Qu’est-ce que le QI ?

L’étude de l’intelligence passionne depuis longtemps les psychologues qui continuent de tenter de comprendre comment on apprend et comment on se sert de ce que l’on sait.

 

La notion d’intelligence

La notion d’intelligence est à comprendre avec subtilité. L’intelligence est la totalité des compétences d’une personne. Grace à H. Gardner, nous parlons d’intelligence multiple qui comprend entre autres l’intelligence interpersonnelle, corporelle-kinesthésique ou encore musicale-rythmique. Nous pouvons dire qu’une personne est intelligente socialement même si elle n’est pas très douée en logique ou si elle est mauvaise en grammaire. Grace à Spearman nous pensons qu’un facteur général sous-tend toutes les intelligences qui existent. Certaines formes d’intelligence sont très saturées en facteur G et d’autre moins. Grace à D. Wechsler, nous parlons de comparaison, de quotient, obtenu grâce à une répartition normée (loi normale, courbe de Gausse).

L’intelligence n’est donc pas vraiment quantifiable, puisqu’elle est différente pour chaque individu et que surtout nous ne savons pas encore bien la délimiter et en connaitre les conséquences.

Mais alors à quoi servent les tests et surtout que « calculent » ils ?

Nous parlons en fait ici de performance et non pas d’intelligence. Un enfant qui ne parle pas mais comprend tout n’est pas moins intelligent, il est moins performant, car il ne peut répondre à la question. Le test de QI calcule ce que la personne est capable de produire. Un test de QI calcule donc bien la capacité à utiliser, produire, donner un résultat adapté en fonction de l’intelligence, des capacités sous-jacentes.

Si l’intelligence est un arbre, un test de QI calcule l’ombre de l’arbre Intelligence et en déduit à partir de la taille de cette ombre, une taille approximative de l’arbre lui-même. Selon le jour, l’heure, la taille de l’ombre aura changé. Il faut donc être très prudent ! Une personne qui vit des difficultés personnelles, qui a très faim, qui est fatiguée ou qui est stressée par la situation de test sera moins performante. Il est donc usuel de dire que le résultat obtenu est le minimum que la personne peut donner. On peut avoir à un test moins que ce que l’on est vraiment capable de faire. On ne peut cependant pas avoir plus, on ne peut pas inventer une capacité, on ne peut pas performer au-delà de son potentiel.
Cette subtilité et l’étude des « biais » de passation, l’importance de mettre à l’aise la personne et de lire correctement les résultats expliquent que seuls les psychologues sont habilités à faire passer un test de QI.

Comment ça se passe vraiment ?

Parlons des tests de Wechsler, les plus couramment utilisés et mondialement reconnus pour leur validité et plus spécialement du WISC qui s’adresse aux enfants de 6 à 17 ans.
Le test Wechsler est un ensemble d’échelles qui calculent différentes aptitudes : verbale, perceptif, vitesse, mémoire, en utilisant différentes activités qui se recoupent plus ou moins.

Le sujet obtient pour chaque activité un score qui va alors être comparé aux scores moyens des individus de son âge. Un enfant de 8 ans qui obtient 30/60 aura fait une bien meilleure performance qu’un enfant de 14 ans qui obtient le même score. On peut alors donner une note standard sur 19 à chaque activité selon l’âge de l’enfant. Pour les résultats globaux nous utilisons la loi normale. La courbe de Gausse est un outil statistique qui utilise le principe que le plus de gens se retrouvent près de la moyenne et que plus on s’éloigne de la moyenne moins il y a de gens. L’intelligence marcherait selon le même principe. 50% de la population auraient un QI entre 90 et 109, 16,1% se trouvent entre 80 et 89 et 16,1% entre 110 et 119 etc. Si on additionne tous ces pourcentages, on obtient 100. 

Pour chaque échelle il est possible de déterminer dans quelle « zone » l’individu se trouve et sa place sur 100. Nous comparons sa performance avec les performances moyennes des gens de son âge.

Mais à quoi cela sert-il ?

Pouvoir déterminer pour chaque échelle une zone permet ensuite de les comparer entre elles. Une grande aisance perceptive avec une très faible capacité verbale va être source de grande frustration chez un enfant par exemple. Ou si la mémoire pêche vraiment on pourra comprendre que l’enfant ne peut pas apprendre sa leçon même si il comprend très bien les maths. Parfois il est impossible de voir à l’œil « nu » ce genre de nuance dans les activités scolaires.

L’étude du comportement pendant le test est aussi essentiel : comment l’enfant se repère dans l’espace, est-il capable de dire qu’il ne sait pas, demander de l’aide, est-il motivé ou effrayé par le défi, perd il vite patience, a-t-il besoin souvent de pause… autant d’observations que le psychologue utilisera pour donner des clés de compréhension à la famille et aux enseignants si besoin.

Pour information, l’école et le programme scolaire sont fait pour être accessible et intéressant pour les enfants entre 80 et 120 de QI. En deca et au-delà, il est recommandé de faire des adaptations scolaires pour faciliter le vécu de l’école.

 

Pour plus d’informations :

Vous pouvez contacter l’auteure : Aude Mouton
Contact : psychologue.mouton@gmail.com
www.psycholondres.com

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