Les parents se sentent responsables du bien être de leurs enfants. Ils sont conscients de l’importance de la scolarité dans la vie professionnelle et focalisent souvent leur attention sur le bulletin de note.
Ils veulent tellement offrir toutes les chances à leurs enfants ! L’école, c’est très important et l’élève ne se rend pas compte des craintes qu’il réveille chez l’adulte en faisant de telles déclarations.
Il est tentant de nier ou de minimiser ce que vit l’enfant. Et, pour expédier le problème, voici ce que nous pouvons répondre : « Mais mon/ ma chéri(e) on a tous nos petits tracas. Allez, courage ! Ce soir si tu veux, je t’aide à apprendre ta leçon » ou encore : « Elle est très bien cette école, ton frère est ravi d’y aller ».
Et non chers parents: lorsqu’un enfant dit qu’il n’aime pas l’école, c’est du sérieux. Peut-être est-ce plus important que ce que vous pensez. Ce n’est pas toujours un gros problème mais cela mérite d’être écouté.
Je vous laisse un moment replonger dans l’univers de l’école. Souvenez-vous des belles amitiés que vous avez nouées, des professeurs captivants, de votre fierté lorsque vous avez dit quelque chose d’intéressant en classe, des sorties scolaires lorsque le printemps arrive, etc.
Mais, prenez aussi le temps de vous rappeler les déconvenues que vous avez rencontrées : les moqueries, les propos humiliants, les exclusions arbitraires d’un groupe.
Les commissions gouvernementales sensibilisent de plus en plus aux dangers de la cours de récréation avec les rackets, le harcèlement entre élèves, la participation à des « jeux » dangereux comme « le foulard » (de 6 à 15 ans) et la circulation de drogue (à 17 ans 15% des garçons et 6% des filles fument du cannabis régulièrement).
Il y a aussi les résultats scolaires : tous les enfants aimeraient obtenir de bonnes notes pour avoir une bonne image d’eux-mêmes et faire plaisir à leurs parents.
Mais les efforts ne payent pas toujours et alors c’est le découragement et la perte de l’estime de soi. Il y 1000 raisons de ne pas aimer l’école.
Ouvrir la discussion avec votre enfant sur ces thèmes peut être très instructif.
Il s’agit de savoir ce que vit votre enfant et ce qui lui déplait. Il est au cœur de vos préoccupations. C’est le moment de le lui montrer.
Prenez du temps pour lui, soyez disponibles. Mettez-vous à sa place et essayez de ressentir ses émotions. L’écouter c’est parfois l’aider à parler.
Encouragez-le en le questionnant. Il arrive que l’enfant se sente coupable de ce qu’il vit ou qu’il ait honte, rassurez-le.
Le temps de la parole est celui de la douceur et de l’empathie. Est-il triste, anxieux ou en colère face à ce qui lui arrive?
A-t-il des symptômes physiques comme des maux de ventre, des diarrhées ou des vomissements?
S’ils sont liés à une anxiété scolaire ils s’interrompent les jours sans école, en particulier pendant les vacances. Ses préoccupations l’empêchent-elles de dormir? Ces signes ne sont pas de la comédie.
S’il exprime ses difficultés et que vous parvenez à le comprendre une grande partie du chemin est parcourue. Il s’agit alors d’aider votre enfant à surmonter son problème.
Je dis bien « l’aider » car, quelque soit son âge, votre fils/fille devra être actif dans la solution. De toute façon sa vie de jeune ou d’adulte sera jalonnée d’épreuves.
Quelle belle occasion d’apprendre à les surmonter! Il se responsabilisera et découvrira en lui des ressources qu’il ignorait et qui feront accroitre son estime de soi.
Pour l’instant votre enfant est dépourvu(e) et a besoin de vous. Pour le guider il peut être bien utile de dissocier les difficultés venant de l’élève et celles qui viennent de l’école.
Les problèmes qui viennent de l’environnement scolaire et qui doivent être réglés par l’équipe éducative sont: le harcèlement d’un enfant, le racket, les vols, les jeux dangereux, les attitudes déplacées d’un adulte et la circulation de drogue.
Dans ce cas, il faut encourager le jeune à se confier à un adulte de confiance dans l’établissement (professeur, CPE, surveillant, psychologue scolaire…). Cette démarche rendra service à bien d’autres élèves silencieux et pourtant concernés par les mêmes sujets.
Les problèmes qui proviennent de l’enfant sont essentiellement dus à une mauvaise estime de soi ou une difficulté à se faire des amis.
Dans ce cas, il s’agit de le rassurer, de le coacher ou d’aller voir un psychologue. Après tout, ils sont là pour ça.
Enfin, des résultats scolaires décevants peuvent être dus à une multitude de facteurs internes ou externes.
Citons un déficit d’attention, une mauvaise méthodologie d’apprentissage, un trouble auditif ou… un mal être à l’école.
Si votre enfant passe trop de temps à travailler ou que les solutions de soutien scolaire ne suffisent pas il sera utile de faire le point avec un psychologue.
Camille Billot, psychologue à Londres.
Sources :
APEAS Association des Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation
INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la santé)
En savoir plus :
Jeu du foulard : Association des parents d’enfants accidentés par strangulation
Repérage précoce de l’usage nocif du cannabis
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