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Communiquer autrement : à propos de l’autonomie

girls 1563093 640Violette arrive en panique de l’école et réalise qu’elle n’a pas fait un devoir. Elle se tourne vers sa mère et s’écrit : « Dis-moi comment je dois faire ! »

 

 

 

Louis aimerait jouer au basket et prendre des cours de théâtre, les deux sont le même soir. Dilemme.
Il vient vers son père et lui dit « Je ne sais pas quoi choisir… »

Tim s’est embrouillé avec son professeur de chant et ne sait pas s’il veut continuer les cours ou pas. « Qu’est-ce que tu ferais à ma place ? » demande-t-il.

 

Quelle est notre réaction habituelle ?

Bien souvent, nous sommes persuadés que nos enfants ont besoin de nos conseils pour apprendre à se sortir de certaines situations.

Et nous nous précipitons. Avec une solution. Celle qui NOUS parait la plus appropriée.

Pourquoi pas ? Après tout, ils sont dépendants de nous, c’est notre rôle de les aider, ils n’ont pas l’expérience, eux, ils ont besoin de nous.

Peut-être… Peut-être pas…

 

Je me demande :

Est-ce que nous accompagnons nos enfants à devenir autonomes en leur donnant tout de suite une solution ?

Est-ce que nous ne leur laissons pas croire que nous sommes leurs seules références ? Qu’ils ne pourraient pas y arriver sans nous ?

Est-ce que nous ne les privons pas de faire leur propre expérience ? D’aller chercher en eux leurs propres ressources ?

Nous voulons bien faire, je ne dis pas que nous avons une « mauvaise » intention, je vous invite juste à prendre le temps d’observer. Quand vous demandez de l’aide, en réalité, de quoi avez-vous besoin ?

Et si c’était plutôt d’écoute, de soutien, d’un espace pour vous entendre réfléchir, prendre le temps de soupeser, de « sentir » ce qui est bon pour vous…

Nous souhaitons souvent voir nos enfants prendre des initiatives, se débrouiller tous seuls, ça nous rassurerait de les voir trouver leurs solutions, nous n’avons pas toujours le temps, ni la réponse en plus et nous aimerions qu’ils soient AUTONOMES enfin !

Et en même temps, nous sommes heureux de les aider, de sentir que nous sommes utiles, que nous sommes de bon conseil, que nos enfants ont besoin de nous, nous aimons tellement contribuer à leur bien-être !…

 

Comment faire ?

Et si nous laissions à nos enfants le temps et l’espace de faire un tour dans leur tête avant de leur donner une solution ?

L’idée est d’OUVRIR, sachant qu’ils ne seront réceptifs que si nous avons d’abord accueilli leur inquiétude éventuelle, celle qui fait que ça les rassurerait qu’on leur donne la solution toute prête, clé en main.

On peut par exemple commencer avec :
Je vois que tu es en plein dilemme. J’imagine que ce choix n’est pas facile.
Tu ne sais pas quoi faire.
Tu hésites.
Tu te sens partagé.
C’est dur de choisir parfois.

Et laisser un peu de temps… pour que nos enfants rebondissent… ou pas… du silence.. oui oui du silence… ne pas aller trop vite… ne pas vouloir absolument rassurer… les laisser exprimer leurs craintes jusqu’au bout si nécessaire… (voir les articles sur l’écoute active « Et si parfois nous choisissions de ne rien dire ? » et « J’ai l’impression que mon enfant ne veut pas me parler »)

 

Puis enchainer :
Qu’en penses-tu toi ?
As-tu une idée ?
Je ne suis pas à ta place justement…
Oui, comment faire ?

 

Les messages sous-jacents sont :
Je te fais confiance, j’ai confiance que tu es capable de trouver des solutions, je te laisse le temps de voir d’abord ce qui serait ok pour toi. Nous sommes différents. Ce qui serait ok pour moi, ne l’est pas forcement pour toi. C’est important de prendre le temps de sentir ce qui est bon pour toi.

Si aucune solution n’émerge, il sera toujours temps d’apporter des idées, de suggérer des solutions, avec des « peut-être », des « que penses-tu de… » qui resteront des propositions ouvertes pour accompagner la réflexion.

 

Vous trouverez de nombreuses pistes dans les livres et les ateliers Faber et Mazlish pour accompagner vos enfants vers plus d’autonomie.

 

Et pour conclure, une petite phrase à méditer, inspirée de Haim Ginott « En tant que parent, qu’est que je suis prêt à ne pas faire pour mes enfants ? »

 

Avez-vous envie d’essayer ? Qu’en pensez-vous ? 

 

par Karine Bodaghi
Facilitatrice en communication adultes-enfants
Animatrice et conférencière Faber et Mazlish
karine@communiquer-autrement.com
Page Facebook : Karine Communiquer-Autrement

Pour aller plus loin:

communiquer-autrement.com

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Photo : Pixabay clicjeroen

 

 

 

 

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