencier car nos informations peuvent être reprises dans le monde entier et avoir des conséquences lourdes. Rapporter honnêtement l’actualité, ça veut dire donner la parole à toutes les parties lorsqu’il y a des positions divergentes ou des conflits. Un agencier ne doit pas prendre parti.
• Quelles sont les possibilités d’évolution dans votre métier ?
Le métier d’agencier évolue à grande vitesse. De plus en plus, les clients des grandes agences internationales veulent des produits multimedia, associant dépêche (texte)-photo-vidéo, voire infographie et infographie animée. C’est ce que les Anglo-Saxons appellent le « one stop shop« . Cela complique un peu le travail du journaliste ou du photographe -car ils doivent penser multimedia- mais ça l’enrichit aussi. De plus en plus, les « journalistes texte » sont amenés à faire des web-clips (petits sujets vidéo, très courts) ou des photos pour accompagner leurs dépêches..
• Quelle est votre plus grande satisfaction professionnelle ?
Ma plus grande satisfaction a sans doute été le scoop de l’AFP sur la disqualification de l’athlète canadien Ben Johnson aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Une autre, d’avoir vécu l’accident de Challenger en février 1986 lorsque j’étais accrédité à la Nasa.
• Quelle est selon vous la qualité principale pour exercer ce métier ?
La curiosité, la rigueur et… la modestie. N’oublions jamais le côté éphémère du métier de journaliste. Un chirurgien ou un pilote de ligne ont des vies entre leurs mains tous les jours. Ce n’est pas forcément le cas des journalistes.