Lorsqu’un enfant apprend sa langue maternelle, il apprend à distinguer les sons qui existent dans celle-ci, à comprendre ce qui est dit, à reproduire ces sons et finalement à parler comme ses parents. Toutes les informations nécessaires pour communiquer sont enregistrées dans certaines parties précises du cerveau.
En 1861, le neurochirurgien français Paul Broca découvre que la production du langage (oral et écrit) se trouve dans l’hémisphère gauche du cerveau, plus précisément dans le cortex frontal inférieur gauche. Dix ans plus tard, le neurologue allemand Car Wernicke, lui, découvre le centre de la compréhension du langage, qui est dans la partie postérieure du lobe temporaire gauche. Un patient ayant une lésion à cet endroit est capable de parler, mais il paraît souvent incohérent et ses paroles ne semblent pas avoir de sens. Ces deux régions du cerveau sont reliées par de nombreuses fibres nerveuses.
Le cerveau possède deux hémisphères et presque toutes les parties du cerveau sont doubles. Seuls la motricité et le langage sont pris en charge principalement par un seul hémisphère du cerveau.
Ainsi, des chercheurs ont montré que les enfants qui ont deux langues maternelles n’utilisent qu’un seul réseau neuronal et que leurs cerveaux sont plus performants. En effet, ils travaillent plus vite et ont en plus une activité cérébrale moins intense. Ceci n’est déjà plus le cas pour les enfants qui apprennent une seconde langue après l’âge de trois ans. Quel que soit l’âge des enfants, ils ont énormément de chance de pouvoir apprendre plusieurs langues, car cela leur sera de toute façon utile pour l’avenir.
Notons encore que des lésions cérébrales peuvent dans certains cas provoquer chez des personnes bilingues des déficits tels que celles-ci peuvent parfaitement communiquer dans une de ses langues, mais pas dans la deuxième langue. La langue encore parlée n’est pas forcément la langue maternelle. Enfin, il arrive parfois qu’une personne se mette à parler uniquement une langue pendant quelques jours, puis uniquement une autre pendant les jours suivants, puis à nouveau la première. Ces phénomènes ne sont pas encore complètement expliqués. Mais la science aujourd’hui fait de grands pas en ce domaine.
Sources
- Christophe Pallier et Anne-Marie Argenti, « Imaginerie cérébrale du cerveau billingue », 8 avril 2002.
- « Broca, Wernicke et les autres aires du langage »
En savoir plus :
- Quand et comment commence l’apprentissage d’une langue?
- Le plurilinguisme
- Mon enfant ne parle toujours pas
- Christophe Pallier et Anne-Marie Argenti, « Imaginerie cérébrale du cerveau billingue », 8 avril 2002.
- « Broca, Wernicke et les autres aires du langage »