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A l’avenir, pas d’examen à l’école

DSCN1581Le sommet international, Equinox 2030, expose un projet radical pour l'éducation. Avenuedesecoles vous propose une traduction d'un article paru le 18 octobre 2013 sur TES.co.uk.

Selon un panel de réformateurs internationaux de l’éducation, toutes les écoles à travers le monde devraient abandonner les notes et les examens classiques afin de s’adapter aux jeunes gens des générations futures.

Ce ne sont que deux propositions radicales parmi un grand nombre de recommandations émises la semaine dernière lors d’une conférence mondiale sur l’éducation, où se sont réunis, venant de six continents, les intellectuels, universitaires, et pédagogues de demain.

Le sommet Equinox : learning 2030 a pour but de construire le plan de l’école future, son apparence et son fonctionnement en 2030, lorsque les enfants nés aujourd’hui obtiendront leurs diplômes de fin d’études secondaires.
Les experts du sommet, accueillis par l’Université de Waterloo en Ontario au Canada, ont conclu que, dans moins de vingt ans, « il ne sera d’aucune utilité de connaitre des faits ». Cela signifie que les écoles devront abandonner les examens traditionnels et les notes au profit d’ « évaluations qualitatives ». Cela permettrait de mesurer la capacité globale de l’étudiant plutôt que ses connaissances dans un domaine particulier.

Selon le plan, « ces évaluations sont déterminées en collaboration avec l’étudiant et des professeurs, d’autres étudiants, des parents, ou parfois, des conseillers extérieurs à l’école. Des évaluations personnalisées régulières, voire journalières, font partie de la méthode d’apprentissage de l’étudiant, bien qu’une attention spéciale puisse être donnée à une étape importante comme la réalisation d’un grand projet. » De plus, toujours selon le plan, on devrait abandonner le principe de la poursuite des études basée sur l’âge de l’élève.

Le sommet a attiré, entre autres, Guy Claxton, le gourou de la pensée créative, et Greg Butler, ancien responsable de l’éducation internationale chez Microsoft, ainsi que des universitaires de l’Institut de Technologie du Massachussetts (MIT, Massachussets Institute of Technology), de l’université Arizona State aux Etats-Unis, de l’université Australia National et de l’université d’Helsinki en Finlande.
Le résultat de ce sommet fut un cri d’appel pour une refonte totale du système scolaire, afin de s’affranchir de ce dispositif, décrit comme « vieillot », adapté au 19ème siècle.
Les thèmes de la conférence étaient en conflit avec les programmes d’éducation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, où les connaissances de fond et les méthodes traditionnelles sont de plus en plus accentuées. Mais cette nouvelle vision commence à apparaitre doucement. En effet, certains pays ont modifié leurs programmes scolaires, comme Singapour, état prospère, qui transforme son système d’éducation traditionnelle en une méthode basée sur le développement holistique de l’enfant.

Le professeur Guy Claxton, directeur de recherche au Centre for Real-World Learning et professeur de sciences éducatives à l’université de Winchester, a déclaré que ce sommet de cinq jours a produit quelques idées « radicales ». Mais il a réfuté l’idée que ce projet pourrait être vu comme une « régression libérale type années 70», ajoutant que de tels messages étaient nécessaires pour contrebalancer les tendances internationales actuelles.
Le professeur a affirmé : « Nous ne voulons pas que l’outil qu’est l’évaluation commande le système éducatif. Nous avons besoin d’un type d’évaluation qui aide l’étudiant dans sa scolarité au lieu de l’en éliminer. De plus, nous devons prendre en considération les compétences dont le jeune adulte aura vraiment besoin plus tard. A la question « tous les enfants auront-il besoin de savoir calculer ? » La réponse est peut être non. Mais ils devront peut-être savoir comment marche un ordinateur ou comment programmer. »

Monsieur Butler, qui a créé l’organisation entreprise sociale Collaborative Impact après avoir quitté Microsoft, a proclamé qu’il était temps de repenser complètement le fonctionnement de l’école.
Il s’interroge : « Nous partons du principe que 30 étudiants d’une même classe avec un professeur et quatre murs est idéal. Mais que se passerait-il si nous rejetions ce modèle? Le système actuel par niveaux et par âge a des défauts. Les étudiants doivent évoluer dans l’école secondaire, non pas en fonction de leur âge mais selon le niveau qu’ils ont. »
Jennifer Groff, chercheur diplômée au MIT et vice-présidente du Learning & Program Development au Learning Games Network, a déclaré que les idées suggérées étaient déjà mises en place dans des écoles « innovantes » tout autour du monde. « Cela fait des dizaines d’années que l’on bricole et on ajuste mais on a toujours le même système, dit-elle, Si l’on veut un résultat différent, il faut repenser tous les domaines du système et les recréer. »

Mais selon Dylan William, professeur émérite à l’institut de l’éducation de l’université de Londres (University of London’s Institute of Education), il y a très peu de chance que les systèmes d’éducation puissent influencer les méthodes d’enseignement actuelles. « On annonce régulièrement, depuis des dizaines d’années, la fin de la classe traditionnelle et cependant elle dure, dit-il, je pense que la classe traditionnelle va persister encore des années. »
« Les contrôles et les examens permettent de vérifier si nous pouvons ressortir ce que nous avons appris. Mais ce qui n’est pas logique est que nous utilisons des tests de piètre qualité pour prendre des décisions très importantes pour les personnes. Nous devons absolument arrêter d’utiliser les contrôles comme un moyen, à la fois, de contrôler ce que savent les étudiants, mais aussi, d’inspecter les écoles et les professeurs. ».

 

Traduction faite par Armelle Drouffe pour Avenudesecoles.com

 

Source :
Richard Vaughan, Pedagogy – Scrap exams to create schools of the future, TES.co.uk, 18 octobre 2013

 

 

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