Olivier Cadic

Rencontre avec Olivier Cadic

Olivier CadicInstallé depuis de nombreuses années en Angleterre, Olivier Cadic revient sur les projets qu'il a portés pendant ses six années à l'AFE (Assemblée des Français de l'Etranger), et notamment au sein du Plan Ecole à l'ouverture du CFBL.


Quelques mots sur la genèse du Plan Ecole ?

Lors de mon élection en juin 2006, mon programme prévoyait la création d’un « Plan Ecole » établi en concertation avec toutes les parties prenantes de la communauté scolaire.

L’arrivée du conseiller culturel adjoint, Michel Monsauret, et du directeur du lycée Charles de Gaulle, Mr. Vasseur, en septembre 2007, a créé une nouvelle dynamique. C’est le point de départ de la mise en place d’une cartographie de l’offre scolaire française au Royaume-Uni.

Un large travail de recherches des chiffres concernant la scolarisation des enfants des familles enregistrées au Consulat fut entrepris et les besoins alors clairement établis.

Fin 2007, l’arrivée de l’ambassadeur Maurice Gourdault-Montagne a permis d’obtenir le lancement du Plan Ecole avec, en premier lieu, le soutien du conseiller culturel adjoint, Michel Monsauret.

En février 2008, la première réunion du Plan Ecole fut organisée et les chiffres présentés. Ce plan, sous l’autorité de l’ambassadeur, est aujourd’hui animé et coordonné avec talent par Laurent Batut, conseiller culturel adjoint.

Cette création originale du Plan école à laquelle j’ai pris part dès son origine, s’organise selon les principes de l’amélioration continue (plan-do-check-act), auxquels je suis rompu en qualité de chef d’entreprise. En agissant en concertation avec toutes les parties prenantes de la communauté scolaire, c’est à dire les parents, les enseignants, les entreprises et les élus, une grande réunion publique a été depuis lors organisée chaque année pour évaluer nos progrès et impliquer notre communauté dans le défi du développement de notre offre scolaire.

Le Plan Ecole en quelques mots ?

Le Plan Ecole mis en place en 2008 sous l’autorité de l’Ambassadeur, est une concertation large et ouverte de tous les acteurs de la communauté éducative au sens large. Il est structuré en  trois objectifs : L’objectif 1 du plan Ecole vise à « augmenter de 500 par an le nombre de places dans les écoles françaises ». Les chiffres avancés ici sauront attirer votre attention sur le travail accompli :

A la rentrée 2007-2008, 5031 places étaient disponibles dans les écoles françaises au Royaume-Uni. A la rentrée 2011-2012, on en comptait 5953, soit une progression de 18%. Finalement 2/3 de l’objectif 1 du Plan Ecole est atteint aujourd’hui.

Deuxièmement, il est apparu nécessaire de développer parallèlement le nombre d’écoles bilingues et, enfin troisièmement, de développer la pratique du français au travers des petites Ecoles ou écoles du samedi qui sont la première marche vers les écoles bilingues. Mr l’ambassadeur a finalement validé ce projet. Il a ensuite été amorcé, dans sa partie réalisation, par la venue de Frédérique de la Borderie en avril 2009 qui a permis de structurer le projet d’ensemble et de procéder à la recherche de fonds dans la perspective de la création d’un nouvel établissement scolaire (le Collège français bilingue de Londres).

Aujourd’hui présidé par l’ambassadeur, Bernard Emié, et coordonné par Laurent Batut, attaché de coopération en matière éducative, le plan Ecole a été cité en exemple par l’ancien Premier ministre François Fillon et par le secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger.

Après 15 mois de travaux, le Collège français bilingue de Londres à Kentish Town (CFBL, nord de Londres) a permis d’accueillir en septembre 2011 plus de 570 élèves avec un modèle de financement innovant. Une Charity, la FEPT (French Education Property Trust) a emprunté 21 M£ sur 25 ans à trois banques françaises à des taux avantageux, cela après garantie de l’Etat. Ses revenus proviennent des loyers du Collège et son capital immobilier servira de caution au financement de nouvelles écoles tel le nouveau projet d’établissement scolaire français qui se dessine pour l’horizon 2013-2014.

La pénurie de places dans le réseau d’enseignement français à Londres, à l’image du lycée Charles de Gaulle saturé depuis des années et du CFBL aujourd’hui quasi rempli, reste le problème le plus critique pour les élus français du Royaume-Uni.

Pour le prochain établissement scolaire français à Londres, où vont vos préférences ?

En 2010, le directeur du Lycée Charles de Gaulle Mr Vasseur, devant les effectifs toujours grandissants de son établissement sans pour autant répondre de façon satisfaisante à la demande également croissante d’inscription dans le réseau AEFE, tire la sonnette d’alarme. Le travail qui en a suivi au sein du Plan Ecole a abouti en juin 2011 à la décision, entérinée par M. l’Ambassadeur le 22 juin 2011, de la nécessité de créer un nouvel établissement français à Londres pour 2013, ou 2014.

Mr Vasseur a proposé plusieurs scénarios pour le prochain établissement scolaire :

  • La création d’un collège unique
  • Un collège/école primaire
  • Un collège/lycée

Ma préférence se porte vers cette troisième option possible si le site immobilier trouvé s’y prête, bien entendu.

Vos souhaits pour l’avenir ?

Nous ne pouvons pas couvrir l’ensemble du Royaume Uni d’écoles françaises. Pour autant, nous savons que 70% des enfants français vivant en Grande-Bretagne sont scolarisés dans des établissements britanniques. Notre action pour l’apprentissage de la langue française, de notre culture, doit naturellement se porter vers eux également. Il s’agit donc de compléter l’offre locale (scolarisation dans les écoles britanniques) par un enseignement permettant une parfaite maitrise à terme de la langue.  

En tant qu’Administrateur de l’AEFE, j’ai plaidé depuis 2009 pour une solution complémentaire à l’enseignement local. En juin 2011, on assiste sur le plan national à une grande avancée : Alain Juppé annonce la création du label « FrancEducation ». Il s’agissait par-là de valoriser et valider les programmes dispensés en langue française dans les établissements étrangers. Parallèlement il s’agit d’œuvrer pour la création de nouvelles filières bilingues dans les écoles britanniques. Une autre piste est de nous appuyer sur le CNED (Centre National d’Education à distance) et les Alliances Françaises.

Enfin, la décision de constituer un réseau des initiatives autour de l’apprentissage du français a permis un formidable essor des Petites écoles FLAM. En 2008 on comptait 10 écoles Flam (Français langue maternelle), en 2011 elles sont près de 50  avec environ 3000 élèves. Par son dynamisme, le Royaume-Uni capte 15 % des subventions affectées au programme Flam dans le monde (95 700 euros sur 600 000 euros environ). Après l’aide à la création de ces Petites écoles FLAM, je souhaite aujourd’hui rapprocher les entreprises nationales à proximité de ces associations pour contribuer plus encore à leur développement et leur succès. Il faudra revoir également le principe de dégressivité automatique de la subvention et créer un statut pour les parents bénévoles directeurs de ces «Petites  écoles».

Regard d’entrepreneur et homme de terrain, c’est ainsi que nous avons observé Monsieur Cadic aux multiples casquettes. Il nous a semblé d’actualité de saisir son implication dans le développement du Plan Ecole et plus largement dans le paysage éducatif au Royaume-Uni.

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