• Où en est votre coopération en matière éducative avec l’Ecosse et le Pays de Galles ?
En Angleterre, un accord cadre a été signé en novembre dernier. Il s’agit pour nous de promouvoir des accords de même type avec les autorités locales.
En Ecosse, il y a, pour le moment, une lettre d’intention sur le sujet. Nous allons revoir les autorités pour avancer en visant un accord-cadre concernant les langues vivantes, les mathématiques et les sciences. Ce dernier devrait permettre d’accompagner la réforme actuelle en Ecosse en matière éducative, relative à la place de la langue maternelle et des langues vivantes dans l’école.
En Ecosse, le français constitue la première langue vivante choisie au primaire, la seconde langue n’étant obligatoire qu’à partir du secondaire. La difficulté réside ici dans la formation initiale et continue des professeurs.
Les grands axes de cet accord ont été fixés le 7 juin dans le cadre d’un plan d’action avec l’aide de l’Attachée de coopération pour le français à Edimbourg, Marie-Christine Thiebaud. Nous espérons finaliser cet accord fin 2012.
La troisième étape vise l’Irlande du Nord et le Pays de Galles avec un accord possible fin 2013, intégrant donc lettres d’intentions et plans d’actions.
• Intégrer le français dans le tissu local est la vocation du label « Franceducation ». Quelles en sont aujourd’hui les avancées ?
Cela progresse lentement, trop lentement sans doute. On assiste pour l’instant à une réorganisation au niveau du ministère de l’Education au Royaume Uni. Pour autant, il faut avoir en tête comme réussite en ce domaine, l’école de Shaftburry Park School, qui ouvre une filière bilingue en 2013 prenant comme modèle inversé celui du CFBL (le programme anglais dans les deux langues). L’école de Wix est également un excellent exemple, sachant qu’à la rentrée 2012, ses classes bilingues atteindront le niveau CM2.
Hockerill Anglo European College, qui est une Boarding school (internat) constitue un autre exemple de réussite. Elle propose du bilinguisme depuis de nombreuses années en introduisant des cours en langue française ou allemande pour l’histoire, la géographie ou encore la musique.
Hampton Court House, établissement agréé CNED, propose également une partie bilingue au niveau de son primaire, en anglais et français. En septembre 2012, l’établissement pense proposer également à ses élèves les diplômes DELF (diplôme d’études en langue française) et DALF (diplôme approfondi de langue française).
• Aujourd’hui est-il possible pour les autorités de donner le feu vert aux demandes d’homologations des écoles nouvellement créées ?
Non, et je rappellerai ici un point important : en juin 2011, monsieur l’ambassadeur prend la décision de refuser toute nouvelle demande d’homologation. Ce verrou nécessaire ne connait que deux exceptions :
- La Petite Ecole Française qui ouvre progressivement des classes de primaire (CP en 2011, CE1 en 2012 etc…).
- L’école EIFA (Ecole Internationale Franco-Anglaise) qui a également un engagement pour l’homologation depuis 2009. Pour l’instant, l’établissement proposera à la rentrée prochaine des classes de maternelle, et potentiellement un suivi CNED pour le primaire jusqu’au CM2.
Tous les autres établissements, en dehors du réseau connu des écoles de l’AEFE, n’ont pas reçu et ne recevront pas d’autorisation des autorités françaises compétentes à Londres pour faire une demande d’homologation et ce, jusqu’à nouvel ordre.
• Où en est le projet de Charte pour les écoles homologuées ?
La Charte va reprendre les principes suivants :
- Obligation pour les établissements de proposer une continuité scolaire pour les enfants du réseau. Concrètement, si l’établissement primaire n’a pas de collège, la charte garantit une place dans un collège français pour l’élève.
- L’écolier est inscrit dans un établissement jusqu’à la fin du cursus proposé par l’établissement. En d’autres termes, il ne devrait donc pas changer d’établissement en cours de scolarité au sein du réseau AEFE. Toute demande de transfert exceptionnel ne pourra s’effectuer qu’avec l’accord des deux chefs d’établissements concernés.
- Enfin, les informations relatives au nombre d’élèves ou au nombre de classes des établissements se trouveront en annexe de la Charte de l’établissement.
• Pensez-vous renforcer la coopération avec le CNED ou avec d’autres enseignements à distance ? La formule RU du CNED est-elle un succès ?
Nous travaillons uniquement avec le CNED, seul opérateur public d’enseignement à distance.
On compte pour la première année d’exercice de la formule Royaume-Uni du CNED 160 inscrits, contre 50 pour la formule classique « réglementée complète ». C’est donc un très bon départ.
Nous pensons également approfondir notre collaboration avec cet organisme en visant, cette fois, les écoles du réseau FLAM (Français Langue maternelle) encore appelées Petites écoles FLAM ou Ecoles du samedi. Cela afin d’améliorer leur contenu pédagogique et méthodologique.
Certains organismes de soutien scolaire comme Fast Langage, Athena Education sont agréés CNED. Cela signifie que leurs professeurs ont reçu une formation du CNED pour pouvoir aider les enfants qui suivent l’enseignement à distance. Le CNED se trouve également déjà dans certaines écoles britanniques comme par exemple à Hampton Court.
• Le collège Bilingue de Londres (CFBL) achève sa première année scolaire. Vos satisfactions et regrets ?
Le collège Français Bilingue de Londres termine sa première année scolaire. Ce qui a été souhaité et qui aujourd’hui constitue une réalité, est le fait que le collège offre une scolarité plus ouverte sur le pays de résidence que les autres établissements de même niveau.
Cette ouverture au Royaume-Uni est aujourd’hui une réussite. Elle correspond aux vœux des familles dont les enfants sont inscrits depuis un an. Le bilinguisme est réalisé dans le primaire et, par exemple, les assemblées qui réunissent chaque semaine les 3ème et 4ème, connaissent un beau succès.
L’harmonisation du niveau des langues dans les classes a lieu. Des progrès sensibles ont été réalisés concernant la sécurité au sein de l’établissement et les mesures d’hygiène, préoccupations toutes deux considérées comme une priorité lors des Boarding Meeting.
Avant la fin de cette première année scolaire, le projet pédagogique de l’établissement sera présenté. Y est inscrit un fort accent sur les langues vivantes. Une section internationale dès la 6ème est d’ailleurs également à l’étude afin de préparer l’option internationale du DNB (Diplôme national du Brevet), mais aussi le GCSE en anglais pour ceux qui le souhaiteraient. Enfin, à noter également que de nouveaux professeurs viendront cette année enrichir l’équipe des enseignants.
• Où en est-on dans le projet de recherche pour un nouvel établissement scolaire à Londres ?
Aujourd’hui nous connaissons les besoins : 800 places d’ici la rentrée scolaire 2015 sont nécessaires. Plusieurs zones géographiques restent aujourd’hui à l’étude. Elles s’étendent entre Hampstead au nord et Wimbledon au sud. Nous avons à ce jour plusieurs pistes sur le plan immobilier.
Sur le plan financier, nous avons aujourd’hui une bonne visibilité puisque plusieurs établissements bancaires sont intéressés par le projet.
La question de la nature de l’établissement, quant à elle, n’a pas encore été tranchée : un primaire-collège unique ou bien collège-lycée ? Cela sera décidé dans les prochains mois.
Les partisans du premier scénario souhaitent voir le Lycée Français Charles de Gaulle rester l’unique lycée à Londres, bien placé géographiquement. Il pourrait garder une portion réduite de classes au collège et offrir un gros cylindrage pour le lycée.
Il est possible aussi – deuxième option- d’imaginer avoir deux lycées à Londres : le Lycée Charles de Gaule et un second qui pourrait suivre dans sa structure celle du CFBL.
Le 18 juin aura lieu l’Assemblée générale du Plan Ecole. Elle me permettra de présenter l’état d’avancement de toutes ces questions. Au mois de septembre, le comité de pilotage devrait être en mesure de statuer.