Jean-Michel Blanquer, nouveau ministre de l’Education Nationale préconise une troisième voie pour l’éducation

Personnage connu de la communauté éducative, cette nomination augure de profonds changements dans le système éducatif français

 

 

 

 

Jean-Michel Blanquer, directeur de l’ESSEC depuis 2013 est un des animateurs de l’Institut Montaigne, think tank libéral. Pour ce technicien, il y a des réponses scientifiques aux problèmes éducatifs.

 

En novembre 2016 il confiait dans un interview : “oui, il y a de vrais leviers pour améliorer l’éducation et leur caractère bénéfique est prouvé : une pédagogie explicite et progressive dès les premiers moments de l’école, le rapprochement parents-école, la formation des professeurs, l’autonomie des établissements, l’attention à des facteurs extra-scolaires comme le sommeil etc».

 

Dans le cadre de ses activités passées (recteur de Guyane en 2004, directeur adjoint du cabinet de Gilles de Robien, directeur en 2007 de l’académie de Créteil, ensuite en 2009 à la tête de la puissante direction de l’enseignement scolaire (Desco) sous le ministère de Luc Chatel.), une longue série d’expérimentations pédagogiques ont été entreprises et des projets innovants ont vu le jour:

-Ce sont les internats d’excellence, structures dérogatoires pour élèves méritants issus des milieux défavorisés, que la gauche enterrera en 2012,

-la « mallette des parents » ou du « cartable numérique » pour les collégiens,

-le développement des micro-lycées pour les élèves décrocheurs ou

-des conventions d’éducation prioritaires avec Sciences Po….

 

François Baroin, qui a partagé avec lui les bancs de l’école primaire, le qualifie de “missionnaire de l’éducation”. Esprit libre, ses idées sur l’éducation ont été présentées dans deux livres, “L’école de la vie” en 2014, puis “L’école de demain”, véritable livre programme qui a fortement inspiré le programme d’Emmanuel Macron.

 

Quatre idées fortes de JM Blanquer pour un nouveau système éducatif

Ces idées sont développées dans son dernier ouvrage “L’Ecole de demain”

Le premier principe : restaurer l’autorité. Jean-Michel Blanquer veut cadrer les pratiques pédagogiques dans l’éducation nationale. Et pour que cela soit possible, il souhaite renforcer les pouvoirs des chefs d’établissement et des directeurs d’école, qui deviendraient les supérieurs hiérarchiques des enseignants. Ce management au sein des établissements publics est celui des établissements britanniques.

Le second principe : rétablir l’autonomie des établissements, c’est à dire en fait des chefs d’établissements dans une logique de responsabilisation. C’est la déconcentration administrative qui est visée.

Troisième principe : réduire les fondamentaux, ceux-ci sont réduits par JM Blanquer aux seuls français et maths. Au primaire, ces deux disciplines représenteraient 20h / 26 h d’enseignement (actuellement il y a 24h d’enseignement). Dans le secondaire, elles représenteraient 10 heures hebdomadaires au minimum.

Le quatrième principe en découle : la hiérarchisation. Le nouveau “collège commun” préparerait des parcours spécifiques pour les élèves. Ceux-ci seraient réunis en “groupes de compétences”, une formule qui pourrait bien se réduire à des groupes de niveau. Point commun ici également avec le système anglo-saxon et qui a fait ses preuves.

 

On retrouve dans son ouvrage également la priorité donnée aux premières années de la scolarité et la proposition de diviser par deux la taille des classes dans les zones d’éducation prioritaire. Aussi les stages de remise à niveau, l’été, pour les élèves en difficulté, les études dirigées le soir pour tous les collégiens, une réforme du baccalauréat et le rétablissement de « parcours spécialisés » au collège.

 

Finalement, entre les deux tours de la présidentielle, ce proche d’Alain Juppé agrégé de droit public se confiait à l’hebdomadaire Le Point en appelant de ses vœux « une troisième voie en éducation en reconnaissant la diversité des talents et des parcours sur la base de savoirs fondamentaux bien ancrés chez tous les élèves ». « Le programme Macron n’est pas le symétrique de celui de Le Pen, Il semble bien tenter de trouver cette troisième voie qui a réussi ailleurs en tirant tout le monde vers le haut » écrivait-il encore alors…

 

Sabine Cros-Scherer, Londres, mai 2017

POur aller plus loin:

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale , François Jarraud, cafépédagogique, 17.05.2017

Jean-Michel Blanquer, un spécialiste marqué à droite à l’éducation nationale, Par Mattea Battaglia et Aurélie Collas , Le Monde, 17/05/2017

L’École de demain, Propositions pour une éducation nationale rénovée, JM. Blanquer, Odile Jacob, 2016

 

 

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