Entretien avec Laurent Batut, en charge des questions éducatives pour le RU.

Les dernières avancées sur le projet du futur établissement scolaire français à Wembley

 

 

 

 

 

Monsieur Laurent Batut, conseiller culturel adjoint près l’ambassade de France, en charge des questions éducatives a bien voulu répondre à nos questions. Nous l’en remercions vivement.

 

Qu’en est-il de l’avancement du projet du troisième établissement scolaire ?

 

Il y a près d’un an et demi, nous avions collectivement validé la nécessité de l’ouverture, en septembre 2015, d’un troisième établissement secondaire français à Londres. Dans cette perspective un groupe de recherche immobilière a été créé afin d’identifier les sites les plus propices à son implantation. Le site du Town Hall de Brent est rapidement apparu comme l’un de ceux qui réunissaient le plus de qualités nécessaires à un tel projet. Le 1er octobre dernier, dans le cadre d’un appel d’offres, French Education Property Trust (FEPT) a déposé une offre d’achat auprès des autorités municipales de Brent.

Cette offre a été approuvée en décembre dernier par le Conseil municipal. La signature de la « promesse de vente » (exchange) a eu lieu le 2 février dernier. La prochaine étape est la mise en place de l’équipe technique et les appels d’offre nécessaires pour le choix des entreprises qui seront impliquées dans le chantier. Il nous faut parallèlement travailler au dépôt des pièces nécessaires à la constitution du dossier de permis de construire.

Notre position financière est plus sereine aujourd’hui que pour le CFBL dans la mesure où, avec la garantie de l’Etat, nous négocions avec les organismes prêteurs dans des conditions plus favorables encore que pour le CFBL.

 

 

Comment s’organisera le passage d’élèves d’un établissement scolaire à un autre (du primaire au secondaire par exemple) dans les écoles françaises du réseau AEFE à Londres ?

 

Ce que l’on peut dire aujourd’hui, est qu’instaurer une carte scolaire en fonction du lieu de résidence est totalement exclu. Alors, plusieurs solutions s’offrent à nous et rien n’est encore décidé. Un groupe de travail sur les flux des élèves entre les différents établissements du réseau AEFE doit se réunir prochainement. Il est composé des chefs d’établissement et des représentants des associations de parents. Tous les points de vue seront donc entendus. Il aura à présenter au comité de pilotage en juin 2013 et donc à Monsieur l’ambassadeur, le système de passage d’un établissement vers l’autre le plus consensuel possible.

 

 

Comment vont s’organiser les autres établissements une fois ce troisième établissement ouvert ?

Difficile de vous répondre aujourd’hui. Mais on peut très certainement avancer l’idée, par exemple, que le lycée CDG verra ses effectifs baisser d’environ 300 à 400 élèves. Il s’agira bien de réduire la pression sur le site de South Kensington. Cette baisse touchera tous les niveaux de scolarisation. Les effectifs des classes de lycée seront en diminution sensible après les hausses successives des rentrées 2011, 2012 (constatées), 2013 et 2014 (prévisibles).

 

 

Est-on fixé sur le contenu pédagogique du nouvel établissement ?

Nous allons vraisemblablement vers une structure académique de type collège-lycée, avec une capacité d’accueil de 900 élèves. Un primaire pourrait également s’additionner à ce schéma après une étude de faisabilité avec le cabinet d’architecte et une demande supplémentaire à faire auprès des autorités britanniques locales. L’établissement pourrait éventuellement ainsi augmenter sa capacité d’accueil d’une centaine d’élèves. Il est très clair que l’établissement offrira l’Option Internationale du Baccalauréat et que la politique des langues vivante sera nécessairement complémentaire de celles du Lycée Charles de Gaulle et du CFBL.

Il s’agira véritablement d’établir des synergies et des collaborations réelles entre les trois établissements secondaires, comme c’est déjà le cas, du reste, entre le Lycée Charles de Gaulle et le CFBL.

 

 

Quel degré d’ouverture sur l’international aura ce futur établissement?

L’AEFE est partie prenante dans cette entreprise et, il faut le rappeler, elle n’a pas vocation première à financer des établissements favorisant d’autres langues que le français. Pour autant, comme le Lycée Charles de Gaulle (CDG) et le CFBL en 2014, une section internationale y sera proposée comme je viens de le dire.

 

Outre l’option Internationale d’un baccalauréat français comme au CDG donc, il a été suggéré par certains de proposer la préparation du baccalauréat International (IB). Cette offre séduirait sans nul doute les parents qui pourront alors plus facilement envisager pour leurs enfants des études supérieures dans les universités britanniques ou autres. Ceci doit faire l’objet de propositions de la part des parents et surtout de discussions de grande ampleur avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Assurément, ce nouvel établissement a l’ambition d’une ouverture forte sur l’international.

 

 

Un baccalauréat international (IB) pourrait être en effet un formidable atout pour cette école. Y-a-t-il d’autres pistes ou projets innovants le concernant ?

Il est fort probable que les langues dispensées au Lycée Charles de Gaule qui sont le russe et l’arabe y seront maintenues. Pour le nouvel établissement à Wembley, le mandarin pourra être proposé. Le mandarin est pour l’instant dispensé dans les clubs après les heures d’écoles au CFBL.

 

Le site dispose d’une très large salle de 800m2 qui pourrait devenir le gymnase de l’établissement mais aussi une salle de spectacle. Il est prévu également d’exploiter la grande bibliothèque en dehors des heures d’écoles et le week-end. Ainsi, le nouveau lycée pourrait devenir un centre culturel, donnant à ce quartier accès des événements culturels français tout au long de l’année.

Avec son métro à cinq minutes (West Wembley) et ses nombreuses lignes de bus au pied du site (N°83, 182, 206, 245, 297, 302), il permettra assurément par conséquent d’attirer un certain nombre d’évènements et de spectacles francophones « décentralisés » de l’Institut français (IFRU). Il est, bien entendu, encore trop tôt pour connaître exactement les relations qu’entretiendront le lycée de Wembley et l’IFRU mais les potentialités sont réelles.

 

 

 

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