Des rentrées plus particulières que d’autres

La rentrée des classes est un moment fort pour chaque enfant et chaque famille et encore plus particulièrement pour celles qui ont un enfant à besoin particulier…

 

 

Toute rentrée d’un enfant à l’école est un moment fort, pour lui mais encore plus souvent pour ses parents. Réminiscence de notre propre expérience, prise de conscience que notre enfant grandit et que de ce fait nous, parents, vieillissons…

Bref, on pourrait en parler longtemps de ces émotions de septembre ! D’autant plus quand on rajoute un peu d’exotisme à la situation en intégrant une nouvelle école, un autre système et pour certain, quand l’enfant a des besoins particuliers !

C’est de la rentrée et de la scolarité de ces enfants-là dont je veux vous parler, dans le cadre général français et dans celui plus restreint de la scolarité dans des établissements français à Londres.

 

Un enfant à besoin particulier ?

Chaque enfant a des besoins particuliers me direz-vous, les uns ont besoin d’attention au petit-déjeuner, les autres d’activités suplémentaires pour se dépenser, certains d’un rituel du coucher bien déterminé etc. Soit.

C’est pour cela que le terme officiel est enfant/élève à besoins éducatifs particuliers (BEP), children with special educational need en anglais.

Cette notion recouvre une population d’élèves très diversifiée : handicaps physiques, sensoriels, mentaux ; grandes difficultés d’apprentissage ou d’adaptation ; enfants intellectuellement précoces ; enfants malades ; enfants en situation familiale ou sociale difficile ; mineurs en milieu carcéral ; élèves nouvellement arrivés en France ; enfants du voyage…

Le système éducatif français est soumis à l’obligation scolaire d’ « adapter l’offre éducative à la diversité des élèves et individualiser leur parcours scolaire » selon les cadres définis par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des chances, la participation et à la citoyenneté des personnes handicapées. Pour la première fois, une loi soutient le droit de chaque enfant à une scolarisation en milieu ordinaire au plus près de son domicile et à un parcours scolaire continu et adapté.

En France, les enfants à besoin particulier sont pris en charge depuis 2005 par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).

Ainsi la décision d’orientation de l’enfant et la définition de son projet personnalisé de scolarisation (PPS) se fait en collaboration entre les parents et la MDPH.

En fonction de la nature du handicap de l’enfant et de son PPS, la scolarisation peut-être individuelle et comprendre, ou pas, des aides (matériels scolaires ou transports adaptés, présence d’un auxiliaire de vie scolaire – AVS…) et des aménagements (d’emploi du temps, de programme, …).

Tout en étant dans un établissement ordinaire, l’enfant peut aussi intégrer, si cela correspond mieux à son mode de développement, des classes à petit effectif d’enfants à besoins spécifiques.

Il s’agit de CLIS (Classes pour l’inclusion scolaire) en primaire et d’ULIS (Unités spécialisées pour l’inclusion scolaire) dans le secondaire.

Enfin, si la nature et la gravité du handicap de l’enfant l’exige, il peut être scolarisé au sein d’un établissement médico-social (IME, ITEP,…) et suivre, à temps complet ou adapté, un enseignement, tout en bénéficiant d’un soutien pédagogique et thérapeutique adapté.

Voici donc, de manière un peu figé, je le reconnaîs, le cadre d’une rentrée d’un enfant BEP en France. La situation vécue n’est pas aussi simple et nécessite pour les parents d’avoir fait le plein d’énergie et de persévérence pendant les vacances !

 

Pour les familles françaises installées a Londres

Pour les familles françaises installées a Londres avec un enfant à besoin éducatif particulier à scolariser à Londres, les services de la MDPH ne traversent pas la Manche.

Si pour différentes raisons, ces familles ne choisissent pas le système anglais adapté, elles devront faire face à un vide criant puisque tout ce qui est décrit au-dessus n’est pas proposé dans l’offre éducative des établissements français à Londres.

Pourtant, ils sont bien soumis à l’obligation de scolarisation ? Oui, bien entendu … mais l’expérience est telle qu’un certain nombre d’orthophonistes ou autres thérapeutes déconseillent aux parents d’enfant à besoin particulier préparant leur expatriation de venir s’installer ici. Certains professionnels ont même eu des projets d’ouvrir une école spécialisée, mais sans suite…

Alors oui, la rentrée de ces enfants est difficile car non-satisfait d’avoir une place, les parents devront tout mettre en place eux-mêmes avec au mieux la bonne volonté de l’établissement (certains le sont, heureusement) : AVS, parcours thérapeutique, le tout à leur frais en plus des coûts de la scolarité. C’est souvent avancer dans un brouillard londonien bien opaque.

C’est ce que j’ai pu constater à travers l’expérience de quelques familles.

Accompagnant une adolescente en tant qu’AVS, j’ai été sollicitée plusieurs fois pour mettre en place un accompagnement scolaire auprès d’autres enfants à besoin particulier car aucune structure, association ou service à Londres n’était en mesure d’informer les parents et de les aider à mettre en place un accompagnement scolaire adapté aux difficultés avérées de leur enfant. Si ce n’est le réseau Dys à Londres qui accompagnent les parents d’enfant « dys »…

C’est ainsi que le Réseau AVS Londres est né, pour permettre aux parents et établissements une mise en place plus collaborative et efficace de l’accompagnement scolaire de l’enfant à besoin particulier (www.avs-londres.com )

Le but est que quelque soit l’enfant, sa rentrée se fasse le plus sereinement possible, la boule au ventre bien sûr, mais le sourire aux lèvres parce que conscient qu’il est accueilli et attendu.

 

Charlotte Leslé, septembre 2015
coordinatrice Réseau AVS Londres
charlotte.lesle@gmail.com

 

 

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