Romans
10+
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Le mystérieux cercle Benedict, Trenton Lee Stewart, éditions Bayard jeunesse, février 2013, 541p.Suite à la parution de cette intrigante annonce dans le journal, des dizaines d’enfants se sont portés volontaires pour passer une série de tests aussi insolites que difficiles. Reynie, Kate, Sticker et Constance, quatre orphelins surdoués au caractère fort, sont recrutés pour un mystérieux projet. Ils intègrent le pensionnat dirigé par Mr Curtain, un savant fou qui rêve de prendre le contrôle des esprits. Seuls des enfants d’une intelligence et d’une débrouillardise rare peuvent accomplir cette mission secrète, ils devront entrer incognito à la Très Originale Pension Scolaire, où l’unique règle est qu’il n’y a pas de règles. Confrontés à des périls physiques et psychologiques les quatre héros n’auront d’autre choix que de se serrer les coudes. Le Mystérieux Cercle Benedict est né !
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15+
Time Riders, Alex Scarrow, éditions Nathan, janvier 2012, 428 p.Liam aurait dû mourir en mer en 1912, Maddy aurait dû mourir en avion en 2010, Sal dans un incendie en 2026, mais les trois adolescents sont sauvés au dernier moment par un homme mystérieux appartenant à une société secrète. Aucun des trois ne peut revenir à son ancienne vie : désormais ils sont au service d’une étrange agence dont personne ne connait l’existence. Une lourde mission leur revient : celle de protéger la ligne du temps afin qu’il n’y ait pas d’altération. Cette nouvelle saga est pleine d’action, trois tomes sont déjà parus et chacun représentent une période historique. Personnage attachant, intrigue bien menée, fond historique, la série Time Riders avec ces neuf tomes va ravir les plus jeunes comme les plus grands.
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L’apprenti épouvanteur, Joseph Delaney, éditions Bayard jeunesse, mars 2005, 275p.Tom est le septième fils d’un septième fils, rien qui peut nous paraitre exceptionnel pourtant dans le Comté, cette filiation a donné à Tom des pouvoirs : il perçoit les ombres et les êtres maléfiques. A 13 ans, il doit quitter sa ferme pour devenir l’apprenti de l’épouvanteur, chasseur de démons et sorcières avec le maître Gregory. Commence alors pour Tom une nouvelle vie, solitaire et difficile où il doit apprendre à tenir les spectres à distance, à entraver les gobelins, à empêcher les sorcières de nuire… Cependant, il libère involontairement Mère Malkin, la sorcière la plus maléfique qui soit, et l’horreur commence… L’apprenti épouvanteur est le premier tome d’une série qui ravira les amateurs de fantômes, sorcières et autres monstres apeurant.
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Le coin des adultes
L’équipe anglaise, Killian Arthur, éditions Fayard, janvier 2013, 174p.Ce livre vous conduira sur les terres de Londres à travers le récit d’une colocation de quatre jeunes hommes français : Stan, Antoine, Vincent (surnommée Debarge) et le narrateur. Dans le cadre de ses études, le narrateur se retrouve stagiaire dans le milieu de la finance et découvre ainsi le rythme effréné du milieu et les codes sociaux des banquiers de la city. Le roman se déroule le temps d’une année et dresse une cartographie de Londres riche et finalement assez réaliste sans être caricaturale. On revient sur ses quartiers, ses côtés « underground » de la vie nocturne, ses légendes comme le mythe du « plus vieux pub de la ville ». On y trouve aussi de nombreux clins d’œil authentiques qui feront sourire ceux qui y ont vécu ou vivent encore en Angleterre : les magasins ouverts 24h/24, les promotions « reduced to clear » des grandes surfaces, les éternelles conversations identiques des expatriés dans lesquelles il ne manque pas de souligner une certaine zone de confort ; je citerai « L’avantage des communautés d’expatriés est de pouvoir se lier facilement. Il y a toujours quelque chose à dire, à commencer par : d’où viens-tu ? Que fais-tu ? Jusqu’à quand ? ».
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Un train pour Trieste, Dominica Radulescu, éditions Belfond, 2010, 372p. (Salon du Livre de mars consacré à la Roumanie)En 1977, Mona, une adolescente roumaine de 17 ans vit à Bucarest avec ses parents, tous deux enseignants, passionnés de littérature et de poésie. L’été, Mona part en vacances chez sa tante à Brasov où elle rencontre Mihai, son premier amour de jeunesse.Cependant, à cette époque, le pays vit sous le régime totalitaire de Ceausescu imposant le rationnement des produits alimentaires et une surveillance constante dirigée par la « Securitate » (la police politique secrète du gouvernement). Comment cette lycéenne brillante perçoit-elle le désarroi de son pays ? Dans quelles conditions vit-on (ou dois-je dire survit-on ?) à l’étau de la dictature ? Est-il possible d’éprouver des sentiments amoureux quand on vit dans un monde cruel ?Ce récit, comme le précise l’éditeur est une œuvre de fiction. Toutefois l’ensemble des évènements et des lieux donnent à cette fiction un caractère réel et authentique. D’un point de vue historique, le livre est riche de détails incroyables et le roman rend ainsi hommage à ceux, qui par conviction politique ont eu le courage de mettre en place un système de protestation contre le régime. En dépit de la profonde instabilité politique, le roman montre à quel point l’instruction était la clé de l’épanouissement pour certains étudiants en soif de savoir. Dotés de véritables compétences linguistiques et scientifiques, le système (inconsciemment) a conduit à la fuite des cerveaux vers les Etats-Unis ou d’autres pays d’Europe.
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Ne t’éloigne pas, Harlan Coben, éditions Belfond, mars 2013, 374p.Megan est une femme à la vie bien rangée, épouse d’un riche avocat et bonne mère de famille. Pourtant 17 ans plus tôt, elle était Cassie, stripteaseuse, disparue en même temps que Stewart Green, un bon père de famille. Elle n’avait pas eu d’autre choix que de fuir, de peur d’être accusée du meurtre de l’homme qui la harcelait. Aujourd’hui sa jeunesse la rattrape, son petit ami de l’époque, qu’elle a toujours cru coupable, vient d’être agressé… Même si les héros favoris de Harlan Coben, Myron Bolitar et Win, sont absents de ce nouveau thriller, les amateurs découvriront un roman policier bien construit, agréable à lire. On le commence et on ne le lâche qu’à la fin…
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Ladivine, Marie NDiaye, éditions blanche, février 2013, 402p.Une mère, une fille, une petite-fille, entravée par les liens du sang. Peut-on se défaire de ses origines ? Savamment construit, ce roman met en scène trois générations de femmes qui entretiennent entre elles des relations d’amour, de culpabilité et de défiance.2009. Ladivine Sylla, l’aînée des trois, travaille en tant que femme de ménage à Bordeaux et voue à sa fille un amour sans limite. Malinka, sa fille, la rejette : elle a changé de vie et d’identité pour devenir Clarisse, épouse « irréprochable» et rangée de Richard Rivière. C’est en secret qu’elle rend, une fois par mois, visite à cette mère dont elle a honte. Enfin, Ladivine est l’enfant que Clarisse/Malinka a eu avec son mari et a baptisé du prénom de celle qu’elle a pourtant choisi de renier. Marie NDiaye revient en force avec cet ouvrage étincelant, porté par une écriture somptueuse et maitrisée. Elle explore les thèmes de la transmission intergénérationnelle, de la culpabilité, de l’expiation et de l’incompréhension entre les êtres, tout en jouant avec la réalité pour lui donner une jolie coloration fantastique.
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Avant la Chute, Fabrice Humbert, éditions Le Passage, aout 2012, 288p.Que peuvent avoir en commun deux sœurs colombiennes, un sénateur mexicain et un jeune issu des cités parisiennes ? Rien et pourtant au fil des pages les liens se tissent et l’étau se resserre. De la Colombie à la France, des Etats-Unis au Mexique, Fabrice Humbert se penche sur trois destins aussi dissemblables que révélateurs de l’état de notre monde actuel. Tout en se croisant sans vraiment se rencontrer, tous sont brisés par un acteur commun : la drogue et ses dérives. À la fois différents et similaires, les personnages subissent presque passivement le basculement vers une chute inexorable. Un roman coup de poing d’où on ne sort pas indemne mais qui, en dépit de son titre pessimiste, est pailleté d’espoirs…
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La tête en friche, Marie-Sabine Roger, éditions J’ai lu, septembre 2012, 250p.Germain a 45 ans. Entre deux missions d’intérim, il passe son temps à jouer à la belote ou à compter les pigeons au parc. C’est d’ailleurs là qu’il y rencontre Margueritte (avec deux “t”), une petite dame âgée assise sur un banc un livre à la main. La lecture, Germain ne s’y est jamais intéressé. Faut dire que son instituteur méchant et moqueur à l’époque de son apprentissage l’avait plutôt découragé (voir dégouté) de se pencher sur la découverte des livres. Sur le ton de la confession d’un petit garçon, Germain avoue « Quand on n’est pas éduqué, comme moi, vous ne pouvez pas savoir comme c’est compliqué la lecture. » Mais parfois la vie vous offre la chance de faire de belles rencontres et il semble que Margueritte, sous ses allures de personne ordinaire, soit la bonne personne qui a su éveiller en Germain sa sensibilité et son intérêt pour les mots.
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Eux sur la photo, Hélène Gestern, éditions Arlea, 2011, 274p.Hélène est en quête de vérité. Elle a perdu sa mère à l’âge de trois ans et ne possède aucun souvenir de celle-ci. Par ailleurs, personne ne lui a jamais fourni d’explications quant aux circonstances de son décès. A 38 ans, Hélène continue de s’interroger sur ce passé chargé de mystères et de zones d’ombres. Un jour, elle tombe par hasard sur une vielle photo sur laquelle elle aperçoit sa mère entourée de deux hommes. Elle décide de publier cette photographie dans le journal libération espérant ainsi recevoir un quelconque indice. La démarche se révèle positive, Hélène reçoit une réponse de Stéphane qui reconnaît son père parmi le trio. Commence ainsi l’enquête de ce passé mystérieux.
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Encore et jamais – Variations, Camille Laurens, éditions Gallimard, janvier 2013, 192p.Ces variations se proposent d’explorer les pouvoirs de la répétition dans nos vies. Elles se déploient les unes après les autres, les unes à travers les autres, elles parlent de notre petite existence de tous les jours, de la grande Histoire, approchent la poésie de Péguy comme les concepts de Deleuze, passent d’Edvard Munch à Andy Warhol, de Bach à Philip Glass, du boléro de Ravel aux ballets de Pina Bausch. Toutes les références, citations et expériences se succèdent et se racontent avec finesse et sincérité. Certains passages ou « éclairages » sont plus mélancoliques ou oppressants, d’autres plus énergiques et même ludiques. On sourit des jeux de mots avec « oub-lire » et de l’avalanche de synonymes autour des verbes « faire » et « dire ». On se retrouve à réfléchir sur le pourquoi des répétitions névrotiques, des représentations artistiques ou des recommencements historiques. Camille Laurens a l’art de poser des questions intimes, graves, philosophiques ou légères. Elle nous prend par la main et nous amène (ou nous ramène!) à nous souvenir, à nous regarder, à nous lire nous-mêmes…
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