Aimer lire un livre

Sélection du mois d’octobre

Aimer lire un livre


Sélection Kids Festival 2012

0+


Moi en Pyjamarama, Michael Leblond et Frédérique Bertrand, Editions du Rouergue, septembre 2012, 22p.

Un enfant rejoint son lit et s’aventure cette fois-ci dans son corps : les lumières scintillent sous les paupières, à l’intérieur de sa tête il perçoit des fourmillements. Il imagine des circulations, la pompe de son cœur, écoute sa respiration : la mécanique est merveilleuse ! Après New York ou Lunaparc, le corps est franchement la plus belle des attractions. Quand les rouages se grippent, c’est le frisson, la chaleur et notre petit héros franchit la grille de son pyjama, son corps lui échappe : le rêve devient fiévreux et les graphismes s’animent comme par magie !

   

Le Cheval Magique, Russell Hoban et Quentin Blake, Gallimard Jeunesse, septembre 2012, 36p.

Un bâtonnet de glace en bois fut un jour ramassé par une petite fille, Lucie. Elle le rangea dans une boîte, avec ses autres bâtonnets. Le nouveau bâtonnet confia aux autres son rêve d’être un cheval. Et cette nuit-là, un magnifique cheval du nom de Batonero emmena Lucie à la recherche du trésor des pirates… Une merveilleuse histoire par deux créateurs de génie !

   

Le chat de Mathilde, Emily Gravett, Editions Kaleidoscope, septembre 2012, 24p.

Malgré les apparences, le chat de Mathilde n’est pas difficile à contenter. Pourtant, il n’aime pas les jeux de chat et il n’apprécie guère les jeux d’enfants. Qui devinera ce qu’aime VRAIMENT le chat de Mathilde ?

5+

L’école en feu, Mario Ramos, L’ecole des loisirs, septembre 2012, 48p.

Louis et Fanfan passent de bons moments ensemble. Mais Louis semble avoir quelques secrets pour son ami. Pourquoi prend-il le train avec sa grand-mère ? Pourquoi est-il tellement fâché contre tout le monde et même l’école ! De mésaventures en aventures, la vie de Louis devient un vrai cauchemar. Son ami est prêt à tout pour le défendre dans ce monde de cochons où il n’est pas facile d’être un petit loup.

   

Mais qui veut la peau des ours nains ?, Emile Bravo, Editions Seuil Jeunesse, septembre 2012, 40p.

Cette fois, c’est décidé : Blanche Neige, excédée de faire la boniche, plie bagage. Mais nos ours nains ne sont pas en reste : bientôt se présente une nouvelle femme de ménage, dénommée Peau d’Âne, puis un homme tout aussi crasseux, affublé d’une peau d’ours, qui vient chercher gîte et couvert. Pas naïfs, car bien informés par la télé devant laquelle ils passent tout leur temps, nos ours nains sont sûrs d’avoir démasqué Barbe-Bleue en personne. Ils déguerpissent en vitesse car, c’est sûr, celui-là en veut à leur peau ! Dans leur cavale, ils rencontreront les musiciens de Brême, célèbres délogeurs de squatteurs, puis le loup souffleur de maisons, à qui ils vont demander un sacré coup de main.

Sélection adulte

10+


Aya, Yopougon, Gallimard Jeunesse, mai 2005, 112p.

A Yopougon, quartier chaud d’Abidjan, on rit, on pleure, on se dispute, on se réconcilie, on danse et on aime la vie! Aya, c’est l’Afrique des jolies filles. Dans cette histoire qui se passe à la fin des années 70, on suit les traces de l’héroïne éponyme de cette BD et ses deux amies, Adjoua et Bintou. On croise avec elles des personnages aux destins divers, comme Ignace, le père volage d’Aya qui jongle entre plusieurs « bureaux », Moussa, le fils du puissant Bonaventure Sissoko, qui compte sur sa Toyota pour emballer les filles, Fanta et Koro, les mamans qui s’efforcent de protéger leurs filles ou Grégoire « le parisien », qui flambe son magot au fameux hôtel Ivoire… Un récit de Marguerite Abouet, qui puise dans les souvenirs de son enfance Ivoirienne, servi par les talents de dessinateur de Clément Oubrerie.

   

Le temps des Héros, Michelle Paver, Hachette Jeunesse, août 2012, 360p.

Deux enfants d’une douzaine d’années, que rien ne destinait à se rencontrer un jour, se retrouvent pourchassés et obligés de s’entre-aider pour survivre dans un monde plein de danger : Hylas, l’enfant abandonné, l’esclave qui du jour au lendemain doit échapper à d’ignobles guerriers qui veulent sa mort à tout prix pour d’obscures raisons, et Pirra, la fille de la Grande prêtresse, qui fuit un mariage arrangé. Michelle Paver nous emporte, petits et grands dans cette folle épopée, cette fuite en avant où nous suivons Hylas et Pirra sans savoir ce que l’histoire nous/leur réserve.

Le coin des adultes


Notre-Dame d’Alice Bhatti, Mohammed Hanif, Editions des Deux Terres, août 2012, 368p.

Ce roman singulier aux accents humanistes ne craint ni la fantaisie, ni l’humour ni la crudité. Mohammed Hanif s’attache à dresser une autopsie de la société pakistanaise, à travers les combats et les rêves –meurtris- d’un catholique de caste inférieure : Alice Bhatti. Notre-Dame d’Alice Bhatti n’est pas un livre triste, bien au contraire. Lucide, certainement, mais porteur d’espoir et de grâce, dans un monde absurde où il faut une bonne dose de candeur pour croire en des lendemains meilleurs.

   


La Mer, Le Matin, Margaret Mazzanti, Editions Robert Laffont, août 2012, 132p.

Les plus belles rencontres littéraires reposent parfois sur des sujets d’apparence simple. Dans ce roman, Margaret Mazzantini ravive les blessures de l’exil à travers les destins croisés d’Italiens expulsés par Khadafi après son coup d’état et de Libyens quittant leur patrie à cause de la guerre civile. Une narration au présent place d’emblée le lecteur aux côtés de deux familles qui connaissent chacune à leur tour le déracinement, la fuite ou le retour vers un ailleurs qui n’est pas le leur. D’un voyage à l’autre, d’une rive à l’autre, ce livre est une complainte dépouillée mettant en exergue les séquelles de la colonisation et du déracinement, sur fond de révolutions arabes. Une écriture pure, imprégnée de poésie et d’humanité.

   


Lame de fond, Linda Lê, Editions Christian Bourgeau, août 2012, 276p.

« Lame de fond » s’ouvre sur un drame digne d’une tragédie classique : Un homme est devenu l’amant de sa demi-soeur, son épouse dans un élan passionnel le renverse en voiture et le tue…ne reste plus qu’à se lamenter, se culpabiliser, se justifier, se souvenir, se supporter…

Sous la forme d’un magnifique chant à quatre voix, Linda Lê nous entraîne au plus profond des émotions et des visions qui viennent hanter chacun des personnages. Le mort lui-même du fond de son cercueil, la veuve meurtrière, la soeur incestueuse et la fille adolescente rebelle; tous vont se confesser à tour de rôle, tenter de poser des mots sur leurs malaises et de voir plus clair dans leurs destinées. L’unité de temps souligne le dramatique et l’esthétique du tableau. Les plaintes et confessions qui s’élèvent et se croisent, se développent le temps d’une journée, du coeur de la nuit jusqu’au crépuscule du lendemain. L’écriture est envoûtante, fluide et poétique, et étonnamment vivante dans ce récit sans dialogue. Toute la maîtrise et l’exigence de Linda Lê sont là et font de ce roman une superbe réflexion sur l’exil sous toutes ses formes et sur l’amour dans tous ses états.

   


L’inconscience, Thierry Hesse, Editions de l’Olivier, août 2012, 324p.

Deux frères que des tempéraments diamétralement opposés ont séparé, sont réunis dans la chambre d’une clinique spécialisée : Carl est dans le coma, Marcus veille sur lui tout en retraçant mentalement les chemins qui les ont menés là. Le premier a assis sa vie sur de solides bases (mariage, vie de famille unie, stabilité de l’emploi…) tandis que le deuxième parcourait le monde en bohémien, sans attaches, sorte d’éternel adolescent. Que s’est-il passé alors pour que Carl change soudainement de vie, d’envies, d’ambitions, abandonnant tout ce qu’il avait patiemment construit ? Et comment ce bouleversement a-t-il pu entraîner sa chute, au propre comme au figuré ?

Ecrit sur un ton léger qui tranche avec le sujet à priori grave du coma, L’inconscience est un beau roman sur les liens du sang qui malgré les épreuves restent indestructibles.

   


Les Manguiers de Bellavista, Robin Bayley, Editions Arthaud, mai 2012, 304p.

Comme tous les enfants, Robin Bayley rêvait dans sa jeunesse d’un arrière-grand-père aventurier… Sauf que le sien l’était vraiment ! Alors, devenu adulte, la tentation devient trop forte pour y résister : muni d’une seule photo, témoignage de la vie de son ancêtre au Mexique, il se lance sur ses pas pour tenter de lever le voile sur l’histoire familiale originelle. Un voyage de plusieurs mois qui lui réservera de belles rencontres, et qui lui fera découvrir bien plus qu’un arrière-grand-père fantôme…

   


La Blonde et le bunker, Jakuta Alikavazovic, Editions de l’Olivier, août 2012, 200p.

On ne sort pas indemne du bunker…! L’univers de Jakuta Alikavazovic est si incroyablement lumineux et intelligent qu’il peut éclairer ou aveugler, ou peut-être les deux à la fois !

Une blonde, son ex-mari et son jeune amant sont dans un bunker… commence une étrange cohabitation, faite de non-dits et de révélations, d’apparitions et de disparitions, le tout dans une ambiance de « film noir » des années 50. Anna trop platine pour être réelle, John Volstead, écrivain en mal d’écriture et Gray, amant mal aimé, sont filmés sous une lumière implacable. Et si Gray se voit confier la mission posthume d’enquêter sur une collection d’art introuvable, c’est pour mieux épaissir le mystère et ainsi approcher des thèmes audacieux comme la réalité d’une oeuvre d’art et le désir de conservation.

L’écriture est brillante et foisonnante : Jakuta Alikavazovic jongle avec des références aussi bien littéraires que scientifiques, des codes, des jeux de mots (Byron le commandant ou Byron le poète) et des interdits (ne pas citer Marilyn à propos des blondes, ni Hemingway à Venise). Elle signe un roman atypique, d’une liberté et d’une élégance rare.

   


Sous la Manche, Gilles Pétel, Editions Stock, août 2012, 272p.

Londres-Paris, Paris-Londres, le nouveau roman de Gilles Pétel est en effet une traversée d’une ville à l’autre, un passage d’une vie à une autre…

Quand John Burny, agent immobilier, dandy homosexuel des beaux quartiers de Londres a le bon goût de se faire assassiner à bord de l’Eurostar, le lieutenant de police Roland Desfeuillères ne connait pas encore sa chance. Désabusé, fatigué de sa petite vie bien rangée, il se retrouve chargé de l’enquête et saisit l’occasion pour s’échapper de Paris et de son quotidien. Au cours de son séjour à London, de ses investigations et de ses rencontres, il découvre l’univers branché et déluré de l’estate agent (salle de gym, bars gays, boutiques de Piccadilly). Et s’approchant au plus près de l’intimité de John, Roland va peu à peu s’y fondre et s’y confondre et se révéler à lui-même.

Un récit vif et attachant qui raconte l’errance et la quête d’identité et qui dépeint avec beaucoup de finesse l’atmosphère, les moments, les gens, les ondes qui émanent de Londres.

   


Une place à prendre, JK Rowling, Editions Grasset, septembre 2012, 682p.

Plus de magie, mais du réalisme dans ce premier roman pour adulte de la mère d’Harry Potter. Mais, si l’univers fantaisiste de Poudlard et de ses secrets a fait place à un village de campagne anglaise et à ses intrigues politiques, on se retrouve attaché aux personnages de Rowling comme on le fut du petit sorcier. Ils sont attachants et complexes. Mais le talent de l’auteure est mis en avant tout particulièrement lorsqu’elle décrit les adolescents. Sans retrouver l’univers qui a fait son succès, on retrouve la plume rowlingaise qui nous a touchée.

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