Mon enfant est-il agité ou hyperactif?

« Il bouge sans arrêt... elle ne tient pas en place... C'est une pile électrique... Il n’arrive pas à se concentrer ». Si certains parents se réjouissent de la vivacité de leur enfant, d’autres s’en inquiètent et cherchent des solutions.

 

Pour certains parents, la question est de savoir quel niveau d’agitation est normal et quel est celui qui pose problème. Ces comportements sont souvent « mal supportés par l’entourage de l’enfant, du fait de leurs conséquences sur la vie familiale, l’adaptation scolaire et les apprentissages, et des désordres qu’ils entraînent dans la vie de tous les jours. »(Robert Voyazopoulos).

Quelle est la différence entre la notion d’hyperactivité et celle d’agitation ?

On parle d’hyperactif quand les trois symptômes suivants sont réunis : la difficulté à se concentrer, l’impulsivité et l’agitation.

« Un enfant qui est très actif, qui aime monter sur les toboggans, taper dans les ballons, courir dans les couloirs de la maison, mais qui est capable de se concentrer lorsque vous lui racontez une petite histoire avec un livre, n’est pas un enfant hyperactif. C’est un enfant vif ».

Le fait qu’un enfant bouge beaucoup est un signe de curiosité au monde et même si son excès de vie peut être encombrant, il est opportun de ne pas casser ce mouvement. Cet enfant “vivant” sera généralement, obéissant.

Tout enfant normalement éduqué est agité jusqu’à 5-6 ans, tant qu’il n’a pas totalement intériorisé les mécanismes de la communication et les règles sociales. Cette agitation peut même aller jusqu’à l’agressivité.

Comme le dit si bien le pédiatre Edwige Antier, « Toute l’éducation consiste à canaliser son énergie vers le positif : « j’apprends à construire une tour de cubes, à parler, à colorier « sans dépasser », par rapport à l’énergie négative : je me roule par terre, je mords, je tape. Et nous allons voir que c’est tout un art et beaucoup de présence. »

Cependant chez un petit nombre d’entre eux, environ 5 %, l’agitation, peut révéler un véritable trouble, qu’on appelle «trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité». Il convient d’observer attentivement plusieurs symptômes sur la durée (difficultés de concentration, oublis fréquents, effervescence…), avant de poser un tel diagnostic.

Quand faut-il s’inquiéter ?

En effet un enfant agité, incontrôlable, voire agressif, frénétique nécessitera une consultation spécialisée car chaque enfant a un tempérament unique qui s’inscrit dans une histoire particulière et nous ne pouvons pas prendre en compte ici, tous les cas de figure.

Plusieurs situations doivent amener les parents à suspecter ce problème et consulter :

  • L’enfant ne tient pas en place, il est toujours agité,
  • Il est sans arrêt couvert d’écorchures et de bleus,
  • Dès que vous le laissez sans surveillance, il fait des bêtises,
  • Il est intenable en public,
  • A l’école, il est très turbulent et souffre de problèmes de concentration,
  • Il semble inconscient du danger et prend des risques inconsidérés,
  • Il ne parvient pas à garder son attention focalisée sur une tache précise plus de quelques minutes,
  • Il est hyperémotif.

Comment aider son enfant hyperactif ?

Il est capital de ne pas répondre à cette agitation de manière répressive, sans chercher à comprendre. C’est ici l’occasion de réévaluer la relation que l’on a avec l’enfant en étant attentif à ses besoins, en ayant envers lui une attitude ferme, douce et revalorisante.

Les pédopsychiatres qui y travaillent sont seuls habilités à établir le diagnostic de l’hyperactivité.

On pourra prescrire un médicament mais à condition de mettre aussi en place une psychothérapie. Dans tous les cas, avant de donner un médicament, il est important de comprendre ce que cache le trouble de l’enfant. Il faudra comprendre ce qui se passe à la crèche, à l’école maternelle avec les copains, à la maison…

Dans notre société actuelle, « les enfants sont aujourd’hui tous scolarisés et on leur demande très tôt d’être très calmes. Il n’y a donc pas forcément plus d’enfants instables, mais on les remarque d’avantage. Certaines évolutions de la société ont pu toutefois accroître les comportements agités. Notamment parce que l’enfant est beaucoup plus stimulé qu’avant, à la fois par son éducation et par son environnement ». (Alain Braconnier, psychiatre et psychanalyste de l’enfance et l’adolescence)

Mais ne pas oublier que « la disponibilité, la passion pour le développement de son enfant, les progrès que peut faire un être humain dans ses premières années sont si fascinants qu’en les accompagnants avec extase, vous n’aurez absolument pas un enfant turbulent ou agressif. Et c’est une très courte période dans votre vie » (Edwige Antier, pédiatre).

Stéphanie Durand Aguirre
Managing Director
http://www.success-school.co.uk/ 
Sources
En savoir plus
  • Edwige Antier, « Dolto en héritage », édition Robert Laffont, 2005

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