Comment apprenons-nous une langue étrangère ?

Aujourd’hui, le niveau des jeunes français en langue est l’un des plus faibles d'Europe en fin de collège. L’apprentissage d’une langue étrangère : la même affaire pour tous ?

 

 

Ce qu’il faut avoir à l’esprit

Les langues vivantes sont une matière comme une autre, comme les mathématiques par exemple. Par conséquent, tout le monde ne va pas devenir bilingue, de la même manière que tout le monde ne deviendra pas mathématicien.

Selon Henry Tyne, enseignant-chercheur anglais en sciences du langage à l’Université de Perpignan, il n’existe pas d’acquisition “globale” d’une langue. Par exemple, on peut faire de vous un très bon utilisateur dans un domaine précis, mais ce n’est pas pour autant que vous aurez une bonne maîtrise “globale” de la langue….

 

Mais alors, est-il plus facile d’apprendre une langue proche de sa langue maternelle?

Il existe deux types d’enjeux à ce sujet répond notre chercheur. Deux langues peuvent être proches génétiquement, c’est-à-dire avoir les mêmes racines, par exemple l’anglais et l’allemand (langues germaniques) ou le français et l’espagnol (langues latines), ou bien l’anglais et le français à plus grande échelle (langues indo-européennes).

Dans ce cas, l’apprentissage va être facilité d’un point de vue lexical. L’apprenant peut s’appuyer sur une certaine transparence des termes pour comprendre le nouvel idiome. Mais constate également le linguiste, il existe également d’autres classifications possibles des langues selon, notamment, leurs caractéristiques morphologiques. Cette ressemblance porte plus sur la mécanique de la langue, sur la construction de sa grammaire.

Où se place l’information grammaticale dans la phrase? Comment distingue-t-on un objet d’un sujet? Ainsi, l’anglais est-il à certains égards plus proches du chinois que du latin… 

 

Faut-il privilégier l’immersion totale ?

Pas nécessairement. Ainsi, on voit dans les populations de migrants des personnes complètement immergées dans une nouvelle langue mais chez qui le processus d’acquisition ne s’enclenche pas, ou du moins ne va pas au-delà d’un certain stade.

Cela arrive quand la personne n’a pas le réflexe d’apprentissage, à cause d’une scolarisation trop faible dans sa propre langue. Elle n’a pas nécessairement les outils pour traiter les stimuli extérieurs. 

 

Enfin, l’âge idéale pour apprendre 1, 2, 3 …langues ?

Plutôt est le mieux oui ! Plus on est jeune, plus on a à découvrir le monde. L’apprentissage d’une langue, quelle qu’elle soit, est donc plus “simple”.

De plus, un enfant est sans cesse dans la répétition. Cette posture d’apprenant de l’enfant joue certainement un rôle dans la facilité qu’il a à apprendre. De plus, en termes purement phonologiques, apprendre une langue sur le tard rend assez difficile l’acquisition d’une élocution proche des natifs. Par ailleurs, plus on connaît de langues, plus on se forme à apprendre des langues.

On développe une compétence métacognitive qui permet de prendre du recul et d’avoir des références, des réflexes de comparaison….

Pour conclure multipliez les situations, les modes d’apprentissage des langues, par l’écriture, le dialogue, l’écoute, la lecture, la tablette… Vous distrairez vos enfants et leur donnerez envie d’apprendre davantage pour un résultat singulier pour chacun d’entre eux. Bref, des langues au plus tôt, à toutes les sauces et à toutes occasions ! 

 

Sabine Cros

redaction@avenuedesecoles.com

Source :

A. Boulto, H. Tyne, « Des documents authentiques aux corpus: démarches pour l’apprentissage des langues », Edit. Didier, Collection Langues & didactique, 2014, 309 pp.

 

 

 

 

Partagez l'article sur les réseaux sociaux

Share on facebook
Share on linkedin

Vous aimerez aussi nos articles récents