Les cursus internationaux ont le vent en poupe

A qui s’adressent-t-ils ? Comment les distinguer ? Combien y en a-t-il ? Leur diplôme facilite-t-il l’accès à l’université et à l’emploi ?

 

 

Peu d’études ont été faites sur le sujet. Toutefois, le fait que les élèves et les écoles manifestent un intérêt croissant pour les programmes internationaux ne peut laisser indifférent.

La population des écoles internationales s’est fortement diversifiée ces dernières années. Initialement conçues pour répondre aux besoins des cadres expatriés et des diplomates, ces écoles attirent un nombre grandissant deressortissants des pays hôtes.

Certains parents font le choix d’une éducation internationale pour des raisons idéologiques de compréhension interculturelle, ou afin d’offrir à leurs enfants une éducation en anglais débouchant sur un diplôme internationalement reconnu et leur donner ainsi un avantage compétitif dans un contexte mondialisé. Certains enfin sont attirés par la structure et la richesse des programmes.

 

Quels sont les différents cursus proposés ?

Il n’y a pas de définition précise et consensuelle du terme « école internationale » et celles-ci sont très diverses en fonction du programme scolaire choisi, d’un éventuel rattachement national, de la langue d’enseignement, de la gouvernance, etc…

Différents modèles existent: United World Colleges d’initiative américaine, Ecoles européennes, écoles Shell, écoles Yew Chung, associations d’écoles nationales tels les lycées français, les gymnasiens allemands ou les écoles japonaises du samedi destinées à offrir à l’étranger le programme scolaire de la langue d’origine. Certains établissements ont également mis en place de franchises telles que Dulwich College ou Harrow School et utilisent leurs noms pour ouvrir des établissements à l’étranger comme en Thaïlande par exemple.

 

 

 

En Angleterre, les plus populaires sont :

 

 

 

1)L’International Primary Curriculum (IPC) pour les 3-11 ans. Initialement développé par Fieldwork education pour les écoles de la compagnie Shell à l’étranger. Il est mis en œuvre dans plus de 1.300 écoles aujourd’hui dont 1.000 en Angleterre principalement dans les écoles d’Etat en complément du programme national.

2)Les IGCSEs (International General Certificates of Secondary Education) pour les 11-16 ans ont été crée par l’organisme Cambridge International Examination.
Les IGCSEs ont connu un grand succès à l’étranger mais aussi en Angleterre où ils se sont substitués aux GCSEs dans de nombreuses écoles

3)Le Diplôme du Baccalauréat International pour les 16-18 ans. Les programmes du Baccalauréat International (IB) ont connus une croissance de 46% sur les cinq dernières années et sont aujourd’hui offerts dans près de 4000 écoles dans 141 pays. En Angleterre, 153 écoles offrent les programmes de l’IB dont 71 dans le secteur public.

 

La grande diversité des écoles internationales, la plupart du temps hors du contrôle du système national quant au programme à suivre, à la qualification et la formation des enseignants ou aux moyens d’évaluation, soulève des questions importantes quant à la qualité de leurs résultats et au contrôle qualité.

Avec le temps, ces écoles ont donc cherché de manière plutôt volontaire des moyens de prouver la qualité de leur enseignement et de le faire reconnaître à travers un processus d’homologation par des organismes indépendants ou par les fournisseurs de programmes scolaires tels que le Baccalauréat International.

 

 

Qu’est-ce que les écoles internationales offrent de différent par rapport à une éducation classique rattachée à un système national ?

Ces écoles doivent s’adapter à des problématiques bien spécifiques : Le turnover est souvent très élevé et le programme doit permettre à la fois une adaptation très rapide aux besoins individuels des enfants tout en conservant une structure et des objectifs d’enseignement à plus long terme.

Si changer d’établissement régulièrement développe chez ces enfants de fortes capacités de socialisation et une grande adaptabilité, les écoles doivent souvent gérer les problèmes qui y sont liés tels qu’un sentiment de déracinement ou un manque d’identité véritable.

Ces nomades mondiaux que la sociologue Useem avait également qualifiés d’ « enfants de la troisième culture » nouent des liens avec plusieurs cultures sans pour autant n’en posséder aucune totalement.

Certaines écoles internationales s’attachent à les aider à préserver leurs identités culturelles et linguistiques et offrent souvent une aide à la transition ou un soutien en langue maternelle pour faciliter leur adaptation tout en les sensibilisant à la culture du pays hôte.

Ces écoles ont donc un rôle à jouer qui va au-delà de l’aspect purement académique. Certains établissements prennent en charge les besoins spécifiques de ces enfants et apportent aux enseignants la formation nécessaire pour y répondre.

 

Par ailleurs, les écoles internationales, qui accueillent une population extrêmement multiculturelle, doivent régler des questions spécifiques quant au contenu des programmes et aux compétences à enseigner.

  • L’histoire de quel pays faut-il enseigner ?
  • Quelles compétences seront nécessaires d’ici 20 ans ?
  • Quelle pédagogie utiliser ?

Les questions de comportement des élèves et de discipline peuvent également être diversement appréhendées par de personnes d’horizons culturels différents ?

Quant à la langue d’enseignement, si certains établissements comptent parfois jusqu’à 40 groupes nationaux, l’anglais s’impose le plus souvent comme la langue véhiculaire commune avec parallèlement un soutien en langue maternelle.

 

Ecoles privées ou publiques ?

En raison du coût relativement élevé de la mise en œuvre de ces programmes et des services spécifiques offerts, les écoles internationales sont en grande majorité privées. Il est néanmoins intéressant de noter l’écho que ces programmes ont reçu au sein de certains systèmes nationaux attirés notamment par la qualité des ressources pédagogiques. En Angleterre, les contraintes budgétaires des écoles publiques les rendent toutefois de plus en plus difficilement applicables en dehors du secteur privé et de nombreuses écoles publiques ont ainsi dû abandonner leur baccalauréat international.

 

Conclusion

Le profil des élèves des écoles internationales s’est fortement diversifié ces dernières années et les établissements se sont multipliés. Ces écoles doivent faire face à des problématiques bien spécifiques que ce soit pour préserver l’identifié culturelle de chacun ou pour définir le contenu des programmes ou la pédagogie à adopter.

Certains programmes, tels que le baccalauréat international conçu il y a plus de 45 ans, ont fait leurs preuves et sont très appréciés des universités. Le caractère multiculturel et innovant de leurs ressources pédagogiques et l’importance que ces programmes accordent à la réflexion critique pourraient apporter une contribution intéressante aux programmes nationaux face à la multi culturalité grandissante de nos sociétés et à la prise de conscience de la nécessité pour les jeunes d’adopter une optique internationale.

Les diplômés de ces écoles bénéficieront sans aucun doute d’un avantage certain lorsqu’ils seront adultes pour occuper des postes dans des organisations commerciales et politiques internationales grâce à leurs capacités d’adaptation, à leurs compétences linguistiques et interculturelles et à leur sensibilité internationale.

 

Bénédicte YUE pour Avenue des écoles, Mars 2015

 

 

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