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Quelques conseils et clés pour trouver des ressources face aux incertitudes actuelles

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Dans le contexte actuel qui soulève des peurs et des incertitudes, où nos repères sont complètement chamboulés, chacun essaie de trouver des ressources qui lui sont propres. Mais parfois on ne sait pas comment faire, par où commencer, vers qui se tourner…voici quelques pistes qui pourront je l’espère vous aider.

 

Comment gérer vos émotions ?

Lorsque l’angoisse monte, quelle qu’en soit l’origine : la peur de la maladie ou de la mort pour soi et ses proches, la crise économique, le confinement et le manque de liberté…il faut avant tout laisser venir ses peurs, aller au bout du scénario, laisser monter les angoisses car elles sont là et vous n’avez pas le choix, pas le contrôle. Les accepter c’est le début d’un processus de mieux être. Ensuite on peut mieux les canaliser au travers de différents outils que peuvent être la respiration, la méditation…

Il faut accepter de lâcher-prise, même si le processus n’est pas évident quand le cerveau s’emballe !

Il est aussi important de trouver des personnes qu’on appelle « ressources ». Des personnes bienveillantes que l’on peut appeler au moins une fois par jour, des personnes avec qui échanger, parler du quotidien, de sujets aussi qui nous ramènent à notre réalité, peut-être à notre « ancienne vie » ou au futur, même incertain.

On peut aussi explorer la Mindfullness, qui consiste à se concentrer sur le présent et ses sensations immédiates, par exemple écouter les bruits, sentir le soleil sur sa peau, ressentir les émotions dans notre corps (c’est la méthode du Body Scan). Cela permet de se resituer dans l’ici et maintenant et c’est une des façons de mieux gérer son stress.

L’émotion la plus répandue actuellement et pour laquelle les personnes me demandent de l’aide est la peur, qui se décline sous différentes manières. Cela peut s’exprimer sous la forme de l’inquiétude, de l’anxiété, de l’angoisse ou de la colère.

Pour revenir un peu sur ce que l’on nomme la « roue des émotions » que vous retrouvez en image ici, on peut distinguer 5 émotions primaires qui se déclinent de beaucoup de façons différentes.

feeling wheel

Nous ne sommes pas toujours conscients de ce que nous ressentons et le gros travail est déjà d’essayer de nommer l’émotion, de ne pas la nier.

L’émotion est comme un « messager » qui vient déposer une enveloppe avec un message qu’on a le choix de lire ou non.
Lire le message de l’émotion ne veut pas dire agir dessus mais prendre conscience de son émotion, c’est déjà l’atténuer, le message a été transmis et c’est déjà ça.

Lorsque l’on dit « oui j’ai peur », c’est une première étape pour passer à l’acceptation et cela a même souvent un impact physique.

 

Comment cela se passe-t-il :

 

1- Nommer et accepter : j’accepte que je ressente une émotion, je la nomme, je l’écoute -> je ne suis pas forcément dans l’action
Ce que nous vivons aujourd’hui est nouveau, des mots forts comme « guerre » ont été utilisés, nos repères ont « explosé », on ne sait pas ce qui va se passer, les pays réagissent de différentes manières dans le monde…

on a le droit d’avoir peur !

 

2- Que me dit cette émotion : on a vu ce qui se passait dans notre corps, comment nos émotions s’exprimaient.

Quand le panel émotionnel se développe, quand on peut mettre un nom sur ce que l’on ressent, c’est une façon de rentrer dans le développement personnel.

 

3- Au-delà de l’émotion : les émotions peuvent être énergivores ou créatrices d’énergie, cela dépend des ressources et capacités de chacun à un instant T.

L’émotion peut-être moteur de quelque chose d’autre si on accepte son existence et qu’on lâche prise.

On est aussi dans une démarche d’auto bienveillance et d’acceptation : on est alors en plein boom émotionnel, qui va nous pousser à agir, modifier, créer ou arrêter pour contempler.
On est dans un processus de changement car on a écouté ses émotions, et non plus dans un immobilisme qui tenterait vaguement de nous empêcher de ressentir notre vécu.

 

Quelques astuces aussi pour prendre de la distance :

 

1- Rester calme

Pour ne pas tomber dans la panique, il est important de préserver nos espaces (physiques et psychiques) de sécurité.
C’est-à-dire qu’il est bien sûr important de se tenir au courant et de parler avec nos proches des évènements. Mais il est tout aussi important de continuer à vivre le plus normalement.

On se définit un moment pour prendre les nouvelles nécessaires et ensuite on se focalise sur la maison, les repas, les activités, le travail etc…

Tout est une question d’équilibre et de se préserver autant que possible.

 

2– Trouver son équilibre

Il s’agit de trouver le bon équilibre pour soi.
Nous avons seulement prise sur ce qui se passe dans notre présent dans notre lieu : c’est se focaliser sur l’ici et maintenant qui va vous permettre de doucement accepter les autres énormes changements de votre vie.

La vie continue oui… : les enfants, le travail, les activités.
Jean-Michel Blanquer a parlé de l’importance de garder une routine, notamment scolaire, d’avoir un rythme.
La routine, visible aux yeux de tous permet de libérer l’espace mental autrement surchargé de prises de décisions constantes, notamment « ai-je envie de faire ceci ou cela maintenant ? ».
Se soumettre à une routine qui nous convient nous aide à vivre libre.

Les humains aiment et ont besoin de routine, pour se projeter dans du connu, du sécurisé.

C’est pourquoi en l’état actuel, nous nous sentons perdus car les habitudes ont changé : les enfants restent à la maison, on fait le travail depuis chez soi… …nous pouvons parler d’une sorte de trauma : une effraction dans notre réalité qui vient remettre en cause toutes nos habitudes.

Les derniers événements nous coupent du futur : on ne sait pas de quoi demain sera fait, la date de fin pour ce confinement reste floue, on a donc du mal à se projeter dans le futur.

Si la nouveauté déstabilise, pourquoi ne pas en profiter pour en faire une opportunité et trouver une nouvelle organisation ?

Vous pourriez par exemple entamer quelque chose de nouveau, prévoir un skype avec votre famille, vos amis, créer des apéros facebook, se programmer du temps pour soi avec des cours de sport en live, mais aussi vous projeter sur un projet plus long comme entamer une peinture, une broderie, l’écriture d’un livre ou d’un blog…

Le cerveau doit continuer à se voir dans le futur, il vaut mieux se projeter dans quelque chose, même s’il faut annuler le projet, mais c’est important pour garder la tête froide.

 

3– Etre bienveillant avec soi

Il est primordial de prendre soin de vous et des autres, de faire preuve de bienveillance envers soi mais aussi envers les autres.

Vous êtes mis en dehors de votre zone de confort, et il est donc normal de se sentir sans ressources, sans compétence ou sans rassurance, car vous n’avez pas d’expériences vécues sur lesquelles vous rattraper.

Vous ne pouvez pas tout gérer à 100% comme vous en aviez l’habitude, est-ce si grave ?

Au final, vous êtes en période d’apprentissage, d’adaptation.
Tout est au ralentit, respirez et ralentisse aussi, lâchez prise sur les résultats scolaire, les petits plats fait maison et les séances de sport intensifs.

La planète terre retrouve son oxygène et nous voyons à nouveau le ciel, profitez-en !

Prenez aussi du temps pour vous faire du bien.

Particulièrement parce que nous sommes confinés, c’est-à-dire en cohabitation dans un même espace réduit, sans réelle possibilité de sortir, essayez de vous évader en vous octroyant vos moments à vous.

On peut se réinventer des petits ou des plus grands projets, cela pour rêver quand la réalité est un peu plus âpre.

 

Aude Mouton
Psychologue Clinicienne
Skype: psychologue.mouton

Mars 2020

 

Photo : Catherine Jaillon

 

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