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Ça bloque dans une matière

art Ca bloque dans une matière150pxVous vous sentez « nul » dans une ou plusieurs matières ? C'est une question de méthodologie. Prendre conscience de ses habitudes mentales permet de se sortir d'une impasse.


Ça bloque dans une matière 

« C’est d’ordinaire avec notre être réduit au minimum que nous vivons ; la plupart de nos facultés restent endormies, parce qu’elles se reposent sur l’habitude qui sait ce qu’il y a à faire et n’a pas besoin d’elles. » M. Proust.

Quand j’étais petite je prenais « de bonnes résolutions » à chaque mois de septembre. Je voulais donner le maximum de moi-même pour que l’année se passe le mieux possible et que j’obtienne de bons résultats scolaires.
Mais voilà… au bout de quelques semaines les résultats me rappelaient à la réalité. Tout se passait comme l’année précédente : les matières qui m’avaient toujours réussies continuaient à me plaire et mes résultats restaient décevants en ce qui concernait mes « bêtes noires ». Mes efforts étaient vains. Je continuais à m’investir dans la matière mais tôt ou tard je baissais les bras. Je décrétais que j’étais nulle et je passais à autre chose.

Quelle erreur ! ON N’EST JAMAIS NUL DANS UNE MATIERE, EN REVANCHE LA MÉTHODOLOGIE UTILISEE N’EST PAS EFFICACE. Pour se réconcilier avec la matière disgraciée il faut changer de méthodologie d’apprentissage. Cela est possible grâce à la « gestion mentale ». C’est une discipline passionnante qui étudie les processus mentaux.

Toute activité cognitive est découpée en une succession de petits gestes mentaux. Ces gestes mentaux sont actionnés de façon très automatique à travers nos habitudes mentales. Nous pouvons prendre conscience du déroulement de notre pensée par l’introspection. Il s’agit d’être à l’écoute ou de voir ce qu’il se passe à l’intérieur. Cette attention particulière va nous permettre de déterminer la méthodologie employée pour telle ou telle tâche intellectuelle.
Ainsi, pour réussir dans une matière difficile il faut prendre de nouvelles habitudes mentales. Pour cela il s’agit de copier une méthodologie que l’on a l’habitude d’utiliser dans les domaines qui nous réussissent.

Prenons l’exemple de Louise. Elle s’est toujours trouvée nulle en anglais. Il n’y avait rien à faire : les règles de grammaire ne rentraient pas et son accent français rendait son oral incompréhensible même pour les professeurs les plus bienveillants. Pourtant elle était douée pour les langues : elle avait appris l’espagnol et l’italien sans aucune difficulté. Pourquoi diantre l’anglais lui faisait-il défaut ?
En prenant le temps de faire le point sur sa méthodologie elle se rendit compte que les techniques utilisées pour les langues latines n’étaient pas du tout les mêmes que celles employées pour la langue de Shakespeare. Pour les langues du sud elle avait une curiosité débordante : elle était à l’affut de chaque nouveau mot dans les textes, elle répétait plusieurs fois les tournures de phrases idiomatiques et cherchait à les recaser en classe, quand on la corrigeait elle tirait parti de ses erreurs. En revanche, son attitude générale vis-à-vis de l’anglais était molle et défaitiste. Elle souhaitait faire des phrases parfaites et se vexait dès qu’on lui reprochait ses fautes grammaticales « basiques ». Elle se forçait à lire des articles qui lui paraissaient ennuyeux et n’en retenait rien. Elle évitait à tout prix d’être interrogée à l’oral. Bref, Louise s’était mise dans une attitude de « gagnante » en espagnol et en italien et de « perdante » en anglais. Après avoir pris conscience de cette mécanique, elle se mit à utiliser la méthodologie « gagnante » pour toutes les langues et retrouva en quelques mois un niveau satisfaisant.

Cette réflexion peut aller bien au-delà des matières scolaires pour venir à bout d’autres petits blocages du quotidien. Prenons l’exemple de Bernard. C’était un garçon relativement organisé mais il ne parvenait jamais à partir en voyage sans oublier quelque chose. Lorsqu’il eût des enfants, cette étourderie devint invalidante car il imposait les conséquences de ses oublis à sa famille. Il prit donc le temps de comparer les gestes mentaux mis en place dans la préparation des valises avec un domaine dans lequel il parvenait sans problème à penser à 1000 petites choses : la cuisine. En effet, il aimait organiser des diners raffinés dans lesquels rien n’était laissé au hasard. Il réalisa que ses gestes mentaux étaient très organisés en ce qui concernait la préparation d’un repas : identification du menu de l’apéro au dessert, liste exhaustive des ingrédients nécessaires, tour en cuisine pour barrer de la liste ce qu’il avait déjà dans les placards, courses, priorisation des tâches à effectuer pour être toujours actif lorsqu’un plat mijote, etc… Le moteur, ce qui lui donnait envie de bien faire était de penser aux gens qu’il allait inviter et à l’ambiance de la soirée. Il se mit à appliquer cette méthodologie pour les bagages : penser aux personnes qu’il allait retrouver, écrire sur un papier les activités prévues du début à la fin des vacances, faire une liste exhaustive des affaires à prendre, prioriser les tâches à faire pour que tout soit prêt à temps (courses, machines à laver, repassage…) et fermer les valises. Ce qui lui paraissait impossible devint surmontable. Sa femme et ses filles furent très contentes du changement.

 Camille Billot, Psychologue à Londres, www.camille-billot-psychologue.com

Sources :
• Livres : DE LA GARANDERIE Antoine, ARQUIE Daniel, Réussir ça s’apprend un guide pour tous les parents, Bayard, 2010, 198 pages.
• Citation : PROUST Marcel, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Gallimard, 1992, p 216.

En savoir plus :
• Livres : DE LA GARANDERIE Antoine, ARQUIE Daniel, Réussir ça s’apprend un guide pour tous les parents, Bayard, 2010, pages 145-156.

« C’est d’ordinaire avec notre être réduit au minimum que nous vivons ; la plupart de nos facultés restent endormies, parce qu’elles se reposent sur l’habitude qui sait ce qu’il y a à faire et n’a pas besoin d’elles. » M. Proust

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