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Communiquer autrement : Comment accueillir nos émotions en ces temps de confinement/déconfinement ?

karineLes émotions qui déferlent, nous submergent ou submergent nos proches peuvent devenir un vrai challenge en ces temps de (dé)confinement.

Nous sommes alors plus ou moins enclins à :

– ignorer nos émotions, les minimiser ou minimiser celles des autres

– en faire tout un drame, exploser

– chercher vite vite des solutions

– laisser les autres en chercher à notre place

Réactions humaines et « normales » quand le stress ou l’intensité émotionnelle est là.

Puis, souvent, nous regrettons, nous culpabilisons, nous avons honte, nous nous en voulons ou nous en voulons aux autres de ne pas nous écouter, nous comprendre, nous soutenir.

Ah si seulement je pouvais ne pas ressentir ce que je ressens, trouver une solution miracle, des outils qui « marchent » à tous les coups…

Et quand je connais des outils, si je pouvais être capable d’y penser et de les utiliser TOUT LE TEMPS !

C’est le piège et l’incompréhension possible de toutes ces approches prometteuses que nous avons désormais à notre disposition pour mieux communiquer, mieux réussir nos vies, mieux gagner de l’argent, améliorer nos performances dans tous les domaines, mieux, mieux, mieux…

D’une part,c’est vrai, nous pouvons apprendre à mettre plus de souplesse, de légèreté, de fluidité et de tendresse dans nos relations et dans notre vie,

ET EN MEME TEMPS,

d’autre part, rien n’est garanti, parfois cela ne se passe pas comme prévu ou souhaité, je suis parfois au top, parfois au plus bas, c’est illusoire et irréaliste de croire à la permanence en toutes choses et donc de croire qu’il existerait une façon de faire valable à tous les coups, une sorte de recette magique.

J’insiste sur ce rappel. Car sans lui, j’observe en moi un phénomène qui peut sembler paradoxal :

Je me rajoute une couche de stress et d’exigence du type : je DOIS me détendre, je DOIS accepter, je DOIS arriver à lâcher-prise/utiliser tel outil/rire/être positive…

J’ai souvent des retours dans les accompagnements ou dans les groupes de personnes qui sont juste épuisées de « travailler sur elles », écouter les autres, pratiquer telle ou telle méthode de coaching ou d’éducation positive.

Je ne fais pas ici le procès du coaching ou des approches de développement personnel, psychothérapies ou autres accompagnements (ça serait me tirer une balle dans le pied !), je fais juste un appel à la vigilance et au réalisme. Ces approches sont là pour nous soutenir et nous permettent de VIVRE pleinement, pas pour devenir des nouveaux buts inatteignables, indispensables ou parfaits.

Ce ne sont QUE des moyens. Et parfois QUE pour une tranche de vie. Au service d’une philosophie et d’un regard sur le monde plus large et d’une intention : comment choyer mes relations (de moi à moi, de moi à l’autre, de moi au monde).

C’est un CHOIX de vie, c’est simple et c’est tout. Et je vais oublier. Souvent. Et recommencer. Je vais m’entrainer à pratiquer l’écoute de moi-même à des moments où je ne suis pas encore dans une émotion trop intense. Répéter. Répéter encore. Seule ou accompagnée. Et avec tendresse.
Choisir de me connecter avant de me focaliser sur des solutions ou éduquer.

Choisir de revenir dans cet espace intérieur, là où je récupère mon pouvoir avec moi, avec l’autre (et non pas SUR l’autre).

Il n’y a rien de nouveau. Vous savez.

Concrètement :
Quand je vis une émotion, un inconfort, si je peux, je me rappelle que je peux prendre un temps de pause pour l’accueillir.

Je m’arrête, je respire et j’observe.

Je me laisse traverser. Je laisse évoluer.

Je me rappelle que c’est simplement une invitation à écouter.

Ecouter mes ressentis, mes sensations. Sans interpréter. Juste rester avec eux. Eventuellement les préciser : c’est où ? C’est comment ?

Et avec une infinie patience et une infinie tendresse envers moi-même, regarder ce qui se passe en moi. Il n’y a rien d’autre à faire. Juste rester là.

Quand je réponds à cet appel, je peux observer que ça se détend, que ça crée plus d’espace en moi et ça s’apaise. Ce qui était crispé et fixe se transforme en quelque chose qui circule et évolue.

Je récupère la main. Mon cerveau se reconnecte. Je peux de nouveau raisonner sans panique, sans urgence. Comme un brouillard qui se dissipe.

Je peux essayer de mettre des mots sur mes émotions et sur mes besoins du moment. Je prends du recul, je suis plus apaisée.

Je peux de nouveau agir à partir de la conscience de mes pensées, de mes sentiments et de mes besoins. Et non plus réagir.

Et parfois, je ne vais simplement pas pouvoir appliquer ce processus (situation trop stimulante, intensité émotionnelle trop forte, fatigue, manque de motivation…).

Et c’est ok. C’est normal, c’est mon fonctionnement humain.

Alors, quand je m’en souviens, quand je mets en pratique, quand je trouve ce recul, je peux le célébrer, le savourer pleinement. Et y trouver peut-être comme un carburant pour la prochaine fois.

A chaque instant, chacun de nous fait du mieux qu’il peut et son mieux est parfois grand, parfois petit. L’idée n’est pas d’être complaisant avec nous-même mais d’être bienveillant et compréhensif. Et de garder le cap. Avec perséverance et douceur.

La vie est pleine de challenges à relever, alors se préparer à tomber est un cadeau à se faire. Et hourra si on ne tombe pas ! (On fait souvent l’inverse, vous avez remarqué ? A peine avons-nous atteint un objectif que vite nous nous en donnons un autre en considérant que c’est normal et par contre nous nous tapons dessus longtemps quand nous n’y arrivons pas.)

Si cet article vous permet de vous accueillir désormais avec plus de tendresse, là où vous en êtes, et tel que vous êtes ici et maintenant, j’en serais ravie !

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

par Karine Tournier Bodaghi
Enseignante, Facilitatrice en communication adultes-enfants (groupes et accompagnements individuels), Animatrice et conférencière Faber et Mazlish
karine@communiquer-autrement.com
Page Facebook : Karine Communiquer-Autrement

 

Pour aller plus loin:
site : communiquer-autrement.com

 

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